Nouvelle semaine et nouvel épisode de House of the Dragon, le spin-off de Game of Thrones qui se poursuit ce 10 octobre à 21h sur OCS City.
Après un épisode 7 mouvementé, l’épisode 8 de House of the Dragon poursuit sur la même route et tend même à accélérer un peu le rythme à seulement deux épisodes de la fin de la saison. Il faut dire que ce nouvel épisode, intitulé "Le seigneur des marées" et qui est déjà disponible sur OCS, commence avec un saut dans le temps – oui, encore. Cette fois six années sont passées et cela provoque un nouveau changement de casting qui pose toujours quelques questions. Comme lors du premier saut dans le temps qui avait malheureusement remplacé Milly Alcock par Emma D’Arcy dans le rôle de Rhaenyra Targaryen et Emily Carey par Olivia Cooke dans le rôle d’Alicent Hightower, cette deuxième ellipse ne change qu’une poignée de personnages, à savoir les enfants. Rhaena et Baela Velaryon, Jace, Luke et Joffrey Velaryon et enfin Aegon II, Helaena et Aemond Targaryen sont donc joués par de nouveaux acteurs.
Outre le fait qu’il soit étrange de voir que les enfants ont vieilli alors que les adultes n’ont pas pris une ride (sauf Viserys qui a pris pour tous les autres visiblement), il est également étrange de voir l’acteur casté pour jouer Aemond Targaryen, Ewan Mitchell. Ce dernier, qui a perdu un œil à cause de ses neveux, est censé être le plus jeune des trois enfants d’Alicent et Viserys mais semble être joué par un acteur plus vieux que tous les autres. Et bien que ces changements n’affectent en rien l’histoire, il peut être difficile de se replonger dans une série qui change plusieurs fois de casting en trois épisodes seulement. Espérons donc que ces têtes seront là pour rester – à l’exception de celle de Vaemond Velaryon…
Le roi est mort, vive le roi… ou la reine
Toujours sur la forme et si l’ellipse était inévitable pour mener House of the Dragon au cœur de son intrigue, à savoir la Danse des Dragons, il est dommage d’avoir fait l’impasse sur certains développement, notamment la religion à King’s Landing. Pendant les années écoulées, Alicent et la cour ont adopté la Foi des sept et il aurait pu être intéressant de voir cette nouvelle religion s’installer. Encore une fois, il ne s’agit que de détails, mais des détails qui ne manqueront pas de manquer aux fans ayant suivi les huit saisons de Game of Thrones et ayant attendu avec impatience son spin-off. Sur le fond, l’épisode 8 de House of the Dragon, comme précisé plus haut, ne perd pas de temps. Exit les scènes de regards peu nécessaires que l’épisode 7 avait proposé, l’histoire doit avancer, et c’est notamment la raison pour laquelle l’épisode 8 se conclut avec une scène lourde de conséquences : la mort du roi Viserys I Targaryen.
Salement touché par sa maladie, le roi Viserys a fini par succomber dans un dernier râle qui, supposément, s’adressait à sa fille Rhaenyra. Pourtant c’est sa femme, Alicent, qui aura été la dernière à le voir vivant et qui, à cause de l’esprit confus de son mari, s’apprête à déclencher la Danse des Dragons. Car les dernières minutes de l’épisode font revenir Viserys sur un sujet abordé, plus tôt, par sa fille Rhaenyra : l’histoire du chant de glace et de feu, du prince qui fût promis, et du rêve d’Aegon le Conquérant. La question de l’héritière du trône sur ce sujet aux enjeux ô combien importants n’a pas eu de réponse, et ce n’est que plus tard que le roi Viserys la donne… à sa femme. Seulement quand le roi parle d’Aegon le Conquérant, Alicent comprend qu’il parle de leur fils Aegon II, et qu’il est destiné à unir le royaume pour repousser la menace ultime.
Une réconciliation éphémère
Le fait est que les Targaryen et les autres ont la mauvaise habitude de tous utiliser les mêmes prénoms en ajoutant simplement des chiffres à leur suite, et il semblerait que, dans la série House of the Dragon au moins, cela soit à l’origine d’un quiproquo qui va précipiter la chute de la dynastie des Targaryen. Dans les faits, l’histoire se tient puisqu’il est tout à fait plausible qu’Alicent ait pensé que le roi parlait de son propre fils. Il reste cependant dérangeant, quand on connaît la franchise qui verse si facilement dans le dramatique et les enjeux sérieux qu’elle a toujours exposés, d’accepter le fait qu’un quiproquo va être l’élément déclencheur majeur de la suite de l’histoire. D’autant plus quand les scénaristes ont proposé, quelques minutes plus tôt et sans doute pour appuyer le poids du conflit à venir, une réconciliation entre Rhaenyra et Alicent. Touchées par le discours du roi, les anciennes amies ont semblé retrouver leur complicité et même leur affection l’une pour l’autre le temps d’un instant, et ce malgré des enfants clairement revanchards.
Etait-il indispensable de faire miroiter la possibilité d’une vraie réconciliation pour mieux l’arracher quelques instants plus tard, au moment où Alicent se persuade que Viserys veut voir Aegon II sur le Trône de Fer ? Dans le livre Feu et Sang de George R.R. Martin, l’histoire de la Danse des Dragons ne mentionne pas de réconciliation entre la reine et la princesse, ces dernières ayant toujours été en concurrence pour le trône. Le livre qui raconte toute l’histoire de Targaryen et sur lequel est par ailleurs basée la série House of the Dragon raconte que si Alicent a tenté de mettre son fils Aegon II sur le trône, c’est parce qu’elle a décrété que Rhaenyra était inapte à régner suite à un accouchement long et douloureux d’un enfant mort-né défiguré – en plus du fait que ce soit une femme et donc qu’elle ne soit pas prioritaire. Malgré un très bon épisode, et une scène de repas de famille aussi gênante que distrayante, il est regrettable que les scénaristes aient choisi un détour passant par un quiproquo pour allumer la première étincelle qui déclenchera la guerre civile chez les Targaryen. Si les guerres se déclenchent parfois pour des raisons ridicules, Game of Thrones nous avait habitué à des rouages un peu plus complexes que cela…
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