De notre envoyé spécial à Turin (Italie)
On s’attendait à les voir arriver au centre de presse groggy par leur avant-dernière place à l’ Eurovision. C’est avec le sourire qu’ Alvan et Ahez déboulent aux alentours de 1h du matin, s’amusant presque des mines figées des journalistes français auxquels ils viennent livrer leurs réactions à chaud.
Sterenn Le Guillou, l’une des membres d’Ahez, ouvre la marche : « Mais il ne faut pas être triste ! On a chanté en breton devant 200 millions de personnes ! », s’exclame-t-elle. Cette langue était sous les projecteurs du concours pour la deuxième fois après une première apparition en 1996 avec Dan Ar Braz et l’Héritage des Celtes.
« Le maître mot, c’est la fierté, déclare Marine Lavigne, chanteuse et autrice de la chanson. On est resté fidèle à nous-même, malgré toute la pression, les critiques, les polémiques. On n’a pas perdu le nord. Nous pouvons être fiers pour notre musique, c’est une musique qui nous plaît et qui plaît à un certain public, même si le résultat ne le reflète pas. » La France n’a en effet obtenu que 17 points, dont 9 des téléspectateurs et téléspectatrices.
« Gardons la tête haute ! »
« C’est sûr, nous sommes déçus, reconnaît Alexandra Redde-Amiel, la cheffe de délégation et la directrice des jeux et divertissements de France Télévisions. On n’aime jamais être à la fin mais la France a osé présenter quelque chose de différent, raconter sa Bretagne, les traditions françaises. Gardons la tête haute ! » Elle prend du recul : « L’an dernier, nous étions deuxièmes, nous avons organisé l’Eurovision Junior, là on est en fin de classement… Mais on ne lâche rien. On continue, la vie est faite d’obstacles et de petits accidents. »
L’équipe tricolore sait qu’elle a participé à une édition historique, qui s’est conclue par une éclatante victoire ukrainienne grâce à un plébiscite. « L’ensemble de l’Europe a apporté son soutien à l’Ukraine. C’est mérité, applaudit Sterenn Le Guillou. Stefania est merveilleuse, on l’adore, on passe notre temps à la chanter. On l’a d’ailleurs chantée l’autre jour à l’Eurovillage avec les Kalush Orchestra. » « Il y a eu les votes du cœur et c’est l’Europe qui a parlé et élu l’Ukraine. C’est un magnifique symbole », estime Alexandra Redde-Amiel.
Concernant l’après, Alvan qui assure avoir trouvé « très cool cette expérience » de l’Eurovision, va s’occuper de la promotion de son album, Magma, sorti vendredi. Les Ahez elles, vont préparer un nouveau projet. « On va réfléchir à tout ça. On a hâte de rebondir, avance Marine Lavigne. Ce ne sera pas du chant traditionnel, ni du fest-noz, mais la langue bretonne en sera maîtresse. »
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