Centenaire, Kirk Douglas semblait intouchable. Il est désormais entré dans le Panthéon des stars hollywoodiennes disparues. Son immense carrière et son fils Michael perpétuent le mythe du héros de « Spartacus ».
Hollywood vient de perdre l’une de ses figures les plus importantes et elle semblait immortelle : Kirk Douglas est mort le mercredi 5 février 2020 à l’âge de 103 ans. Son fils Michael Douglas a annoncé sa mort via un communiqué publié sur Facebook. « C’est avec une immense tristesse que mes frères et moi vous annonçons que Kirk Douglas nous a quittés aujourd’hui à l’âge de 103 ans. Pour le monde, il était une légende, un acteur de l’âge d’or du cinéma, (…) mais pour moi et mes frères, Joel et Peter, il était simplement papa« , écrit l’acteur. « Kirk a eu une belle vie et il laisse derrière lui des films pour les générations à venir, et le souvenir d’un philanthrope reconnu qui a oeuvré pour le bien public et la paix dans le monde« , conclut-il.
C’est une page du cinéma mondial qui se tourne avec le décès de la star. Sa passion pour le métier était perceptible dans chacun de ses longs métrages, il a su la transmettre à son fils Michael Douglas. Acteur, mais également producteur, réalisateur et écrivain, il a fait fureur dans les années 1950 et 1960 avec des oeuvres devenues des classiques telles que Vingt Mille Lieues sous les mers de Richard Fleischer, Spartacus et Les Sentiers de la gloire, ces deux derniers ayant été réalisés par Stanley Kubrick. On citera également parmi les grands cinéastes pour lesquels il a travaillé John Huston, Howard Hawks, Otto Preminger, Joseph L. Mankiewicz, Elia Kazan, Billy Wilder ou encore King Vidor.
Il s’appelait Issur…
Né dans l’État de New York en 1916, Kirk Douglas est le quatrième enfant d’une famille qui en compte sept (il a six soeurs), fils d’immigrants juifs de Tchavoussy, en actuelle Biélorussie, ayant fui le pays pour échapper à la pauvreté et à l’antisémitisme d’État de l’Empire russe. C’est à l’aube de la Seconde Guerre mondiale que celui qui s’appelait encore Issur Danielovitch Demsky décide de partir à New York pour se former au métier de comédien. Il y fait ses débuts et rencontre sa future femme Diana Dill, la mère de Michael Douglas. Après s’être engagé auprès des Marines, il est réformé à la suite d’une dysenterie chronique au printemps 1943. Le théâtre reprend ses droits dans sa vie. Celui qui s’appelle désormais Kirk Douglas se sépare de sa femme avec laquelle il a deux garçons (Michael, puis Joel) et tient le premier rôle du film Le Champion. À sa sortie en juillet 1949, le film est un succès inespéré et lance véritablement sa carrière.
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Désormais signé chez la Warner, Kirk Douglas enchaîne les longs métrages et devient un sex symbol avec des films tels que La Femme aux chimères avec Lauren Bacall. L’acteur prend de l’assurance et choisit de ne plus être attaché à un studio pour varier les films : on le voit dans le western de Howard Hawks, La Captive aux yeux clairs comme dans Les Ensorcelés de Vincente Minnelli qui lui vaut une deuxième nomination aux Oscars après Le Champion. Durant ces années 1950, il rencontre l’assistante de production Anne Buydens qu’il épouse le 29 mai 1954 (ils auront deux enfants, Peter Douglas, né en 1955, et Eric Douglas, né en 1958 et mort en 2004 d’une overdose) et restera à ses côtés jusqu’à sa mort. Après L’Homme qui n’a pas d’étoile, l’acteur à succès devient producteur, fonde la Bryna, du nom de sa mère, et produit La Rivière de nos amours.
Kirk Douglas multiplie les performances fortes en jouant le célèbre peintre dans La Vie passionnée de Vincent van Gogh (pour lequel il est encore nommé pour l’Oscar du meilleur acteur), tourne avec son ami Burt Lancaster le western de légende Règlement de comptes à O.K. Corral et s’investit dans la production et l’écriture d’un autre film de légende, Les Sentiers de la gloire d’un certain Stanley Kubrick. C’est avec lui qu’il tournera dans Spartacus, incarnant l’esclave qui fit trembler Rome. Une performance qui fera de lui une star planétaire.
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Les années soixante marquent toutefois le déclin de la carrière de Kirk Douglas, avec quelques échecs commerciaux, comme Le Dernier de la liste. En 1969, il tourne L’Arrangement sous la direction d’Elia Kazan puis sous celle de Joseph L. Mankiewicz pour un western original et déroutant, Le Reptile aux côtés de Henry Fonda. Les flops au box-office de L’Île au trésor (1973) et La Brigade du Texas (1975) entraînent l’acteur à se concentrer sur la production. Il s’autorise toutefois de belles performances comme dans Nimitz, retour vers l’enfer (1980).
Une longévité exceptionnelle
Durant la décennie 1980, Kirk Douglas ralentit son activité, marqué par un accident d’hélicoptère auquel il survit miraculeusement. Puis, en 1996, une attaque cérébrale, suivie d’une attaque cardiaque en 2001 le contraignent à freiner véritablement sa carrière – il se retire officiellement en 2008, s’épanouissant dans l’écriture de ses mémoires et des oeuvres caritatives. On notera toutefois qu’il accepte néanmoins de tourner dans Une si belle famille (2003) au côté de son ex-femme Diana, de leur fils Michael et de leur petit-fils Cameron. Dernièrement, Michael Douglas avait posté en début d’année 2019 une photo de famille exceptionnelle réunissant la dynastie Douglas.
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