Denis Ménochet et Zar Amir Ebrahimi s’unissent en tant que « Survivants »

  • Une Afghane qui tente d’entrer en France et un veuf brisé sont les héros des « Survivants ».
  • Ce premier film de Guillaume Renusson mêle film de genre et réflexion politique autour d’un suspense haletant dans les montagnes.
  • Cet excellent thriller constitue une bonne surprise pour son intelligence et son dynamisme.

Dès le début de l’année 2023, les coups de cœur commencent. Bien qu’il soit reparti bredouille du Festival du Film Francophone d’Angoulême, Les Survivants, premier long métrage de Guillaume Renusson, est une réussite autour la rencontre d’un veuf brisé et d’une Afghane tentant de trouver refuge en France en passant par les Alpes italiennes.

Denis Ménochet, massif et fragile, et Zam Amir Ebrahimi, forte et menacée, campent un duo auquel le spectateur s’attache rapidement tant les talents de l’acteur, vu récemment dans As Bestas et Peter Von Kant et de la comédienne récompensée à Cannes pour Les Nuits de Mashhad, sont complémentaires. « Face au colosse aux pieds d’argile qu’incarne Denis, Zar joue une femme frêle mais résiliente, capable de changer de visage, » précise Guillaume Renusson à 20 Minutes.

Un film de genre ancré dans le réel

Ces deux êtres que la vie n’a pas épargnés découvrent le pouvoir de la solidarité face à des groupes identitaires brutaux qui traquent les migrants avec la férocité de ce qu’ils estiment être leur bon droit. « Je voulais que Les Survivants soit un film de genre ancré dans le réel dont les « méchants » n’aient pas la tête de l’emploi », déclare Guillaume Renusson. Celles et ceux qui persécutent les migrants se sentent investis d’une véritable mission et ne sont que plus terrifiants parce qu’ils semblent ordinaires.

A la fois film politique, thriller et analyse psychologique, ce film intense fait partager des émotions fortes notamment grâce à une bande-son remarquable où chaque bruit peut être annonciateur de danger. Des décors montagnards sublimes servent de toiles de fond à des courses-poursuites haletantes. Guillaume Renusson a essayé de se rapprocher le plus possible des conditions du réel pour le tournage de son film et cela se sent.

Un divertissement de grande qualité

L’humanité et le cinéma font bon ménage grâce à un scénario ingénieux coécrit par le réalisateur et Clément Peny. Violent souvent, tendre parfois, ce film original conduit à une réflexion passionnante sur la situation des migrants mais aussi sur les réactions des gens qui les croisent.

Sans être donneur de leçons, ni didactique, le cinéaste joue la carte d’un suspense rythmé et d’une action très bien filmée pour aborder son sujet. Ce choix ambitieux fait des Survivants un divertissement de grande qualité hautement recommandable.

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