Extension et surélevation ambitieuses pour cette maison de banlieue parisienne

Direction le Nord-Est de la capitale. C’est à Romainville qu’un couple avec deux enfants a fait l’acquisition d’un ancien immeuble de bureaux, classique de la banlieue parisienne. Si l’endroit présentait une surface de vie intéressante, sa configuration semblait de prime abord sans grand intérêt et peu adaptée à une vie de famille désireuse d’évoluer dans un espace plus ouvert, libre et lumineux. A l’initial, ce grand bloc cubique manquait d’ouvertures sur l’extérieur et disposait d’une vue sans envergure : un triste mur et une cour bétonnée. En charge du projet l’architecte Camille Hermand a eu pour mission de sortir ce vieil immeuble de sa torpeur, et ce d’une manière radicale. Gagner en fluidité, en lumière mais aussi en espace de vie tels étaient les objectifs prioritaires de cette rénovation. La réponse apportée fut ambitieuse : une surélevation doublée d’une extension bluffante pour gagner des mètres ²  en plus, à l’intérieur comme à l’extérieur…

Visite de ce transformation de taille au coeur de la ville.

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Une extension et une surélevation pour un immeuble sans envergure

Le passé de petit immeuble de bureaux de cette maison contemporaine, joliment dessinée en L, est quasi insoupçonnable de la rue. Ce tour de force, Camille Hermand le doit à l’unité de lieu qu’elle a complètement imaginé en travaillant doublement à agrandir l’espace tout en épurant au maximum les différentes surfaces de vie, les anciennes comme les nouvelles. Inexistante auparavant, la partie tout en longueur de la maison s’offre au rez-de-chaussée une salle à manger-cuisine ouverte sur un petit jardin, des chambres d’enfants à l’étage et « cerise sur l’extension » : un toit-terrasse. Au total la nouvelle maison disposera de 140 m².

Un petit jardin optimisé

La cour en décrépitude d’autrefois a laissé place à un élégant petit jardin qui prouve qu’il n’est pas nécessairement utile de voir les choses en grand côté jardin. Un simple carré de pelouse, quelques rangements extérieur, un beau lierre en façade, plusieurs grandes plantes et c’est une sensation de nature préservée au coeur de la ville qui émerge de cette cour green comme il faut.

Une grande pièce de vie comme entrée

L’entrée est à l’image de la maison : ouverte, lumineuse et minimaliste. Les propriétaires avaient pour volonté d’effacer les détails architecturaux définissant les espaces. L’entrée apparaît comme inexistante, un parti pris efficace. Portes et cloisons ont ainsi disparu au rez-de-chaussée au profit d’un espace à l’esprit loft minimaliste. Pour renforcer cette sensation de fluidité, l’architecte a utilisé plusieurs astuces, à commencer par une unité de sol. Entrée, salon et salle à manger-cuisine présentent un seul et même béton ciré. Choix identique pour les murs : du blanc rien que du blanc. Combinés ensemble, béton ciré et peinture blanche produisent une sensation de clarté au sein de cette grande pièce de vie aux fonctions multiples.

Des murs blancs pour mettre en valeur meubles et déco vintage

Cette sobriété désirée par les propriétaires avait pour but, outre de répondre à une manière de vivre plus contemporaine, de mettre en valeur leur collection de meubles et luminaires vintage. Exemple évocateur avec ce grand pan de mur blanc et ce béton ciré sur lesquels repose une grande console scandinave, surplombée de quelques tableaux arty.

Un petit salon aux touches vintage

Situé en face de la série de portes vitrées qui façonnent l’entrée, un petit salon prend place et exhibe avec brio les belles pièces chinées des propriétaires. La pièce majeure de cet espace est un exquis canapé vintage danois. Star du coin salon, il est accompagné d’un grand panneau mural évoquant un paysage d’un autre temps disposé sur le mur arrière. Contraste des époques et des styles, c’est tout l’esprit de cet espace enclavé entre trois murs qui a le bon goût de ne pas apparaître comme gravé dans le marbre et pourra évoluer au rythme des nouvelles trouvailles vintage des maîtres des lieux.

Un meuble TV sur-mesure

Si l’architecte Camille Hermand excelle dans l’art de créer du rangement, ici elle a privilégié des rangements minimaux et discrets comme ce meuble TV sur-mesure repeint dans un vert très profond. Il est surmonté d’une cimaise longiligne susceptible d’accueillir cadres et petite déco pour égayer les murs.

Une grande pièce de vie structurée

Attenante au salon, cette série de placards de rangement sur-mesure joue les dressings pour l’entrée imaginaire en arborant des portes discrètes repeintes dans un gris minimaliste. Les hauteurs du meuble joue les bibliothèques d’appoint pour livres d’art.

Un coin salle à manger à l’esprit campagne

Quelques mètres plus loin s’ouvre la salle à manger-cuisine. D’une grande quiétude, cette pièce longiligne s’accorde à la vie outdoor avec une jolie vue sur le jardin obtenue par des portes fenêtres aux accents campagne. L’architecte tenait à tout prix à rester dans ces détails presque anciens qui ont pour effet de composer un agréable havre de paix où outdoor et indoor ne font qu’un.

