Hernie discale lombaire : les solutions pour en venir à bout

La saillie d’un disque intervertébral dans le canal rachidien provoque des douleurs parfois très intenses, mais aussi des gênes sensitives et motrices. Voici comment en venir à bout.

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Suscitée par le vieillissement normal de l’organisme, des microtraumatismes à répétition (causés par exemple par une pratique sportive) ou bien un choc important, la hernie discale lombaire trouve sa source première dans l’amenuisement d’un disque vertébral : celui-ci se fissure ou se casse, permettant au noyau qu’il contient d’en sortir. Il forme une protubérance qui se télescope avec une racine nerveuse et déclenche une sciatique (un mal lancinant qui part de l’arrière de la cuisse et diffuse dans la jambe) ou une cruralgie, un problème équivalent sur l’avant de nos gambettes.

Les médicaments : à prendre en première instance

C’est quoi ? Avant de miser sur toute autre voie thérapeutique, un traitement médicamenteux s’impose. Il comprend d’abord des antalgiques plus ou moins puissants. Dans de rares cas, le paracétamol suffit, mais il est fréquent qu’on s’oriente plutôt vers des molécules de la famille des opiacés, comme la codéine ou le tramadol, voire de la morphine. On leur associe des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), par exemple l’ibuprofène, éventuellement complétés par un myorelaxant. Si cet arsenal ne suffit pas à venir à bout des symptômes, le médecin prescrit généralement des corticoïdes par voie orale. Des infiltrations (injections de cette même substance mais sous forme liquide) peuvent aussi être réalisées localement.

Pourquoi ça marche ? Les analgésiques soulagent la douleur alors que les anti-inflammatoires tels que les AINS ou la cortisone agissent sur l’origine de celle-ci. Quant aux myorelaxants, ils combattent les contractures musculaires que l’on retrouve en présence d’une hernie discale. Les infiltrations sont intéressantes parce qu’elles ciblent très précisément la zone concernée : elles sont effectuées soit à l’endroit où la hernie pénètre dans le canal rachidien et comprime une racine nerveuse, soit dans le périmètre situé entre le sacrum et le coccyx.

Comment ça se passe ? Les antalgiques sont pris pendant huit semaines maximum et les AINS et la cortisone, pas plus de sept à dix jours, car ils induisent divers troubles, notamment digestifs. Si les infiltrations sont privilégiées, elles sont effectuées à deux ou trois reprises, à quelques jours d’intervalle.

La chirurgie : en cas d’échec des traitements

C’est quoi ? Si rien n’a rien fonctionné auparavant, une opération peut être envisagée, dans environ 5 % des cas. Elle se justifie particulièrement quand la hernie discale engendre des véritables déficits neurologiques, à l’instar d’une faiblesse dans la jambe, d’une grande difficulté à marcher sur la pointe des pieds ou sur les talons, d’une perte de sensibilité de la peau ou d’une incapacité à mobiliser normalement ses sphincters urinaires. Ou encore, si le niveau de souffrance est intolérable… L’intervention consiste à enlever la hernie en passant par l’orifice qui parcourt le rachis, puis à accomplir un curetage de la vertèbre avec des pinces spéciales, afin qu’un fragment de disque ne vienne pas par la suite à nouveau « exciter » le nerf.

Pourquoi ça marche ? Parce que le geste effectué supprime le conflit qui existait entre la hernie et le nerf.

Comment ça se passe ? L’intervention est réalisée sous anesthésie générale et dure environ trois quarts d’heure. Le patient reste alité durant six heures, et hospitalisé pendant quatre à cinq jours après l’opération. Il peut ensuite reprendre ses activités très progressivement mais ne doit néanmoins pas rester trop sédentaire (faire de la marche participe à la convalescence). Renouer avec ses entraînements sportifs n’est en revanche envisageable qu’au bout de deux ou trois mois.

Merci au Dr Jacques-Henri Julié, rhumatologue et trésorier adjoint du syndicat national des médecins rhumatologues.

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