Julie Bourges (@douzefevrier), grande brûlée : "Du jour au lendemain, mon corps tout entier est devenu un complexe"

Le 12 février 2013, la vie de Julie Bourges, lycéenne de 16 ans, bascule dans la douleur et l’horreur. Alors qu’elle vient de passer la journée au carnaval de son lycée, son costume (fait maison à base de coton) s’enflamme sur elle, alors qu’elle fume une dernière cigarette.

« Je ne peux rien faire, hormis me lever, courir et appeler au secours. Le dernier souvenir que j’ai de cette journée c’est ce masque que les pompiers me posent sur le visage. Puis je me suis réveillée, trois mois plus tard, à l’hôpital« , nous confie-t-elle. 

Après des mois de reconstruction, des dizaines d’opérations et des années d’acceptation, Julie Bourges a « fêté », en 2023,  les dix ans du drame dont elle a fait une force. À cette occasion, elle publie son premier livre, Chaque jour compte (Ed. Marabout). Marie Claire l’a rencontrée. 

Une vie de femme grande brûlée à apprivoiser 

Mais avant de pouvoir se livrer dans un ouvrage mêlant conseils et exercices pratiques de développement personnel, témoignage et tips nutrition, beauté et sport, la jeune femme a mis « des années » à apprivoiser sa nouvelle vie.   

« Vivre brûlée c’est réapprendre à manger, marcher, parler, se protéger constamment du soleil, batailler pour avoir des indemnités… Mais c’est aussi faire face à sa différence, vis-à-vis de soi-même parce que tout ce qu’on connaissait du nous d’avant a complètement disparu, et puis être constamment confrontée au regard des autres », partage-t-elle. 

Le 12 février, une date douloureuse, avec laquelle elle est désormais en paix

Si c’est grâce à son entourage, au sport et au partage sur les réseaux sociaux via sa chaîne YouTube, puis son compte Instagram que Julie Bourges a fait la paix avec son corps et son histoire, chaque 12 février est resté, dix années durant, une épreuve. 

« Au fil des années, et jusqu’à il y a quelques jours, je vivais cette date comme un moment de recueillement, presque de deuil, où je m’obligeais à revivre l’accident et à me dire ‘à cette heure-ci, ta vie a été bousculée, ne l’oublie pas’. Mais désormais, je peux dire que la boucle est bouclée, parce que je sais que ne me définis plus que par mon accident ou mes cicatrices« . 

Un message d’amour de soi et de courage que la jeune femme tend à transmettre, au fil des pages de son premier ouvrage. 

Source: Lire L’Article Complet