"Je signe les contrats si tu acceptes un plan à trois" : un nouveau témoignage accable Harvey Weinstein

Dawn Dunning, présumée victime d’Harvey Weinstein, fait partie des quatre témoins supplémentaires à avoir livré un récit glaçant durant le procès du producteur hollywoodien à New York, le mercredi 29 janvier. Ce dernier lui aurait fait du chantage contre des rôles au cinéma.

Seize ans après l’avoir rencontré, Dawn Dunning, présumée victime d’Harvey Weinstein, s’est livrée à un récit glaçant devant la Cour suprême de New York, le mercredi 29 janvier. La femme de 40 ans a ainsi raconté comment le producteur hollywoodien lui aurait fait du chantage pour obtenir des faveurs sexuelles. Dawn Dunning aurait rencontré Harvey Weinstein en 2004, dans une boîte de nuit de Manhattan où elle était serveuse. Le mogul aurait fait miroiter à la jeune femme, alors âgée de 24 ans, un avenir dans le cinéma .

« Sa main a glissé vers mes sous-vêtements »

Par la suite, tous deux se seraient rencontrés plusieurs fois pour évoquer des opportunités de carrière. Dawn Dunning aurait même effectué quelques essais dans les bureaux de Miramax, la société du producteur. Jusqu’à un incident, survenu dans un hôtel de Soho. Conduite dans l’une des suites de l’établissement, Dawn Dunning aurait été invitée à s’asseoir sur un lit, à côté d’Harvey Weinstein. «Il n’y avait pas de signaux inquiétants ou alarmants, ou quoi que ce soit qui m’aurait fait suspecter ce qui allait arriver», a-t-elle raconté.

Le producteur aurait alors posé la main sous sa jupe. «Sa main a glissé jusqu’à mes sous-vêtements, et il a essayé de la mettre dans mon vagin», a-t-elle poursuivi. En réaction, Dawn Dunning se serait levée brusquement. «Ce n’est rien, ne me fais pas culpabiliser à cause de ça, ça n’arrivera plus», aurait alors lancé Harvey Weinstein. Dawn Dunning ne racontera cette rencontre que quelques mois avant le procès. «Je ne voulais tout simplement pas être une victime, a-t-elle expliqué devant le tribunal. Je voulais juste passer à autre chose et oublier que c’était arrivé.»

« C’est comme ça que ça fonctionne »

Dawn Dunning est l’une des présumées victimes d’Harvey Weinstein. (Hollywood, le 9 juin 2019.)

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Quelques semaines plus tard, le producteur lui aurait donné un rendez-vous professionnel à l’hôtel Intercontinental de SoHo, à Manhattan. Une assistante l’aurait alors conduite dans la chambre du producteur. Harvey Weinstein serait apparu en robe de chambre, avant de lui désigner trois documents étalés sur une table et de lui lancer : «Voici les contrats pour mes trois prochains films. Je les signe aujourd’hui si tu acceptes un plan à trois avec moi et mon assistante».

Dawn Dunning se serait esclaffée, croyant à un trait d’humour – certes douteux -, et se serait dirigée vers la sortie. Mais l’homme d’affaires se serait mis en colère. «Tu ne feras jamais partie de l’industrie, aurait-il crié. C’est comme ça que cela fonctionne. C’est comme ça que les actrices en arrivent où elles sont.» Le grand ponte hollywoodien aurait alors cité les noms de Charlize Theron et Salma Hayek en exemple. «Il criait, se souvient-elle. C’était un grand type, et il me surplombait. J’avais vraiment peur.» Après cela, elle aurait abandonné son rêve de devenir actrice.

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Le récit de Tarale Wulff

Dawn Dunning est l’un des quatre témoins supplémentaires appelés à la barre par l’accusation, pour appuyer les dires des deux plaignantes dans le procès Harvey Weinstein. Le mannequin Tarale Wulff a également livré le récit d’une agression sexuelle survenue en 2005. À l’époque, la jeune femme est serveuse dans un restaurant de SoHo.

Elle raconte qu’Harvey Weinstein se serait d’abord masturbé devant elle au sein de l’établissement, avant de la violer dans son appartement. Le producteur l’aurait ainsi projetée sur le lit, avant de peser sur elle de tout son poids. Elle lui aurait alors dit : «Je ne peux pas». «Il m’a pénétrée et m’a violée, a-t-elle poursuivi. Je suis juste devenue blanche et j’ai regardé ailleurs.» Ces deux témoignages, destinés à appuyer l’accusation mais, étant prescrits, ne feront pas l’objet de poursuites judiciaires lors du procès d’Harvey Weinstein, qui devrait prendre fin le 6 mars.

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