"J’ai changé de vie après un burn-out"

« J’ai toujours voulu aider les autres. Leur tendre la main, les aider à se nourrir, à se loger, à pouvoir envoyer leurs enfants à l’école, les accompagner dans des démarches administratives souvent incompréhensibles…

Au moment de poursuivre mes études après le bac puis de me choisir un métier, l’évidence s’est imposée : je travaillerai dans le social. J’ai bossé dans des foyers, je me suis confrontée à la misère quotidienne, à la pauvreté économique et morale, à la solitude, à la violence, j’ai parfois pris des coups, au sens propre…

Un job de rêve 

Il y a huit ans, j’ai été recrutée par une association pour m’occuper de femmes vivant dans la plus grande détresse. Des très jeunes, des très âgées, des mères de famille seules avec leurs enfants dans une misère difficile à décrire.

J’ai adoré ce travail, j’ai aimé plus que tout le contact humain, les écouter, leur parler et, parfois, parvenir à les faire sortir de la misère. Mais ce dont je ne me rendais pas compte, c’est que ce métier me bouffait. Des journées à n’en plus finir, des appels téléphoniques tard le soir…

« Je crois que vous faites un burn-out »

Mes enfants, mon mari, ma vie passaient après elles. Ainsi que mes heures de sommeil, mes repas, les sorties au cinéma… Je voyais bien que j’étais de plus en plus fatiguée, moi qui suis une personne endurante.

Je m’accrochais, sans me rendre compte qu’en réalité, j’étais justement en train de décrocher.

J’avais de plus en plus de mal à aller bosser, je traînais des pieds, j’avais perdu une partie de ma motivation. Je manquais de moyens pour parvenir à aider ces femmes, de moyens financiers, humains. Or, la misère est chaque jour plus grande.

Je manquais de reconnaissance, de soutien de la part de ma hiérarchie car, dans le social comme dans de nombreux domaines, on est souvent seul·e. Mais bon, je m’accrochais. Sans me rendre compte qu’en réalité, j’étais justement en train de décrocher.

Un jour, j’ai décidé de ne pas aller travailler, ce qui ne m’était jamais arrivé. Je suis allée voir ma généraliste. Peut-être allait-elle me dire que je manquais de fer, de magnésium, me donner des vitamines ? Et puis c’est là que tout a basculé. Je me suis écroulée, effondrée sur moi-même devant cette si gentille médecin qui ne comprenait pas trop ce qui se passait, qui m’a écoutée, gardée longtemps avec elle avant de me dire : “Je ne suis pas psy mais je crois que vous faites un burn-out.”

Source: Lire L’Article Complet