Avec l’accroissement de la pauvreté et la flambée des prix des denrées alimentaires, les voleurs font main basse sur les champs des agriculteurs comme dans les serres des maraîchers. Une nouvelle délinquance qui explose en France…
La réalité est saisissante : dans un village du Bas-Rhin, ce sont 420 plants d’aubergines, de courgettes et de concombres qui ont été dérobés pour un préjudice de 7 000 euros, alors que dans le Vaucluse, ce sont des centaines de melon qui disparaissent régulièrement des champs. L’Île-de-France n’est pas épargnée puisque les agriculteurs de l’Essonne, du Val-d’Oise et des Yvelines voient des kilos de courges, de tomates, de choux et de carottes s’évaporer de leurs récoltes. Pire, les exploitants qui utilisent des serres, dont les parois sont en plastique, découvrent qu’elles sont éventrées par ces voleurs que rien ne semble arrêter. À Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), ce sont 200 choux romanesco qui ont disparu. Idem pour les pommes de terre qui sont déterrées par centaines de kilos. Même les vergers ne sont plus épargnés, où les pommes et les poires sont directement cueillies sur les arbres.
Pillage de professionnels
Mais ce grand pillage national des récoltes s’apparente plus à du travail de professionnels malintentionnés qui revendent sur les marchés, qu’à de menus larcins de simples « voleurs de pommes ». Il s’agit d’un nouveau business illégal, juteux au vu de l’explosion des prix des fruits et légumes… Commissaire, qu’en pensez- vous ?
600 : C’est le nombre de kilos de tomates qui ont disparu en huit jours début décembre 2022 chez un maraîcher bio de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).
Mon avis : Une menace pour l’agriculture !
Le vol de fruits et de légumes a toujours existé dans nos campagnes mais pas à une telle échelle. Seul le glanage a été autorisé et réglementé par édit royal de 1554, à l’exception des champs déjà cultivés. Mais, aujourd’hui, la donne est différente, et le monde agricole est particulièrement éprouvé en raison de la crise économique que nous traversons, tant par les vols de matériel, de carburant et maintenant des produits maraîchers. De véritables réseaux en bandes organisées se sont constitués. Les fi lières d’écoulement sont nombreuses, que ce soit au MIN à Rungis, dans la grande distribution, sur les marchés ou via des commerçants indélicats. Il est nécessaire que le ministère de l’Intérieur engage des forces spécifiques de gendarmerie pour identifier et appréhender ces malfaiteurs, car si ce pillage anarchique se développe, c’est toute la chaîne alimentaire des fruits et légumes qui sera menacée, voire détruite… Il faudrait que les agriculteurs puissent disposer d’un moyen de liaison rapide avec les gendarmes, comme les groupes WhatsApp. Et ces voleurs en bandes organisées doivent être dissuadés par des sanctions pénales plus sévères.
Commissaire Vénère
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