La loi de « La Gravité » qui gangrène une cité tire tout le monde vers le bas

  • Dans une cité de banlieue, des trentenaires sont confrontés à une bande d’ados avides de pouvoir.
  • « La Gravité » séduit par son originalité pour brosser les portraits de jeunes gens devenus violents par perte d’espoir.
  • Cédric Ido entremêle les genres autour d’excellents comédiens et livre un film haletant.

Quel film étonnant que La Gravité de Cédric Ido qui mêle chronique sociale, suspense et science-fiction dans une cité de banlieue ! Après La Vie de château, le réalisateur livre de nouveau une œuvre fascinante autour du choc de deux générations de gangs sur fond d’alignement de planètes qui fait soudain rougeoyer le ciel de leur cité. Un mélange des genres qui n’est pas sans évoquer Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, très remarqué en 2021.

Max Goomis, Steve Tientcheu et Jean-Baptiste Anoumon sont particulièrement remarquables en vieux de la vieille de leur cité soudain mise à mal par une bande de tout jeunes gamins résolus à prendre le pouvoir sans leur faire le moindre cadeau. La gravité, c’est ce qui attire tous les héros du film vers le bas : le système social qui les terrasse.

Une lutte sans espoir

« J’ai choisi de m’intéresser aux classes sociales modestes, à ces individus enfermés dans cette gravité-là, parce que je les connais bien, » explique le réalisateur dans le dossier de presse. La violence qui oppose les trentenaires aux gamins va crescendo tandis que le spectateur, la gorge serrée et la bouche sèche, compte les points entre les deux camps. Les délinquants plus âgés cherchent à survivre face à des ados nihilistes qui refusent le système favorisé par leurs aînés dans lequel l’avenir leur est définitivement bouché.

Baigné par une partition envoûtante cosignée par Evgueni et Sacha Galperine, La Gravité offre son comptant de scènes d’action efficaces tout en brossant des portraits de jeunes hommes coincés dans un monde qui ne leur laisse aucun espoir.

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