En Iran, la police contrôle désormais les voiles des femmes en voiture

L’écran de fumée des autorités iraniennes n’a pas duré bien longtemps concernant l’oppression islamiste contrôlant le corps des femmes dans le pays. Un mois après l’annonce de l’abolition de la police des moeurs le 4 décembre 2022, faite par le procureur général d’Iran, Mohammad Jafar Montazeri, l’intimidation des femmes qui refusent de porter le voile a repris du service.

Le voile des femmes contrôlé au volant

Le gouvernement local a enclenché son opération Nazer-1, nouvelle étape d’un programme lancé en 2020 afin de contraindre les Iraniennes du pays à porter le voile sous peine de sanctions, écrit l’AFP (Agence France Presse) en citant l’agence de presse locale Fars lundi 2 janvier 2023. Désormais les policiers envoient un SMS aux femmes qui porteraient mal ou pas du tout de voile en voiture. La plaque du véhicule est liée au numéro de téléphone.

Dans ce texto, les autorités font un rappel à l’ordre : « L’absence du voile a été observée dans votre voiture. Il est nécessaire de respecter les normes de la société et de veiller à ne pas répéter cet acte ». Ainsi les contrevenantes sont invitées à se rendre dans un commissariat afin de signer un papier sur lequel elles s’engagent à ne pas recommencer, au risque d’être poursuivie en justice.

Pour Mahnaz Shirali, sociologue et politologue spécialiste de l’Iran contactée par Le Figaro, c’est une façon pour les autorités « de violenter les femmes entre quatre murs lorsqu’elles se rendent au commissariat, plutôt que de les violenter en pleine rue, au vu et au su de tous ».

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Le bras de fer entre les mollahs et les Iraniennes se poursuit

Déjà 300 000 SMS auraient été envoyés à des passagères et conductrices, et 150 000 femmes se seraient présentées aux postes de police, selon les déclarations d’un haut responsable de la police du pays mardi 3 janvier 2023, relayées par Le Figaro. « Ce n’est que la première étape d’un long processus d’écrasement de toute velléité de protestation », s’inquiète la sociologue auprès du quotidien national français. 

Cette alternative remplacerait donc la police de moeurs, décriée dans le pays et à l’international car responsable notamment de la mort de la kurde-iranienne Mahsa Amini le 16 septembre 2022. La jeune femme de 22 ans est devenue le symbole de la révolte des femmes iraniennes contres les chefs religieux du pays.

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