Kyste synovial : quels sont les causes et les différents traitements ?

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L’apparition d’une boule sur une articulation peut orienter vers un diagnostic de kyste synovial. De quoi s’agit-il et comment le traiter ? Les explications du Docteur Patrick Houvet, Chirurgien orthopédiste et traumatologue.

Le Docteur Houvet se veut rassurant : « Le kyste synovial n’est absolument pas grave. Il s’agit d’une pathologie anodine mais très fréquente », explique d’emblée le praticien. Le patient, hommes et femmes peuvent être touchés, consulte généralement parce qu’une boule est apparue sur son poignet. « Cette boule est souvent là depuis plusieurs mois. Elle a parfois disparu avant de réapparaître après un choc. Si le kyste synovial n’est généralement pas douloureux, il peut être gênant et est surtout inesthétique « , ajoute le médecin.

Kyste synovial : de quoi s’agit-il ?

Le liquide synovial permet la lubrification des articulations. Lorsque le liquide s’échappe de la capsule articulaire, par exemple en raison d’un traumatisme ou d’une dégénérescence, il va former une sorte de hernie. « Je compare souvent le kyste synovial à une baudruche, non pas remplie d’air comme un ballon, mais de liquide« , explique le médecin. Ce dernier indique que dans 90% des cas, le kyste synovial est situé au niveau du poignet, sur sa face palmaire ou dorsale, mais peut aussi apparaître au niveau de la cheville, du coude ou du pied.

Quels sont les symptômes d’un kyste synovial ?

Le symptôme principal du kyste synovial est l’apparition d’une boule sur l’articulation. Il s’agit d’une sphère dont on ne distingue qu’une moitié, seule l’échographie permet d’en évaluer le volume exact. « Le kyste synovial n’est pas grave et n’a aucune incidente mécanique. La plupart du temps il n’est pas douloureux mais des douleurs peuvent survenir en fonction de sa localisation, notamment s’il touche des nerfs ou un tendon, ou s’il se trouve sur une zone d’appui« , ajoute le Docteur Houvet.

Kyste synovial : qui consulter et comment est établi le diagnostic ?

« On peut consulter dans un premier temps son généraliste qui orientera ensuite vers un chirurgien orthopédiste« , conseille le médecin. Concernant les examens éventuellement prescrits pour préciser le diagnostic, le Docteur Houvet précise que l’IRM ou le scanner ne sont d’aucune utilité. L’échographie, en revanche, va permettre de déterminer le volume du kyste et l’endroit exact où il prend son origine. « L’échographie va également permettre d’écarter la synovite, une boule de tissu inflammatoire (et non de liquide) qui peut être provoquée par une maladie inflammatoire des articulations comme la polyarthrite rhumatoïde« , ajoute le spécialiste.

Les traitements du kyste synovial : l’opération est-elle indispensable ?

« Dans un premier temps, on préconise le port d’une attelle nocturne pendant une quinzaine de jours pour vois si le kyste diminue« , recommande le Docteur Houvet. Si cela ne fonctionne pas, il y a deux possibilités :

  • La ponction infiltration : L’intervention, réalisée en cabinet sous anesthésie générale, consiste à aspirer le liquide du kyste et à injecter un corticoïde directement à l’intérieur pour le scléroser. « C’est facile à réaliser, peu douloureux, mais le risque de récidive est élevé : de l’ordre de 30 à 40% », indique le médecin.
  • L’ablation du kyste : L’intervention est réalisée à l’hôpital en ambulatoire sous anesthésie locorégionale, soit par une incision classique, soit par arthroscopie en faisant deux ou quatre petites incisions pour retirer le kyste par l’intérieur. « Il faut bien retirer le kyste et le collet du kyste. Le geste doit impérativement être effectué par un chirurgien orthopédiste expérimenté. » recommande le médecin. Le risque de récidive est beaucoup moins élevé après une chirurgie, de l’ordre de 3 à 5%. Un enraidissement de l’articulation apparaît dans 30% des cas et des séances de kinésithérapie peuvent être nécessaires.

Kyste synovial : prendre soin de sa cicatrice

« Il est important de veiller à ce qu’un kyste disgracieux ne soit pas remplacé par une vilaine cicatrice. Elle doit donc être réalisée dans le pli transversal et sera donc invisible à six mois. D’où l’importance de faire appel à un chirurgien orthopédiste qui maitrise bien ce type d’intervention« , explique le médecin. Après l’ablation, le Docteur Houvet recommande d’appliquer régulièrement une crème cicatrisante et de se protéger impérativement du soleil pour éviter de voir la cicatrice brunir.

Merci au Docteur Patrick Houvet, Chirurgien orthopédiste et traumatologue à Paris

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