La direction refuse de plier. Geoffroy Lejeune (ex-Valeurs Actuelles) prendra la tête du Journal du Dimanche (JDD) dès le 1er août. Le personnel du journal est pourtant en grève depuis le 22 juin contre cette nomination. Geoffroy Lejeune « prendra la direction effective de la rédaction » du JDD à partir du 1er août, indique lundi le groupe Lagardère, propriétaire du journal, évoquant une « rupture des négociations » avec la Société des Journalistes, en grève depuis plus d’un mois.
« Rupture des négociations »
Cette annonce survient alors que la rédaction du JDD a massivement reconduit jusqu’à mardi matin, sa grève contre l’arrivée à sa tête du journaliste Geoffroy Lejeune, marqué à l’extrême droite. La direction de Lagardère News regrette dans un communiqué « la position de la SDJ, qui ne semble pas avoir pris en compte les ouvertures proposées » et a « conduit à une rupture des négociations, qui est préjudiciable tant aux journalistes qu’aux lecteurs du Journal du Dimanche ».
Arnaud Lagardère, patron du groupe propriétaire du JDD, « déplore » ce lundi « cette issue » dans le même communiqué. « Je le redis, nous ne ferons pas du JDD un tract idéologique ni un journal militant », poursuit-il. « Ce fantasme de l’extrême droite est infondé et méprisant. Le JDD restera une publication d’information généraliste, grand public et ouverte à tous les courants de pensée », conclut-il.
Vers des départs massifs ?
Dans un texte publié sur Twitter avec le titre « Un mois déjà », samedi dernier, la rédaction de l’hebdomadaire soulignait, de son côté, sa « mobilisation sans faille » face à une « rupture totale avec l’identité d’un journal vieux de 75 ans » et réitérait ses demandes : elle reste opposée à l’arrivée de Geoffroy Lejeune, marqué à l’extrême droite, et réclame des garanties d’indépendance juridique et éditoriale.
Beaucoup d’observateurs voient dans la nomination de Geoffroy Lejeune la main du milliardaire Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi doit avaler Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et d’Europe 1, après une offre publique d’achat réussie.
La situation du JDD rappelle ainsi les grèves d’Europe 1 en 2021 et d’i-Télé (devenu CNews, propriété de Vivendi) en 2016, conclues à chaque fois par des départs massifs.
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