"La Femme de Tchaïkovski" : noces de larmes

Antonina Miliukova est une jeune femme de bonne famille dans la Russie de la fin du XIXe siècle, apprentie pianiste, elle tombe follement amoureuse du grand compositeur Piotr Tchaïkovski et le convainc de l’épouser.

Noces sinistres, le mari vise avant tout la dote de sa belle épouse, mais surtout ne lui avoue jamais qu’il préfère les hommes. Il la fuit, lui fait subir les pires humiliations, mais telle une fanatique, sa passion a quelque chose de mystique, elle encaisse et refuse le divorce. Kirill Serebrennikov déploie ce personnage dans un sombre océan de souffrance et nous fait découvrir la part d’ombre de Tchaïkovski.

Après Leto et La fièvre de Petrov, le réalisateur russe, qui vit en exil à Berlin, après avoir subi la foudre du régime de Vladimir Poutine, offre un cinéma diablement pictural, aux atmosphères suffocantes ou oniriques. C’est toujours virtuose, des mouvements de caméra au son, parfois trop expressif, mais ce qui touche c’est d’abord son actrice, Alyona Mikhailova, habitée, et dans sa souffrance, le désamour qu’elle subit, un je ne sais quoi qui peut faire penser au sort personnel de Serebrennikov, à la guerre en Ukraine et à la soumission du peuple russe.

L’Astronaute de Nicolas Giraud

L’histoire, assez invraisemblable, mais après tout le cinéma est là pour faire rêver, d’un ingénieur en aéronautique, dont le seul objectif dans la vie est forcément d’aller dans l’espace, mais qui recalé d’un programme spatial, décide de bâtir cette mission tout seul, et par ses propres moyens ou presque, puisqu’il va, ni plus ni moins, piller le matériel de haute technologie de son employeur, la société Arianespace, pour construire littéralement dans son garage une sorte de fusée amateur.

Guidé par un ancien astronaute reclus, et un peu tête brûlée, joué par Mathieu Kassovitz, et conseillé par le vrai astronaute Jean-François Clervoy pour la conception de son film et de sa fusée, Jim-Nicolas Giraud nous embarque dans son rêve spatial. Son personnage n’est pas toujours sympathique, mais on s’y attache. 

Source: Lire L’Article Complet