La musique lui avait sauvé la vie. L’une des dernières survivantes de l’orchestre des femmes d’Auschwitz, l’Allemande Esther Bejarano, est morte dans la nuit du 9 vendredi au samedi 10 juillet à l’âge de 96 ans, a annoncé le directeur du Centre éducatif Anne Frank, sur Twitter. « Elle a dédié sa vie à la musique et à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme », a écrit Meron Mendel.
Esther Bejarano, déportée en 1943 dans le camp d’extermination nazi, fut recrutée au sein de l’orchestre des femmes d’Auschwitz alors qu’elle ne savait pas jouer de l’accordéon mais seulement du piano. Avec les autres musiciennes, elle devait jouer pour les prisonniers et pour les déportés à la descente des convois. Elle avait raconté en 2014 à la Deutsche Welle : « Vous saviez qu’ils allaient être gazés, et tout ce que vous pouviez faire était de rester là et de jouer. »
Une figure très écoutée en Allemagne
La jeune femme avait ensuite été transférée en novembre 1943 au camp de Ravensbrück. Ses parents et sa soeur ont été assassinés par les nazis.
Après la Guerre, Esther Bejarano avait rejoint la Palestine et vécut pendant près de 15 ans en Israël, avant de revenir en Allemagne où depuis des années, elle racontait son histoire et mettait en garde, ces dernières années, contre la montée de l’extrême droite. « Pour ceux qui ont vécu ça [la déportation], on ne peut pas décrire à quel point c’est grave », insistait-elle citant notamment le mouvement xénophobe et anti-musulmans Pegida et le parti d’extrême droite AfD.
Figure très écoutée en Allemagne, elle a écrit plusieurs romans autobiographiques, s’est consacrée au chant et à ses activités au sein du Comité international d’Auschwitz. « Une voix importante dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme est décédée », a twitté le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, en soulignant que « sa vitalité et son histoire incroyable » forçaient l’admiration.
Source: Lire L’Article Complet