Gard : un excès de cas d’une tumeur cérébrale rare inquiète

Des enquêtes menées par Santé Publique France révèlent des excès de cas de glioblastomes – des tumeurs cérébrales malignes et rares – entre 2006 et 2015 dans les communes de Salindres et Rousson (Gard). Une zone considérée comme le "berceau de l’aluminium et de la chimie."

Un regroupement de cas de cancers à Salindres et Rousson, communes situées dans le nord du Gard, inquiète.

Entre 2006 et 2015, cinq femmes et quatre hommes y ont développé un glioblastome, une tumeur primitive maligne et rare du système nerveux central. Considérée comme le « berceau de l’aluminium et de la chimie », la situation environnementale et sanitaire de cette zone, sur laquelle se trouve une usine chimique classée Seveso*, est source d’inquiétudes depuis la fin des années 80. 

8 décès causés par une tumeur rare entre 2006 et 2015

En 2010, l’Agence Régionale de Santé  (ARS) Occitanie avait saisi Santé Publique France ce qui avait permis dans la foulée de mettre en place une « approche globale de santé publique » en collaboration avec la Direction Régionale Environnement Aménagement Logement (Dreal) et l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris). « Les conclusions du volet santé mis en oeuvre par Santé publique France ont été présentées en janvier 2015 lors d’un comité de liaison et sont résumées ci-dessous. À la suite de ces études, Santé publique France a recommandé la poursuite du recensement des cas de glioblastome dans le Gard », rappelle Santé Publique France dans un communiqué publié le 14 janvier 2020.

Conclusions : après une analyse des données de surveillance, il apparaît aujourd’hui que le taux d’incidence du glioblastome entre 2006 et 2015 est trois fois supérieur à la moyenne départementale.

Cependant, Santé Publique France précise que « compte tenu de la faible puissance statistique, il n’est pas exclu que ce regroupement puisse être dû à la fréquence naturelle de la maladie dans la population et à sa distribution selon les années et la géographie. » Et d’ajouter : « Toutefois, l’observation de ce regroupement de cas dans ces communes justifie la mise en place d’une investigation environnementale préliminaire et de la poursuite de la surveillance sanitaire. »

Sur les 9 malades identifiés, 8 sont décédés, selon l’agence sanitaire. 

Les investigations se poursuivent 

Une recherche dans les bases de données environnementales d’une source d’exposition connue comme étant un facteur de risque de survenue des glioblastomes à laquelle tous les malades auraient pu être exposés a été effectuée. Elle a, selon Santé Publique France, « permis d’identifier deux sources historiques de rayonnements ionisants sur la plateforme chimique de Salindres. »

Les prochaines investigations consisteront à « vérifier si ces sources ont pu potentiellement représenter un facteur de risque commun aux malades. » Également, un recensement des cas de glioblastome sur la période 2016-2019 doit être mené. Enfin, les connaissances sur la maladie devront être actualisées alors que seront interrogés les malades et leur famille afin de décrire les facteurs de risque au niveau individuel, personnel et professionnel. 

En parallèle,  « les premières investigations environnementales déjà menées seront poursuivies [pour ] collecter des informations sur la qualité générale de l’environnement afin de déterminer si une exposition des malades à un agent toxique ou pathogène est plausible. »

* « Le terme ‘Seveso’ est attaché depuis à la directive européenne concernant la maitrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses, qui impose notamment l’identification des établissements industriels présentant des risques majeurs. » (Source : seveso.be)

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