Écologique, économique et surtout réputée meilleure pour la santé que les protections hygiéniques classiques tels que les tampons, la coupe menstruelle intrigue, étonne et, de plus en plus souvent, séduit. Nous l’avons testée, voici notre avis.
La première fois que j’ai entendu parler de la coupe menstruelle, j’avoue avoir eu un mouvement de recul.
L’idée d’utiliser une seule et même protection pour les règles a quelque chose d’un peu répugnant. Pas qu’un peu en réalité.
Toutefois, quand on m’a proposé de tester cette « coupe menstruelle », j’ai mis mes « a priori » de côté.
D’autant que d’après le responsable du site UptoCup.fr, qui a été d’accord pour m’accompagner (de loin) dans ce test, « toutes les femmes qui ont testé la coupe menstruelle ont été séduites ».
C’est quoi une coupe menstruelle ?
C’est une alternative aux tampons et aux serviettes hygiéniques développée aux États-Unis pour recueillir les menstruations.
Contrairement aux protections classiques composées entre autres de coton et de biocellulose, elle est en silicone médical hypoallergénique. Son atout en plus ? Elle est réutilisable tous les mois pendant plusieurs années à condition d’être bien entretenue.
La prise en main de la cup
Après à peine une petite semaine d’attente, elle est arrivée dans sa charmante housse satinée violette. L’objet ne ressemble à aucun autre : c’est une sorte de réceptacle en silicone, assez rigide, qui se termine par une « baguette » dans la même matière, un tout petit peu moins rigide que le reste.
Première pensée : c’est assez volumineux comme objet. La coupe fait 7,5cm de hauteur (5cm pour le « réceptacle, et 2,5 pour la languette) et un peu moins de 4,5 cm de diamètre. On est franchement loin de la taille d’un tampon, même maxi.
La coupe est livrée avec une méthodologie et paraît assez simple au niveau de l’utilisation : on la plie sur elle-même, on l’insère, et hop.
Coupe menstruelle : la première utilisation
J’attends donc le D-day mensuel pour commencer à apprivoiser ma nouvelle copine. Pas très glam’ ce rendez-vous je m’en rends bien compte, mais l’idée de la tester sans « raison » me paraît absurde.
Bref, premier jour et premiers émois : si le pliage n’est pas compliqué, l’insertion est moins évidente. C’est probablement très psychologique comme blocage, mais il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour que tout se passe « naturellement ».
J’avoue que je ne suis pas sereine pour ce premier jour de test. Je vérifie donc toutes les demi-heures que tout va bien en me regardant de dos dans les voitures, les vitrines, le miroir des toilettes du bureau … Un peu comme quand j’avais 14 ans et que je testais les tampons pour la première fois.
Deuxième étape obligatoire (et traumatisante) : le moment où il faut la retirer.
À savoir : a priori, la coupe se retire et se vide une fois le matin (après la nuit) et une fois le soir. Pas d’angoisse donc d’un accident dans les WC du bureau ou tout autre lieu public.
On attrape donc la languette et on tire. Exactement comme avec un tampon en réalité, sauf que la sensation n’est clairement pas la même : on ressent une sorte de succion pas très agréable du tout la première fois, à laquelle on finit par s’habituer.
Un bilan écologique (et économique) intéressant
Si les deux-trois premières fois étaient hésitantes, l’utilisation devient peu à peu intuitive. Le fait que je commence à faire confiance à l’objet aide certainement.
Je n’ai plus du tout de sensation de dégoût puisque je m’attelle à bien nettoyer l’objet deux fois par jour et à le faire bouillir entre deux utilisations. Certaines vont jusqu’à la mettre au lave-vaisselle mais, c’est trop pour moi.
Dans les faits, je dois avouer que je suis tout de même retournée aux protections « classiques » au milieu de mon test, lors d’un week-end à la campagne, par confort et peur de mal maîtriser la chose.
Mais je dois dire que je suis plutôt convaincue pour cette alternative à la fois économique (une coupe menstruelle se change tous les dix ans) et écologique.
Parce que oui, en faisant ce test je me suis rendue compte de tous les produits nocifs potentiels présents dans les tampons et les serviettes hygiéniques, avaient peut-être une incidence sur la santé.
Je conseille tout de même aux curieuses de se laisser tenter et d’essayer sur au minimum 3 mois pour qu’elles puissent prendre leurs marques avant de juger.
Combien ça coûte ?
J’ai aussi tenté de calculer les économies faites grâce à cette coupe, mais ce n’est pas vraiment parlant.
À raison de 5 euros par paquet (tampons ou serviettes), on économise environ 60 euros par an (hors prix de ladite coupe).
Il faut compter entre 15 et 30 euros selon les marques et les matériaux utilisés.
Syndrome du choc toxique : la coupe menstruelle, plus « safe »?
Pas forcément. Le syndrome de choc toxique lié aux règles (SCT), infection possiblement mortelle, est du au Staphylocoque doré, une souche de bactérie qui produit une toxine particulièrement virulente. Or, de nombreuses personnes sont porteuses de cette souche toxique, notamment présente dans le nez, le vagin ou tout simplement sur la peau, à un moment de leur vie.
Les protections hygiéniques intra-vaginales telles que les tampons mais aussi les cup, en retenant le sang à l’intérieur du vagin, offrent à cette dernière un milieu de développement optimal. D’après les toxicologues, dans le cas du développement du syndrome du choc toxique, techniquement, les coupes menstruelles n’apparaissent pas comme une alternative moins risquées que les tampons.
La seule différence ? Leur composant principal, du silicone médical, tandis que les tampons sont régulièrement sujet à débat en raison des dizaines de molécules chimiques, dont des pesticides, qu’ils contiennent.
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