Ce mardi 3 septembre, avant l’ouverture du Grenelle des violences conjugales, le Président s’est rendu au siège parisien du 3919, la plateforme téléphonique d’accueil des victimes de ces violences. Et a assisté, indigné, au refus d’un gendarme de raccompagner une femme terrifiée par son mari.
Le Président est coiffé d’écouteurs, mais a accepté de ne pas parler. Il suit ainsi une conversation entre Elena, écoutante au 3919, et son interlocutrice, une femme en détresse de 57 ans, mariée depuis 40 ans. Elle est à la gendarmerie quand elle compose le numéro contre les violences conjugales : elle vient de porter plainte pour menaces contre son mari. Elle doit maintenant passer récupérer des affaires à son domicile, mais a peur de le croiser.
Emmanuel Macron impuissant et indigné
L’écoutante la rassure : « Vous êtes à la gendarmerie ? Vous êtes en danger, votre mari est au domicile. Les gendarmes peuvent vous accompagner. »
C’est au gendarme de la protéger dans un contexte où le risque est évident.
Or, les gendarmes refusent catégoriquement, déplore la victime. Un gendarme – qui ignore être écouté par le Président de la République – attrape le téléphone, c’est Elena qui lui parle. « Bonjour Monsieur, est-ce que vous pouvez la raccompagner chez elle ? » Il répond que non, qu’il faut un ordre d’huissier. Et que ça n’est pas dans le code pénal. Quinze minutes de négociations calmes d’une part, de refus secs de l’autre côté de fil.
Elena et Emmanuel Macron échangent des regards dépités, lui s’indigne de la situation. Sur une feuille, il écrit quelques arguments pour l’écoutante : « L’huissier apliquera une décision de justice. C’est au gendarme de la protéger dans un contexte où le risque est évident.
Ouverture d’une enquête pour défaillance
L’appel se termine, sans accord trouvé. Le Chef d’Etat demande à l’écoutante : « Ça vous arrive souvent, ça ? ». Elle répond : « Oh oui, et de plus en plus.
La gendarmerie nationale a annoncé ce mardi 3 septembre, dans la soirée, l’ouverture d’une enquête interne après la prise en charge défaillante de cette femme menacée par son mari. « Même si le contexte du cas évoqué doit être précisé, la prise en compte de cette victime en difficulté apparaît totalement défaillante », réagit la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).
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