Comment vit-on enfermé chez soi ? Qui plus est quand on a dessiné son "chez soi" ? Les cordonniers sont-ils les plus mal chaussés ? La designer Constance Guisset savoure son implication dans la conception de la maison qu’elle habite.
Constance Guisset est designer. Elle a fondé son studio de design, architecture intérieure et scénographie en 2009. Vous avez tous dû croiser un jour sa suspension « Vertigo » éditée par Petite Friture en levant la tête. Elle est symbolique de son travail délicat où la poésie et l’imaginaire ont toute leur place. « Ses objets sont autant de tentatives d’explorer l’incarnation du mouvement par la légèreté ou la surprise » explique la section « info » de son site web. Molteni, Moustache, Tectona… Ils sont nombreux à lui faire confiance pour penser les objets de demain. Depuis 2017, elle illustre et écrit des livres pour enfants.
Contactée par mail, Constance Guisset vit au rythme de la lumière durant ce confinement :
« Depuis le confinement, j’observe les pièces intérieures de ma maison avec attention pour en comprendre les équilibres, les recoins, les lieux d’apaisement ou les espaces à améliorer. Mais je constate aussi que ce sont les perspectives vers l’extérieur qui m’intéressent le plus. Ce que je vois à travers mes fenêtres, ce que je perçois du monde extérieur. Les vues, les murs aveugles où se heurte mon regard. L’horizon espéré, l’évolution de la lumière sur les surfaces. On est rarement chez soi toute la journée sans en sortir. Le cycle circadien de la lumière nous transperce.
Les premiers jours ont été consacrés à l’établissement d’une sorte de campement où chacun allait prendre ses marques pour travailler. L’espace a été profondément modifié pour se construire en quelques zones d’activité indépendantes mais néanmoins perméables. La maison est à l’épreuve de ce télétravail et/ou télédevoir qui rythme la journée. Les voix qui se couvrent ou trouvent un chemin les unes avec les autres. Parfois, je mesure la chance d’avoir pris du temps à penser mon espace avant le confinement. Souvent, je regrette que les cordonniers soient parfois les plus mal chaussés 🙂 et je trépigne de projets pour améliorer certaines pièces. En tous cas, je pressens que ce rapport à l’intérieur qui voit l’extérieur de loin sera chamboulé, vers la recherche d’un équilibre dans le temps et dans l’espace.
Bien à vous,
Constance »
- 10 façons d’aménager un coin cosy près d’une fenêtre pour profiter du soleil
- La poétique Constance Guisset
Source: Lire L’Article Complet