Pour faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites, l’intersyndicale a confirmé les deux prochaines journées de mobilisation en mars. Certains syndicats enseignants et ceux de la jeunesse ont déjà répondu présents. Qui sera mobilisé dans les écoles ? Le point sur les annonces.
- Dates des prochaines grèves
- Grève Education nationale
- Grève lycée et universités
- Revendications
- Service minimum d'accueil
- Un élève peut-il être refusé à l'école ?
- Classe ou école fermée, que faire ?
- Droit de grève Education nationale
Les opposants à la réforme des retraites n'ont pas dit leur dernier mot, notamment l'Éducation nationale et la jeunesse. Alors que les débats sur le texte de loi se terminent au Sénat ce dimanche 12 mars, l'intersyndicale a confirmé les deux prochaines mobilisation, les 11 et 15 mars 2023. La journée du 15 mars coïncidera donc avec le jour d'examen de la réforme en commission mixte paritaire, avant de retourner de nouveau à l'Assemblée nationale puis au Sénat pour son adoption finale. D'ici là, l'intersyndicale souhaite être reçue à l'Élysée par le Président Emmanuel Macron pour que les revendications de la population, mais aussi des personnes actives, puissent être enfin entendues. Concernant les prochains mouvements, dans l'Éducation nationale, certains syndicats ont relayé les appels à la mobilisation, tout comme les organisations de la jeunesse. Ce qui peut faire présager de nouvelles perturbations dans les rues, mais aussi dans les écoles.
Comment vont se passer les grèves du 11 et 15 mars à l'école ?
Concernant les futures mobilisations en mars, l'Éducation nationale devrait prendre part aux actions prévues par l'intersyndicale le samedi 11 mars et le mercredi 15 mars. Certains syndicats enseignants ont déjà relayé l'appel à la mobilisation et à la grève, comme le syndicat SNUEP-FSU ou encore SUD Education. Une grève à l'école est donc possible le mercredi 15 mars. Dans son communiqué commun publié le 8 mars, l'ensemble des syndicats appellent "à une nouvelle mobilisation interprofessionnelle ce samedi 11 mars puis dès la semaine prochaine, à une journée de manifestations et de grève, le mercredi 15 mars, jour de la commission mixte paritaire, moment important du calendrier parlementaire. Elle (l'intersyndicale, ndlr) appelle toute la population à continuer la mobilisation et les actions, encore plus massivement pour dire non à cette réforme injuste et brutale."
Qui sera mobilisé les 11 et 15 mars dans l'Éducation nationale ?
Après la grève générale du 7 mars, qui a réuni les personnels de l'Éducation nationale, et la grève étudiante du 9 mars, organisée par les étudiants et les lycéens et qui était soutenue par les enseignants, l'Éducation nationale devrait à nouveau se mobiliser les 11 et 15 mars pour maintenir la pression sur le gouvernement. La journée du 11 mars tombe un samedi mais celle du 15 mars est un mercredi, un jour d'école. Pour cette journée, des enseignants pourraient se mettre en grève, tout comme les AESH et les agents qui sont en charge des services d'accueil périscolaire, de la cantine ou des transports scolaires, qui étaient mobilisés lors du précèdent mouvement le 7 mars.
Pour l'heure, plusieurs syndicats enseignants ont partagé des appels à la mobilisation pour la grève du 11 mars, comme SUD Education. "Le 11 mars, dans les rues", souligne le syndicat dans un post sur Twitter. Le SNUEP-FSU, syndicat national de l'enseignement professionnel, a également co-signé le communiqué de l'intersyndicale. Les enseignants dans les lycées professionnels devraient donc être mobilisés une nouvelle fois contre la réforme des retraites, mais également la réforme du lycée professionnel, qui fait elle aussi débat.
La jeunesse mobilisée pour les grèves du 11 et 15 mars ?
