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Interview de Gilbert Bordes : “Le comportement des animaux est notre meilleur baromètre !”
©Bruno Levy
Ici Paris : Pourquoi avoir décidé de faire de cette catastrophe historique un roman ?
Gilbert Bordes : La première fois que je suis allé à Pompéi, j’ai eu l’étrange impression d’arriver dans un lieu que je connaissais déjà. Comme si j’y avais vécu il y a près de deux mille ans. Je reconnaissais les rues, certains détails de l’architecture, et même les fresques. Raconter l’éruption dont j’ai peut-être été le témoin dans une autre vie me semblait naturel et me libérait.
Tout commence non par une éruption volcanique mais par un tremblement de terre…
En effet, l’éruption n’est pas arrivée sans crier gare. La catastrophe était prévisible. Le grand tremblement de terre de 62 qui a détruit une partie de la ville a été le premier avertissement. Puis il y a eu le départ des animaux, les geysers d’eau brûlante, les mouvements du sol qui ont poussé certains habitants à fuir, mais pas tous…
C’est une ville extraordinairement moderne qui va être rayée de la carte…
Pompéi ressemblait en beaucoup de points à nos villes modernes.
Les riches avaient l’eau courante chez eux, un château d’eau permettait la distribution avec des kilomètres de canalisations en plomb. Pas de maladies liées au plomb car l’intérieur des tuyaux était rapidement recouvert d’une fine couche de calcaire. Les services municipaux réglaient le quotidien des Pompéiens : les rues étaient éclairées la nuit, les voitures tirées par des animaux étaient interdites pendant la journée. Ainsi, la vie était organisée comme dans nos villes modernes. Une seule différence de taille, tout cet édifice reposait sur l’esclavage.
Que retenez-vous de cette histoire ?
Je retiens surtout le comportement incroyable et dysfonctionnel des animaux à l’approche d’une catastrophe naturelle. Et il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour s’en rendre compte au quotidien : les truites des torrents alpestres prévoient la sécheresse estivale et se réfugient dans les trous d’eau très en aval ; dans mon enfance rurale, les chiens et les animaux sentaient venir l’orage avant les hommes. Ils sont notre meilleur baromètre ! D’ailleurs, très peu d’animaux se sont laissé piéger par le grand tsunami de 2004. Ils avaient fui depuis plusieurs jours.
À lire…
En vedette
21 octobre 79. Les Pompéiens ne savent pas que le Vésuve est au bord de l’éruption. Ils ignorent ces signes étranges qui se multiplient : l’assèchement des cours d’eau, les odeurs nauséabondes et inconnues, la fuite des animaux… Dans un compte à rebours implacable, l’auteur nous fait vivre les derniers instants de la prospère Pompéi. Tous ses personnages vont être pris au piège. L’explosion fatale. La cité dévastée et figée à jamais par un volcan de feu et de sang. Amateurs d’Histoire et de sensations fortes, accrochez-vous !
La Dernière Nuit de Pompéi Gilbert Bordes XO éditions, 368 pages, 20,90 €
Stéphanie Lohr
À voir…
Rafa, un avocat très engagé socialement, a seulement 24 heures pour retrouver la maman d’une fillette qui risque d’être placée dans un foyer. Dans son parcours, il croise Azucena, menacée d’expulsion, qui rêve de mener une révolte citoyenne dans les rues de Madrid. Un thriller social haletant et réussi porté par Penélope Cruz.
À contretemps, Blu-ray, 19,99 € et DVD, 16,99 €
Thomas Promé
À écouter…
Ils n’ont pas bougé. On ne parle pas bien sûr de l’âge des papys du rock, mais de leurs rides musicales. Les Rolling Stones n’en ont pris aucune. Cet album aurait tout aussi bien pu être réalisé du temps de leur folle jeunesse s’il n’y avait la maturité sonore et ce gros son très 2023. Il y a l’énergie, les guitares rock, les riffs de Keith Richards, le chant maniéré de Mick. Ce n’est pas un hasard si le premier extrait, Angry (en colère), fait écho au célèbre (I Can’t Get No) Satisfaction qui a lancé leur carrière…
Hackney Diamonds, The Rolling Stones Virgin, 18 €
Jean Marc
À faire…
Cirque Bouglione, jusqu’au 3 mars
Comme annoncé dans le titre de ce spectacle, c’est du délire ! La famille Bouglione a concocté, une fois n’est pas coutume, un spectacle qui réunit les plus grands artistes circassiens du monde. Clowns, acrobates, équilibristes, jongleurs, danseurs… ils vous en mettront plein les yeux ! Petits et grands resteront bouche bée et le souffle coupé face à ces tableaux plus intenses et beaux les uns que les autres.
Samedi, dimanche, vacances et jours fériés.
Cirque d’hiver, 110, rue Amelot, Paris-11e
Anaïs Pacaud
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