Ynaée Benaben le sait : quand une adolescente entend « violences conjugales », elle imagine une femme mariée avec des enfants, pas elle. Or, si aujourd’hui, en France, on estime qu’une femme sur dix en est victime, chez les moins de 25 ans, c’est une femme sur sept.
En 2013, à 24 ans, elle décide de lancer En avant toute(s), une association de terrain pour capter les jeunes générations, peu représentées dans les structures existantes, et membre de la Fédération Nationale Solidarité Femmes.
« Leur premier réflexe est d’aller sur Internet et de taper non pas ‘Je subis des violences’ mais ‘Mon mec est jaloux’. Mais l’espace numérique reproduit le sexisme et les violences existantes dans l’espace public. »
Leur premier réflexe est d’aller sur Internet et de taper non pas ‘Je subis des violences’ mais ‘Mon mec est jaloux’.
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Un tchat et un site pour déconstruire les stéréotypes
Elle aura alors l’idée de créer commentonsaime.fr avec deux objectifs : « une approche préventive et éducative de déconstruction des stéréotypes et des comportements violents, et l’accompagnement des personnes qui vivent déjà des violences. »
Notamment grâce à un tchat ouvert sept jours sur sept, anonyme, sécurisé et géré par des professionnelles qui écoutent, aident à évaluer les dangers, donnent des clés pour sortir d’une relation toxique et orientent vers d’autres associations pour le dépôt d’une plainte ou un hébergement d’urgence.
« Entre le début du confinement et fin juin, nous avons aidé plus de mille personnes. Des jeunes, en majorité, mais d’autres publics viennent sur cet espace de réflexion sans tabou, des hommes et des personnes LGBTQ+ aussi… »
Une initiative soutenue par YSL Beauté
Aujourd’hui, l’association peut compter sur un partenaire de choix et de poids : Yves Saint Laurent Beauté, qui lance, ce lundi 7 septembre, le programme Aimer sans abuser, main dans la main avec elle.
« La liberté des femmes est au cœur de notre ADN, explique Dan Bethelmy-Rada, directeur général. Notre partenariat aidera à pérenniser le chat, sensibiliser le public et nos équipes. On y travaille depuis un an et cela a éveillé les consciences. »
Cet article est initialement paru dans le n°817 de Marie Claire, daté d’octobre 2020
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