Lors de la grève étudiante du jeudi 9 mars, la jeunesse était mobilisée dans les rues et devant les établissements scolaires. Une mobilisation qui a fait parler d'elle puisque de nombreux lycées et universités ont été bloqués durant la journée un peu partout en France. Pour les prochaines mobilisations, la jeunesse a elle aussi répondu présente. "On ne veut pas travailler aussi tard alors qu'on n'en a pas besoin ! On refuse ce projet de société où on nous sélectionne à 18 ans et on nous précarise à 20 ans", a confié Colin Champion, président du syndicat lycéen La Voix Lycéenne, sur le plateau de Télématin le 9 mars. L'UNEF a d'ailleurs relayé sur son compte Twitter le message suivant : "RDV dans la rue les #11mars et #15mars pour imposer une défaite au gouvernement !"
Pourquoi les enseignants sont-ils opposés à la réforme des retraites ?
Dans l'Éducation nationale, les opposants à la réforme des retraites sont nombreux. Les enseignants sont contre le projet du gouvernement qu'ils jugent "injuste" notamment en ce qui concerne le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans et l'allongement de la durée de cotisation. La plupart réclame également une revalorisation du métier d'enseignant qui doit passer sur les conditions de travail, la formation des futurs professeurs et la rémunération des personnels. "Dans les écoles, la profonde colère ressentie au sujet de la réforme des retraites est nourrie par d'autres décisions ministérielles qui mettent à mal l'École et ses personnels. Les plus de 4000 fermetures de classe annoncées, le 'travailler plus pour gagner plus' du 'pacte enseignant' mais également une revalorisation salariale qui ne sera pas à la hauteur", indique le communiqué du SNUipp-FSU, publié le 23 février.
Un service minimum d'accueil est-il prévu dans les écoles en grève ?
Le service minimum d'accueil est obligatoire en cas de grève dans certaines écoles et selon certaines conditions. Les établissements du premier degré (écoles primaires et élémentaires) sont tenus à assurer un service minimum d'accueil pour tous leurs élèves, lorsqu'il y a plus de 25% d'enseignants déclarés en grève. En revanche, les collèges ou les lycées ne sont pas soumis à cette obligation. De même pour les crèches et l'accueil périscolaire dans les structures.
Un élève peut-il être refusé à l'école s'il y a grève ?
Dans le premier degré, même s'il y a une grève prévue dans un établissement scolaire, en aucun cas un élève peut être refusé à l'école. "Un élève en école primaire (maternelle ou élémentaire) doit être accueilli pendant le temps de la classe, même si son maître ou sa maîtresse est absent. Ce service d'accueil est gratuit. Il est assuré différemment à l'école publique et à l'école privée sous contrat", indique le site du Service Public, selon la loi en vigueur depuis 2008.
Que faire si l'école ou la classe de mon enfant est totalement fermée ?
Les écoles du premier degré (maternelle et élémentaire) sont concernées par le service minimum d'accueil en cas de grève (si plus de 25% des enseignants sont absents). Ce n'est pas le cas pour les collèges et lycées, ainsi que dans les crèches ou encore pour l'accueil périscolaire. Dans les cas où il n'y aurait pas de service de garde mis en place, les parents d'élèves doivent de leur côté trouver une solution pour faire garder leurs enfants. Sans solution, certains parents doivent parfois poser un jour de RTT ou télétravailler.
Comment marche le droit de grève dans l'Education nationale ?
Le droit de grève dans l'Éducation nationale répond à quelques obligations. Dans le premier degré, les professeurs des écoles doivent déclarer à l'avance leur intention de se mettre en grève, au moins 48 heures avant le mouvement, en respectant un jour ouvré. Il n'est donc pas possible de se déclarer gréviste le vendredi si la grève a lieu le lundi. Si l'enseignant n'informe pas sa direction, il encoure une sanction disciplinaire, indique le site du ministère.
Dans les collèges et lycées, si un préavis a déjà été déposé par un syndicat les enseignants n'ont pas l'obligation de se déclarer gréviste à l'avance. C'est à la direction de l'établissement de procéder au recensement des grévistes et d'en informer les élèves et leurs familles en amont. Dans les faits, certains professeurs utilisent aussi les plateformes interactives avec les élèves et les familles pour annoncer quelques heures avant le début des cours leur participation ou non. Conseil : n'hésitez pas non plus à joindre la direction de l'école quelques jours avant ou la veille pour connaître les détails de la mobilisation à venir.
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