Douleur à la commissure des lèvres : aïe, j’ai une perlèche !

  • Deux microbes principalement responsables
  • Des causes sous-jacentes à ne pas négliger
  • Quels traitements envisager ?

Cette affection, appelée « chéilite angulaire » dans le jargon médical, est souvent d’origine infectieuse. Une mauvaise hygiène de vie, la prise de médicaments ou l’existence d’une maladie générale qui amenuise les défenses immunitaires favorisent son développement.

« Le nombre de patients atteints de perlèche a beaucoup augmenté depuis le début de la pandémie de Covid-19 car le port du masque crée un micro-environnement chaud et humide dans la partie basse du visage, propice à la prolifération des germes », souligne Dermato Drey, médecin dermatologue, instagrammeuse, youtubeuse et auteure de Faire la paix avec sa peau (éd. Larousse).

Outre leur aspect disgracieux, les lésions cutanées qui en résultent sont souvent gênantes lorsqu’on doit ouvrir la bouche pour manger, bailler ou se brosser les dents. Il est donc préférable de ne pas les laisser s’installer. 

Deux microbes principalement responsables

La majorité des perlèches résultent d’une infection de la commissure des lèvres soit par le Staphylocoque doré, une bactérie dont le réservoir se trouve dans les narines, soit par le candida albicans, un champignon microscopique habituellement présent dans la bouche et le tube digestif.

« On a coutume de dire que le Staphylocoque est en cause chez les personnes jeunes et le Candida chez les séniors, mais il n’y a pas de règles en réalité. De plus, les deux germes peuvent être impliqués chez un même patient », explique Dermato Drey. Il ne faut pas confondre ces lésions avec une poussée d’herpès qui éclot dans les plis de chaque côté de la bouche car le traitement à suivre sera complètement différent.

Chez les sujets sensibles, les facteurs favorisants sont nombreux : le port du masque, une prothèse dentaire mal adaptée ou un mauvais positionnement des dents de devant qui encourage l’accumulation de salive au coin des lèvres. Un terrain idéal pour la multiplication des germes ! La formation des plis d’amertume chez les femmes âgées augmente aussi le risque de perlèche, tout comme le tic qui consiste à humidifier les lèvres avec sa langue.

Des causes sous-jacentes à ne pas négliger

À contrario, une production insuffisante de salive est également susceptible de générer une perlèche car la sécheresse buccale rend l’évacuation des germes présents dans la bouche plus difficile.

Ainsi, ceux-ci prolifèrent à foison, notamment au niveau de la langue, et colonisent peu à peu la commissure des lèvres. Un manque d’hydratation, un dysfonctionnement des glandes salivaires et la prise de certains médicaments (antihistaminiques, anxiolytiques, antidépresseurs, diurétiques, antispasmodiques, traitements anticancéreux…) peuvent engendrer une telle sécheresse buccale.

Une perlèche peut aussi révéler une maladie sous-jacente qui amenuise les défenses immunitaires et laissent ainsi les microbes se reproduire sans entrave : diabète mal équilibré, maladie de Crohn, anorexie mentale, sida… « Chez la femme, une carence en fer est la première chose à laquelle il faut penser car l’anémie provoque un affaiblissement du système immunitaire », précise Dermato Drey.

Un déficit en zinc ou en vitamines B, la prise d’antibiotiques ou de corticoïdes par inhalation – pour le traitement de l’asthme – peut aussi être en cause.

Quels traitements envisager ?

« En cas de perlèche débutante, l’utilisation d’un stick cicatrisant et antibactérien à base de cuivre et de zinc – en vente libre en pharmacie – permet souvent d’enrayer l’infection et le creusement des fissures », indique Dermato Drey. Mais si cela ne suffit pas ou si les lésions reviennent régulièrement, il faut consulter un dermatologue qui vous prescrira des pommades antibiotiques et/ou antifongiques ciblées.

Chez les personnes sujettes à la perlèche d’origine bactérienne, une crème antibiotique à appliquer dans le nez est également bienvenue pour éviter la propagation des Staphylocoques dorés du nez vers la bouche.

En prévention, une hygiène buccodentaire impeccable est de rigueur : brossage des dents deux fois par jour et utilisation de fil dentaire. La consommation d’aliments pauvres en sucre (évitez les confiseries, pâtisseries, sodas…) et la réalisation de bains de bouche à base de bicarbonate de soude dilué après chaque repas sont en outre conseillées pour freiner le pullulement des germes en bouche.

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