Elles ont un jour choisi d’avorter et n’ont pas de regrets

C’est l’un des arguments favori des anti-IVG : une femme qui avorte sera tôt ou tard pétrie de regrets. Forcément malheureuse à la suite de cet acte, voire dépressive, elle ne s’en remettrait même jamais.

Un parti-pris militant qui n’a, à date, aucun fondement scientifique. Ce serait d’ailleurs l’inverse.

D’après une récente étude américaine menée sur l’impact psychologique à long terme d’un avortement, 99% des femmes estiment avoir fait le bon choix cinq ans après avoir choisi de pratiquer une IVG. Les participantes à l’étude en question, publiée lundi 13 janvier 2020 dans la revue universitaire Social Science & Medicine, ont été interrogées sur leurs émotions ressenties (soulagement, bonheur, regret, culpabilité, tristesse, colère) juste après l’acte mais aussi au fil des années suivantes, pendant cinq ans.

Des études antérieures révèlent quant à elles que c’est davantage la stigmatisation de l’avortement dans la société qui serait un facteur de risque d’émotions négatives après l’avortement, plutôt que l’acte en lui-même. Un constat que Martin Winckler, médecin et auteur de plusieurs ouvrages sur la santé des femmes, a pu faire au cours de sa carrière : « Quand j’ai commencé à pratiquer des IVG, j’ai vite compris que quand une femme décide d’interrompre une grossesse, elle a déjà réfléchi. Les seules que j’ai entendues exprimer des regrets plus tard étaient celles que leur entourage (conjoint, famille) avait poussées à avorter », explique-t-il dans un tweet publié le 15 janvier 2020. 

Voilà que l’image fantasmée de la femme fragile, peu sûre de son choix et victime de celui-ci vacille.

À la suite de la publication de notre article concernant l’impact psychologique de l’IVG, vous aviez été nombreuses à réagir et à partager votre expérience. Autant de témoignages qui donnent corps aux chiffres des études. Et que nous avons voulu mettre en lumière.

*Isatis, 47 ans : « La gynécologue que je consulte n’est pas agréable du tout. Peu importe, ma décision est prise. »

Sandrine, 38 ans : « C’était pour moi – et même pour ma famille – la meilleure décision à prendre. »

Mathilde, 26 ans : « Plus que l’acte, le tabou autour de l’avortement a été le plus dur à vivre. »

*Aurélia, 34 ans : « Les conditions que je considère comme étant suffisantes pour accueillir un enfant n’étaient pas réunies. »

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