« La Meilleure boulangerie de France créé des vocations ! »

  • La Meilleure boulangerie de France revient pour sa dixième édition à partir de ce lundi 2 janvier tous les jours de la semaine à 18h40 sur M6.
  • Parmi les nouveautés de la saison, l’arrivée dans le jury de la cheffe pâtissière Noëmie Honiat, finaliste de Top Chef en 2014. Elle rejoint Bruno Cormerais et Norbert Tarayre.
  • « Depuis que je suis dans l’émission j’ai un avis beaucoup plus pointu sur le pain que je veux manger et surtout la qualité de ce que je veux donner à mes enfants », confie à 20 Minutes la cheffe pâtissière.

La Meilleure boulangerie de France revient sur M6 dès ce lundi pour une dixième saison. Les établissements en lice seront jugés par le Meilleur ouvrier de France Bruno Cormerais, le chef Norbert Tarayre et… la cheffe pâtissière Noëmie Honiat. Ancienne participante de Top Chef en 2014, la nouvelle recrue assure avoir  » appris plein de choses malgré [sa] position de jurée « . »La Meilleure boulangerie de France ».

Si la profession peine à employer et est durement touchée par l’augmentation du coût de l’énergie, cette traiteur, qui exerce sur l’aspect boulangerie principalement pour des mariages, porte un regard optimiste. « On n’est clairement pas là pour casser ou pour tailler mais pour écouter l’histoire de chacun et juger un savoir-faire », assure-t-elle à 20 Minutes.

Le tournage de La Meilleure boulangerie de France est un marathon. Comment avez-vous vécu cette expérience ?

Ça s’est extrêmement bien passé. Au début j’étais un peu impressionnée, surtout par Bruno car il y a le respect du col de Meilleur ouvrier de France. Norbert je le connais très bien car on a fait le casting de Top Chef ensemble et on a une relation très fraternelle. Naturellement, au fil du temps, une réelle complicité s’est créée entre nous trois. Et puis il y a vraiment une petite famille autour de cette émission. Tout le monde m’a accueillie les bras ouverts et m’a très rapidement mise à l’aise. C’était juste génialissime.

Au bout de dix saisons, il était temps que l’émission recrute une femme dans son jury, non ?

C’est clair que j’apporte une sensibilité différente. Quand je pose les questions aux participants, j’ai un regard féminin, avec ma propre analyse. D’autant que j’aime bien les potins. On n’est pas touchés de la même façon sur les créations avec Bruno… On se complète vraiment bien. Ce que je vais apporter de nouveau, c’est une analyse plus poussée sur la pâtisserie. Aujourd’hui, c’est quelque chose de très important quand on entre dans une boulangerie. Idem sur la partie snacking : on est bien loin du sandwich jambon beurre et on voit de vraies recettes de cuisiniers. Avoir ce rôle-là est très enrichissant… Humainement, j’ai rencontré de vrais passionnés. Professionnellement, j’ai appris plein de techniques et de recettes.

Pour vous, qu’est-ce qu’une bonne boulangerie en 2023 ?

C’est un professionnel passionné, une équipe qui travaille dans la bonne humeur et un endroit qualifié sur la partie pain et viennoiserie, sur la partie pâtisserie et sur la partie snacking. Il faut les trois. Et puis il faut aussi une dose de création, d’originalité et que la boutique soit chaleureuse.

Les surprises étaient-elles au rendez-vous dans votre tour de France boulanger ?

C’est arrivé très régulièrement. J’ai goûté des choses qui m’ont fait l’effet d’une madeleine de Proust en me rappelant un gâteau de ma grand-mère. D’autres m’ont étonnée par des techniques que je ne connaissais pas ou des associations culottées… On a eu des pains avec du poulpe dedans, avec des sardines dessus… Des choses improbables !

Pour la première fois, l’émission fait escale hors de la métropole. Le métier de boulanger est-il vraiment différent sur l’île de la Réunion où vous êtes allée ?

Le savoir-faire n’est pas le même, les produits ne sont pas les mêmes donc on est dans une découverte totale. La Réunion est la région où les gens étaient les plus accueillants et les mois stressés que leur boulangerie ferme le temps du tournage.

Depuis plusieurs mois, les boulangers alertent sur une hausse de leurs coûts de production, due à une augmentation du coût de l’énergie. Vous l’avez ressenti aussi ?

Je suis toujours traiteur mariage donc, forcément, ce sont des choses qui me touchent aussi et c’est clair que ce n’est pas facile pour tout le monde. Mais le but de l’émission est de mettre en avant le professionnel. Un boulanger qui passe dans l’émission va dynamiser son chiffre d’affaires. On n’est clairement pas là pour casser ou pour tailler mais pour écouter l’histoire de chacun et juger un savoir-faire. Après on accorde des notes car c’est le but du concours, mais c’est toujours bienveillant.

Cette hausse des coûts s’ajoute à de nombreux obstacles qui s’accumulent. Faut-il être inquiet pour l’avenir de la profession ?

Je pense que quand c’est une passion, on va jusqu’au bout. Ce qui est intéressant dans l’émission c’est qu’on rencontre tous types de gens. On constate par exemple qu’il y a énormément de reconversions. On a vu des médecins, des pompiers, qui se sont lancés dans la boulangerie et qui sont épanouis et heureux comme jamais. Donc ça donne plein d’idées, notamment pour les jeunes.

Pensez-vous que La Meilleure boulangerie de France peut créer des vocations ?

Carrément ! Quand on est étudiant et un peu passionné, on regarde les émissions comme Top Chef ou La Meilleure boulangerie… Forcément, ça suscite des vocations, ça ouvre les portes et, clairement, les lycées hôteliers le ressentent. Si au moins une personne est tentée de devenir boulanger, c’est gagné pour nous. Cela peut inspirer des collégiens qui s’interrogent sur leur orientation professionnelle. Dans 70 % des cas, quand je demandais aux boulangers d’où venait leur passion, ils me parlaient de leur stage de découverte en classe de troisième…

Vous n’êtes pas une spécialiste en boulangerie. L’émission a-t-elle changé votre regard sur le métier ?

Oui. Quand mes proches, qui ne s’y connaissent pas du tout, me ramènent des viennoiseries ou du pain acheté dans un supermarché, je leur dis : « Fous-moi ça à la poubelle ! » (rires) Une baguette achetée dans un centre commercial n’est pas la même que chez un artisan. Depuis que je suis dans l’émission j’ai un avis beaucoup plus pointu sur le pain que je veux manger et surtout la qualité de ce que je veux donner à mes enfants. Je vis ça comme une formation accélérée avec Bruno qui m’explique comment on reconnaît un bon levain, une bonne pâte… L’émission incite à se dire : « Ok, on va peut-être payer notre baguette un peu plus chère mais au moins on sait ce qu’il y a dedans et on voit le boulanger travailler derrière », il n’y a plus de secret.

Source: Lire L’Article Complet