Des fouilles sont organisées pour trouver le corps de la petite Estelle Mouzin

Après le rebond dans l’affaire Maddie, c’est un autre enlèvement, cette fois-ci en France, il y a 17 ans, qui refait parler de lui : la disparition d’Estelle Mouzin. Des fouilles commencent ce lundi 22 juin chez le tueur en série Michel Fourniret pour tenter de retrouver le corps de la petite fille.

En 2003, disparaissait Estelle Mouzin, 9 ans, alors qu’elle rentrait de l’école à Guermantes (Seine-et-Marne). Depuis, de nombreuses pistes ont été suivies, clôturées et relancées. Aujourd’hui, l’affaire pourrait dévoiler son mystère. Les enquêteurs de la section de recherches de Dijon, via la juge d’instruction parisienne Sabine Kheris, fouillent une maison un temps occupée par la sœur du tueur en série Michel Fourniret, pour tenter de retrouver le corps de la malheureuse, d’après l’AFP. Rappelons que le criminel a récemment avoué le meurtre d’Estelle.

Michel Fourniret aurait visité à de nombreuses reprises cette propriété, jusqu’à son arrestation en 2003. La cave est le lieu où se concentre toutes les recherches. Et pour cause, ce sol, autrefois constitué de terre, aurait été recouvert de béton par l’Ogre des Ardennes, selon des sources concordantes. Dans un premier temps, les militaires vont « radiographier le sol, avant d’envisager de creuser ».

Selon des éléments des investigations dont l’AFP a eu connaissance, les enquêteurs exploitent la piste d’un ticket de caisse, comptant quatre boîtes de pois cassés, retrouvé en perquisition chez Michel Fourniret.

Provenant d’un supermarché à proximité de Ville-sur-Lumes, il est daté du 11 janvier 2003, soit deux jours après la disparition d’Estelle Mouzin.

Le pédocriminel, interrogé par Sabine Kheris, sur l’éventualité qu’il ait amené la fillette dans cette maison restée vide depuis le décès de sa sœur, avait répondu : « c’est tout à fait pertinent ».

Et le joueur d’échecs, comme il aime se décrire, malgré ses troubles de la mémoire, a ajouté : « pas du tout improbable, seulement, il faudrait mettre des images dessus et ce n’est pas évident, je suis paumé. »

Des meurtres avoués au fil des années

D’autres fouilles pourraient être entreprises, comme autour du Château de Sautou, à Donchéry. C’est dans cette propriété de quinze hectares, entourée de bois, qu’avaient été retrouvés en 2004 les corps de deux jeunes femmes de 12 et 22 ans, sur des indications du tueur.

Sur un autre terrain ayant appartenu au tueur, à Floing, des recherches étaient restées vaines en décembre 2018.

« Le tueur en série français le plus abouti, nommé ainsi par l’expert psychiatre Daniel Zagury, reste le suspect numéro 1. Obsédé par les jeunes vierges, il a été reconnu coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, et condamné à la perpétuité incompressible, avant d’être à nouveau condamné en 2018 pour l’assassinat crapuleux de Farida Hammiche.

D’année en année, l’homme révèle de nouveaux meurtres. En février 2018, Michel Fourniret a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l’Yonne : Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à 19 ans, et Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée violée et étranglée deux ans plus tard.

Pour la petite Estelle Mouzin, il a déclaré à Sabine Kheris : « il est possible que cette image m’indispose […] et je reconnais là un être qui n’est plus là par ma faute. Mais « les circonstances, la suite, le déroulement, c’est dans les oubliettes », a-t-il poursuivi, sans révéler l’emplacement du corps.

Les avocats de la famille Mouzin, Fourniret l’ont plusieurs fois soupçonné. Malgré ces doutes, il avait été mis hors de cause. Mais son alibi avait été contredit en novembre 2019 par son ex-femme Monique Olivier. L’affaire se poursuit donc.

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