Baignée de lumière, la salle à manger se compose d’une banquette en bois qui permet de gagner en largeur, d’une grande table et de quelques chaises en bois à l’esprit new rustic. Ici encore les lignes minimalistes priment et la petite déco est distillée avec réserve pour créer un environnement apaisant. A noter, la présence d’une belle applique amovible mixant laiton et bois au-dessus de la table à manger.

Une belle cuisine verte en U

A l’extrémité de l’extension, dans la continuité du coin salle à manger, l’architecte a composé une cuisine en U. Elle a ainsi répondu aux attentes des propriétaires qui désiraient une cuisine fonctionnelle mais pas nécessaire grande.

Une cuisine verte sans meuble haut

Bien que classique à première vue, elle surfe sur la tendance de la cuisine sans meuble haut. Aucun grands caissons muraux en hauteur ne viennent obstruer l’espace. Les propriétaires leur ont préféré de simples étagères en bois à poser sur le plan de travail en Silverstone. Elles permettent de mettre en scène vaisselle comme petite déco. Une bonne idée pour donner un peu d’âme à une cuisine trop sage.

Une cuisine avec vue sur l’extérieur

Cette cuisine IKEA expose des façades sur-mesure d’un vert profond. Une nuance qui renvoie aux touches de verdure visibles de la fenêtre située au-dessus du lavabo. Une manière d’atténuer la corvée vaisselle !

Une petite verrière pour la salle de bains

À l’étage, l’extension a permis d’aménager deux vastes chambres, un dressing et une salle de bains. Le couloir principal de l’étage reprend les codes esthétiques minimalistes du rez-de-chaussée avec des cloisons blanches. A droite, une demi-verrière au verre strié laisse deviner une salle de bains au style bien précis…

Une petite salle de bains rétro pour les enfants

La petite salle de bains réservée aux enfants démontre un caractère résolument rétro. 

Un coin lavabo très rétro

Petite suspension en porcelaine, patères délicat, meubles en bois foncé, radiateur en fonte : éléments déco comme équipements de salle de bains empruntent tous des codes propres aux petites salles d’eau des années 50.

Une petite baignoire avec un revêtement en petits carreaux

Malgré des dimensions modestes, la salle de bains dispose d’une petite baignoire dont le tablier est habillé de petits carreaux beige rosé comme l’ensemble de la pièce. Un sage écho une fois encore au style des fifties.

Une grande chambre d’enfant pour deux

Situé au premier étage de la maison, la grande chambre d’enfant imaginée par l’architecte profite de la lumière extérieure, renforcée par un total look blanc du sol au plafond en passant par les murs. Un choix qui vient servir une nouvelle fois les meubles vintage au fort potentiel esthétique. 

Une chambre parentale minimaliste

Composée en différentes strates, la maison permet à chacun de posséder son territoire. Pièces partagées au rez-de-chaussée, premier étage réservé aux enfants et enfin dernier étage – niveau composé de toutes pièces grâce à la surélevation – pré carré des adultes y disposant d’une grande suite parentale, avec salle de bains attenante, et d’une pièce de travail où se retirer à l’abri des tumultes de toute la maisonnée.

Une belle chambre parentale avec salle de bains

Les propriétaires avaient demandé à l’architecte de leur concevoir une chambre parentale d’une simplicité exemplaire pour que puisse émerger du décor leurs pièces favorites. Camille Hermand a purifié au maximum l’espace en faisant l’impasse sur les portes, les cloisons et les séries de placards susceptibles d’entraver la fluidité mais aussi la sérénité des lieux.

Un Componibili comme table de chevet

Des murs au plafond, en passant par le mobilier et le linge de lit, le blanc domine la suite parentale pour créer un refuge comme dans les nuages. Cette nuance quasi ouaté est réchauffée par la présence d’un parquet en chêne blond blond déployé sur tout l’étage. On aime la présence efficace d’un meuble culte du design, le Componibili de Kartell, employé ici comme table de chevet iconique.

Une grande douche italienne

Attenante à la chambre, la salle de bains des parents poursuit l’esthétique minimaliste en se parant d’un mini carrelage kit kat blanc cassé sur les soubassements de ses murs. L’architecte a réutilisé ce revêtement pour créer un passage structuré vers la grande douche à l’italienne.

Un coin baignoire poétique

A l’opposé de l’espace réservé à la douche trône une baignoire. Enclavée entre deux murs, cette petite baignoire profite de la lumière extérieure grâce à une fenêtre créant ainsi une profondeur, mise en valeur par la présence d’une étagère en bois pratique pour accueillir de la petite déco et capable surtout d’instaurer une touche de chaleur dans cette salle de bains aux nuances blanches.

Une grande pièce de travail à l’étage

Au même étage, l’architecte a créé un espace à double fonction avec dressing sur-mesure présentant des portes de placards vert menthe succinct rappel au vert profond présent au rez-de-chaussée. Sur le mur parallèle, une structure bibliothèque-bureau typique du design scandinave des années 60 ruse de son charme indémodable  pour accueillir lectures et objets déco.

Une terrasse sur le toit de l’extension

Cerise « sur l’extension », la pièce de travail s’ouvre sur une grande terrasse de 15 m ². Grâce à un mur en béton à valeur de clôture-rambarde, ce salon de jardin est quasi invisible de la rue. L’ancien mur mitoyer présentait déjà un bardage en bois, un revêtement qui apporte une touche exotique agréable à ce coin terrasse avec vue…

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