En France, plus d’un jeune sur quatre a déjà été témoin d'un "revenge porn"

L’affaire Benjamin Griveaux a relancé le débat sur le « revenge porn », un phénomène déjà bien connu de la jeune génération, comme le confirme une enquête 20 Minutes-OpinionWay dévoilée ce vendredi 21 février.

La diffusion de vidéos intimes de l’ex-candidat LREM à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux, a mis en lumière le «revenge porn». Ce phénomène au nom anglo-saxon consiste à dévoiler des images à caractère sexuel d’une tierce personne, sans son consentement. Cet acte est souvent motivé par désir de vengeance. Si certains ont découvert cette notion avec l’affaire Griveaux, cette pratique – illégale – n’est pas nouvelle. 89% des 18-30 ans avaient déjà entendu parler de «revenge porn» avant la déflagration de l’affaire Griveaux, selon les résultats de l’étude #MoiJeune 20 Minutes-OpinionWay dévoilés ce vendredi 21 février. Plus d’un jeune sur quatre (26%) assure avoir déjà vu passer des photos ou vidéos de ce type. Et 2% des personnes interrogées indiquent même avoir été déjà victimes personnellement d’une telle action. Le plus souvent des femmes.

Comme la réalisatrice Ovidie tient à le rappeler : «Benjamin Griveaux n’a pas vraiment le profil classique de la victime.» «Habituellement, cette violence qui appelle à discriminer une personne pour sa sexualité, prétendue ou réelle, s’abat plutôt sur les femmes voire les très jeunes filles, les travailleuses du sexe et les personnes LGBTQ+», écrivait-elle dans les colonnes de Libération, le jour de la démission de l’ancien porte-parole du gouvernement. Une tendance confirmée par l’enquête #MoiJeune. D’après ses conclusions, les victimes de «revenge porn» seraient le plus souvent les femmes. Ainsi, 13% d’entre elles disent être touchées de près par ce phénomène (elles ou quelqu’un de leur entourage), contre 8% des jeunes hommes.

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Un phénomène amplifié par les réseaux sociaux

Les effets du «revenge porn» ne sont pas sans conséquences. Pour la chercheuse Samantha Bates, citée par 20 Minutes, l’apparition de problèmes de confiance, de troubles de stress post-traumatique, d’anxiété, de dépression ou encore de pensées suicidaires peuvent survenir après la diffusion de contenus intimes. D’autant que ceux-ci ouvrent la voie à des campagnes de cyberharcèlement. En effet, toujours selon l’étude #MoiJeune, les réseaux sociaux s’avèrent être le principal canal de diffusion de revenge porn, avec en tête Twitter (39%), Snapchat (33%) et Facebook (27%).

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