Infertilité secondaire : pourquoi certains parents peinent à avoir d'autres enfants ?

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L’infertilité secondaire concerne les parents ayant un ou plusieurs enfants mais qui ne parviennent pas à débuter une nouvelle grossesse. Une psychologue décrit les différentes raisons de cette infertilité peu connue.

Docteur en psychologie, Pauline Minjollet a co-écrit un livre avec le docteur Adrien Gaudineau et la journaliste Véronique Deiller : Je veux un enfant, le guide essentiel de la fertilité (éd. Albin Michel). Ils y abordent notamment la question de l’infertilité secondaire et ses causes.

Pauline Minjollet nous explique d’où peut provenir l’infertilité secondaire :  » Il existe deux types de blocages possibles. Le premier concerne le plan physique : l’infertilité secondaire peut être due à un problème médical. Par exemple, l’endomètre qui s’épaissit après la première grossesse. Le deuxième type de blocage est le plus courant, il s’agit d’infertilité idiopathique, car elle ne s’explique pas et il n’y a pas de causes médicales avérées. Les raisons idiopathiques sont donc souvent d’ordre psychologique. »

Infertilité secondaire : les différentes causes possibles

D’après notre psychologue, l’infertilité secondaire touche de fait d’avantage les femmes que les hommes. Cependant, les hommes sont confrontés, comme les femmes, au vieillissement et peuvent être victimes d’une infertilité secondaire. Dans le livre, trois raisons sont évoquées pour comprendre l’infertilité secondaire. Une grossesse ou un accouchement compliqués sont potentiellement des obstacles pour avoir un autre enfant.  » Une grossesse est difficile si la mère a été alitée pendant des mois ou qu’elle a été constamment prise de nausées. De plus, toutes les femmes n’apprécient pas forcément d’être enceinte. La dépression post-natale est aussi un facteur, car il y a la crainte de retomber en dépression. « 

Pour la psychologue, l’important est de bien préciser aux parents que chaque grossesse est différente. Si la précédente s’est mal passée, ce ne sera pas forcément le cas pour la suivante.  » Pendant la première grossesse, on est focalisé sur soi. Le moindre mouvement ou symptôme est quelque chose de nouveau. Attendre son premier enfant est vraiment surprenant. Pour une deuxième grossesse, on sait ce qui nous attend, on va le vivre différemment. Le contexte familial n’est pas le même, car on a d’autres enfants à s’occuper. Le corps a également une mémoire, il se souvient de la grossesse. « 

Infertilité secondaire : la culpabilité, un poids sur les épaules des femmes

Autre raison qui peut freiner une future grossesse : le fait d’avoir eu recours par le passé à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Exemple : la maman a eu recours un IVG dans le passé, depuis elle a eu d’autres enfants, mais un traumatisme peut toujours être ancré en elle.  » Pour moi, l’avortement reste un grand point d’interrogation sociale. En France, l’IVG est assez démocratisée au niveau des femmes mais pas au niveau de la société. Il s’agit d’un sujet tabou, la parole se libère difficilement et les femmes portent la culpabilité de ce choix comme si c’était une action hors la loi « , explique Pauline Minjollet.

En cas d’infertilité primaire, l’IVG peut aussi jouer un rôle.  » L’avortement est compté comme une première grossesse qui n’a pas été menée à terme. Chez la femme, une de ses plus grosses angoisses est d’avoir fait une IVG et ne pas pouvoir tomber enceinte plus tard « , explique l’experte.

Le dernier point évoqué par la psychologue concerne le deuil périnatal. La perte de son enfant, pendant la grossesse ou après l’accouchement, est une épreuve à laquelle personne n’est préparée. Chacun appréhende ce décès comme il le peut, mais pour Pauline Minjollet deux types de comportement se distinguent :  » Il y a les deux extrêmes. Le couple qui veut tout de suite une autre grossesse, car les parents souhaitent remettre du positif dans leur vie. Et à l’inverse, le couple qui a peur que la même chose se reproduise, s’ils essayent à nouveau d’avoir un enfant. Ils appréhendent beaucoup « . Pour éviter la perte d’un autre bébé, les grossesses suivantes sont très surveillées par les professionnels de santé.

Infertilité secondaire : comment établir un diagnostic ?

Le diagnostic d’une infertilité secondaire est plus tardif, car les parents ont tendance à consulter un médecin moins vite.  » En général, quand on tombe enceinte la première fois sans difficulté particulière, on y va avec plus de légèreté. Les parents s’inquiètent moins vite sauf que le temps passe « . Si des parents ont du mal à avoir un autre enfant, ils ne doivent pas hésiter à aller consulter un gynécologue. Il pourra débuter les examens nécessaires et orienter le couple vers un centre d’aide médicale à la procréation (AMP).

Merci à Pauline Minjollet, psychologue pauline-minjollet.com

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