- Le roman « Veiller sur elle » de Jean-Baptiste Andrea remporte ce mardi le prix Goncourt devant trois concurrents, tous très différents.
- L’histoire se déroule dans l’Italie de l’entre-deux-guerres et raconte la relation tumultueuse entre deux amis d’enfance : Michelangelo, un garçon pauvre devenu sculpteur génial, et Viola, une jeune femme courageuse issue d’un milieu aisé.
- Le roman est salué pour son écriture remarquable, ses dialogues alertes, ses rebondissements captivants, son humour subtil et la profondeur de son exploration de l’humanité.
Quatre romans très différents, les pronostics étaient difficiles pour le Goncourt 2023. Et c’est Jean-Baptiste Andrea, qui l’a emporté devant Neige Sinno, Gaspard Koenig et Eric Reinhardt. Veiller sur elle (éd. L’Iconoclaste), qui pèse bien ses 600 pages, est remarquablement écrit, un peu comme un film d’aventures, avec des dialogues alertes et de vrais bons rebondissements.
Ce qui n’est pas un hasard : Jean-Baptiste Andrea est un ancien scénariste et réalisateur de thrillers horrifiques (Dead End, 2003). Devenu romancier sur le tard (Ma reine, 2017), il raconte dans ce qui n’est, à 52 ans, que son quatrième roman, la relation tumultueuse entre deux amis d’enfance dans l’Italie de l’entre-deux-guerres : Michelangelo dit « Mimo », garçon pauvre et de petite taille qui deviendra un génial sculpteur, et Viola, une jeune femme courageuse et éclairée mais peut-être issue d’un milieu trop aisé. Dans les turpitudes de la montée du fascisme, il faudra à Mimo « veiller sur elle », sur Viola face à la tyrannie qui l’empêche de déployer ses ailes. Mais aussi sur la piéta mystérieuse qu’elle lui a inspirée, sculpture qui a le don de troubler ceux qui la regardent…
« Quel écrivain, quel souffle ! »
« Quel écrivain ! Quel souffle ! s’est exclamée Anne en prenant part au vote pour des lecteurs de 20 Minutes pour le Goncourt. Veiller sur elle est tout d’abord une création extrêmement originale avec un univers fort. Le lire, c’est vivre de l’intérieur quelque chose que l’on n’oubliera jamais. C’est rare. Grande force d’évocation. A tout cela s’ajoute un humour, tellement fin, tellement intrinsèque, je pense, à ce qu’est Jean Baptiste Andréa. Et pour finir, ce qui m’a définitivement emporté, c’est l’humanité qui parcourt ce roman, c’est-à-dire sa profondeur. Et lorsque j’ai entendu Jean-Baptiste Andréa dire qu’il s’intéresse à la souffrance des autres parce qu’il estime avoir été gâté par la vie… Je comprends alors que sa hauteur de vue explique mon engouement.
Paru en août pour la rentrée littéraire, Veiller sur elle avait déjà décroché le prix du roman Fnac 2023. Il a figuré dans presque toutes les sélections des grands prix littéraires de l’automne et reste encore dans l’avant-dernière liste de l’Interallié qui sera décerné le 22 novembre.
De son côté, le prix Renaudot à Ann Scott pour « Les insolents ».
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