Grippe : avez-vous les bons réflexes ?

Elle court, elle court… et risque d’atteindre bon nombre d’entre nous. Comment échapper à l’épidémie et se soigner au mieux si on l’attrape ? Pas toujours comme on se l’imagine…

Je file me faire vacciner !

Bonne idée… Mais il faut tenir compte du délai de 15 jours nécessaire pour que la protection conférée par le vaccin soit optimale. Comme les anticorps produits persistent de 6 mois à 1 an et que les virus qui circulent mutent d’une année sur l’autre, on recommande de se faire vacciner chaque année. Et ce, dès que le vaccin est disponible, généralement la deuxième quinzaine d’octobre. De cette manière, on couvre toute la période de circulation du virus, soit de mi-novembre à fin mars. Et pour les retardataires ? Pas de panique, « tant que le “gros” de l’épidémie est devant nous, il est difficile d’en connaître l’ampleur et l’on a donc tout intérêt à se protéger », souligne le Dr Paul Loubet, infectiologue à l’hôpital Bichat, à Paris. Le pic épidémique de la grippe étant généralement enregistré en janvier et en février, la vaccination conserve son intérêt jusque début janvier. Une fois le pic passé, les cas de grippe sont en forte diminution et le risque de la contracter est moindre.

En prévention, je me dope à la vitamine C

Mauvaise pioche ! Si cette vitamine antioxydante à la bonne marche du système immunitaire et aide à lutter contre la fatigue, elle n’a jamais fait ses preuves formelles dans la prévention spécifique de la grippe. Dans cet objectif, rien de tel que le vaccin, même si sa protection n’est pas parfaite. Chez les personnes en bonne santé, la vaccination est utile à titre individuel pour diminuer le risque de contracter la grippe, mais aussi pour protéger les personnes fragiles de leur entourage. « Plus il y a de personnes vaccinées, mieux on bloque la dissémination du virus », appuie le Dr Loubet. Il est également prouvé que le vaccin diminue les formes graves de grippe et les complications chez les personnes fragiles, « celles atteintes de pathologies chroniques ou ayant une baisse de leurs défenses immunitaires, ou encore une fragilité pulmonaire, même si celle-ci n’est pas toujours perceptible au quotidien », précise le Dr Loubet. C’est le cas, par exemple, des personnes de plus de 65 ans, de celles qui sont asthmatiques, diabétiques, obèses, ou atteintes de pathologies cardiovasculaires et des femmes enceintes.

Je consulte sans tarder pour  une prescription d’antiviraux

Heu, oui… et non ! Un avis médical est utile en cas de fièvre élevée qui peut signifier une infection bactérienne nécessitant un traitement antibiotique. Le médecin pourra prescrire un test rapide de diagnostic de la grippe, à effectuer au laboratoire, qui permet, s’il est positif, d’écarter la présence d’une « attaque » bactérienne. Mais la grippe – donc l’infection virale – ne donne pas systématiquement lieu à une ordonnance de traitement antiviral comme le Tamiflu, car il ne faut pas compter sur ce type de médicament pour accélérer la guérison de la maladie chez des personnes en bonne santé. « En effet, elles guérissent en principe entre 4 et 5 jours environ », explique le Dr  Loubet. En revanche, les antiviraux peuvent être prescrits si l’on est à risque de grippe grave (diabétiques, cardiaques, personnes âgées…). « Dans ce contexte, où la maladie à tendance à traîner, ils réduisent alors sa durée, la sévérité des symptômes et limitent les complications », poursuit l’expert. A condition de les prendre dans les 48 heures suivant le début des symptômes, le traitement antiviral étant d’autant plus efficace qu’il est débuté tôt.

Dès les premiers signes, je prends de l’aspirine ou un anti-inflammatoire

Surtout pas Même s’il est tentant d’y avoir recours lorsque l’on est assommé par la fièvre, souvent supérieure à 39 °C, les courbatures et les maux de tête, l’aspirine, et sans doute les anti-inflammatoires comme l’ibuprofène, pourraient augmenter le risque d’encéphalopathie, une complication de la grippe, et de syndrome de Reye, une pathologie rare mais grave, touchant plus particulièrement les enfants et associant une atteinte hépatique et cérébrale. « Mieux vaut prendre du paracétamol en automédication », recommande le Dr Loubet. Si cette molécule peut sembler agir moins vite ou moins efficacement que les anti-inflammatoires, il ne faut pas pour autant dépasser les doses recommandées. Privilégier les prises à intervalles réguliers pour une action aussi constante que possible. Chez l’adulte et l’enfant de plus de 50 kg : de 500 mg à 1 g par prise toutes les 4 à 6 heures au maximum sans dépasser 3 g, voire 4 g par jour.

Je porte un masque pour éviter de contaminer mon entourage

Bien vu Sans remplacer la vaccination, le port du masque est une bonne solution pour limiter la transmission des virus. Les personnes grippées sont en effet contagieuses jusqu’à 5 jours après le début des symptômes – les jeunes enfants et les personnes âgées le sont même davantage – à travers les gouttelettes de salive présentes sur les mains ou dans l’air, émises lors de la toux ou tout simplement en parlant. « Les virus sont facilement projetés dans un rayon de 1 mètre » précise le Dr Loubet. Si l’on est grippé, on a alors tout intérêt à protéger ses proches en portant un masque. S’il est plus particulièrement recommandé aux malades, on peut aussi le porter en prévention, lorsque l’on rend visite à une personne grippée. Attention à bien le mettre en place au risque de diminuer grandement sa capacité de protection : le haut doit être moulé sur le nez et la partie basse abaissée sous le menton. Il faut aussi penser à le changer dès qu’il est mouillé. Pour une garantie de qualité, ces masques s’achètent en pharmacies.

Où se faire vacciner ?

• Si vous faites partie des personnes à risque de grippe grave ou compliquée*, vous bénéficiez d’une vaccination gratuite (avec ou sans le bon de prise en charge envoyé par l’Assurance maladie) chez le médecin, une sage-femme, dans un cabinet d’infirmerie et – c’est nouveau depuis cette année – chez votre pharmacien s’il a suivi une formation ad hoc. A noter que pour les enfants à risque, une prescription médicale est toutefois nécessaire et la vaccination n’est pas possible dans une pharmacie.

• Si vous n’avez pas de problème de santé particulier, la vaccination n’est généralement pas remboursée. Le vaccin peut néanmoins être acheté sans ordonnance à la pharmacie, mais devra être effectué par le médecin. * Retrouvez la liste des personnes pour qui la vaccination antigrippale est recommandée dans le « Calendrier des vaccinations 2019 », sur le site du ministère de la Santé : solidarites-sante.gouv.fr.

Ça protège aussi…

Plus on multiplie les moyens de protection, plus on a de chances d’échapper à la grippe !

• On se lave fréquemment les mains à l’eau et au savon (ou avec une solution hydroalcoolique), surtout avant de manger, de préparer un repas ou de s’occuper d’une personne fragile.

• Lorsque l’on tousse ou que l’on éternue, on met devant la bouche un mouchoir en papier, à jeter ensuite dans une poubelle fermée.

• On se tient aussi éloigné que possible d’une personne grippée.

• On aère régulièrement sa chambre et les pièces où elle est passée.

• On nettoie les objets partagés (clavier d’ordinateur, tablette…) avec des solutions désinfectantes ou à l’alcool.

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