Les spécialistes avancent qu’une sieste ne doit pas excéder 20 minutes pour être réparatrice. On pourrait alors imaginer qu’il suffit de routiniser les micro siestes pour être en forme tous les jours. Pas si sûr, démontrent des chercheurs chinois.
D’après leur étude publiée le 25 juillet 2022 dans la revue Hypertension, les siestes diurnes fréquentes sont liées à une mauvaise santé cardiovasculaire. Chez les grands siesteurs, le risque de développer une hypertension artérielle serait ainsi plus élevé de 12%. Quant à la probabilité de subir un accident vasculaire cérébral (AVC), elle serait majorée de 24%.
“Cette étude fait écho à d’autres résultats qui montrent généralement que faire beaucoup de siestes semble refléter un risque accru de problèmes de santé cardiaque et autres”, a commenté le psychologue clinicien et expert du sommeil Michael Grandner, de l’Université de l’Arizona, cité par Science Alert.
Un large panel étudié pendant neuf ans
S’appuyant sur les données de près de 358 451 Britanniques anonymes et âgés entre 40 et 69 ans, les chercheurs ont enquêté entre 2010 et 2019. Neuf ans durant lesquels les participants à l’étude ont dû fournir des échantillons de sang, d’urine et de salive, mais aussi des informations détaillées sur leur mode de vie et leur fréquence de sieste.
Leur enquête a d’abord mis en lumière un point clé, à savoir que la plupart des siesteurs réguliers étaient des hommes avec “des niveaux d’éducation et de revenu inférieurs”, qui “déclaraient fumer, boire quotidiennement, faire des insomnies, ronfler et être plutôt du soir”, rapporte Science Daily.
Au cours de l’étude, 50 507 incidents d’hypertension et 4 333 accidents vasculaires cérébraux ont été déclarés. Et ce sont les grands siesteurs qui étaient les plus touchés. Les chercheurs ont noté chez eux un risque d’hypertension de 12% supérieur à celui des personnes ne faisant que rarement ou jamais la sieste. Le risque d’accident vasculaire cérébral était, lui, supérieur de 24%.
“Ce risque était plus élevé pour les jeunes participants de moins de 60 ans, dont le risque d’hypertension était de 20%, contre 10% pour les plus de 60 ans”, relate Science Alert.
D’autre part, les participants – près d’un quart – ayant augmenté leur fréquence de siestes durant l’étude, ont aussi vu le risque de développer de l’hypertension augmenter de 40 %.
Corrélation ou causalité ?
“Bien que la sieste en elle-même ne soit pas dangereuse, de nombreuses personnes qui font des siestes le font en raison d’un mauvais sommeil nocturne [qui] est associé à une moins bonne santé », observe toutefois le Dr Michael Grandner, qui ajoute que « les siestes ne suffisent pas à compenser cela”.
Si l’étude en question fait état d’un lien de corrélation entre siestes diurnes et hypertension, “cela ne signifie pas qu’un lien de cause à effet doit être exclu”, ajoute Science Alert. Le média fait référence à une étude publiée en 2008, ayant démontré que la pression artérielle pouvait augmenter après une sieste, jouant possiblement un rôle “dans l’augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral chez les personnes qui font la sieste pendant la journée”.
L’étude est toutefois limitée par l’absence d’analyse de la durée des siestes, et les conséquences sur l’hypertension artérielle. D’autre part, “la fréquence des siestes a été autodéclarée sans aucune mesure objective”, rapporte Science Daily.
Les auteurs de l’étude recommandent qu’un examen plus approfondi des associations entre un rythme de sommeil sain, y compris les siestes diurnes, et la santé cardiaque soit mené.
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