Déambulation contemplative à l’hôtel des Académies et des Arts

Il existe des lieux qui s’apparentent davantage à des destinations totales et immersives. L’adresse du jour compte sans nul doute parmi celles-ci. Dernier né du groupe Adresses Hôtels (Monsieur George ou Monsieur Aristide), l’hôtel des Académies et des Arts rend un hommage sensible à son nom et son histoire, faisant revivre l’héritage des maisons-ateliers grâce à un décor millimétré. Visite guidée. 

Situé dans une rue calme du quartier artistique du Paris de la Belle Époque, à mi-chemin entre Saint-Germain-des-Prés, Montparnasse et le jardin du Luxembourg, l’immeuble qui abrite l’hôtel des Académies et des Arts fut, d’après la légende, le repaire de quelques-uns plus grands peintres du siècle dernier. On raconte volontiers que Modigliani avait ses ateliers au dernier étage et que Fujita ou encore Gauguin séjournaient dans cet hôtel centenaire. Chargé de la rénovation des lieux, le duo d’architectes Stéphanie Lizée et Raphael Hugot s’est naturellement inspiré de ce glorieux passé pour réécrire un décor sur-mesure ponctué de nombreuses œuvres et autant de références sans jamais tomber dans l’écueil de l’atelier d’artiste galvaudé. 

Des clins d’œil bien sentis, des oeuvres bien choisies

Murs à la chaux et peinture vert bronze en toile de fond, bois foncé et mobilier sculptural, clous d’accrochage et chevalets en guise de meubles TV, l’atmosphère volontairement dépouillée laisse les regards rêveurs se faire happer par la multitude de touches de couleurs vives et percutantes. Ici déroulé tel un fil vert, l’art est partout. À commencer par l’entrée.

À peine le pas de la porte franchi, une gigantesque œuvre carrelée et colorée du céramiste Maximilien Pellet accueille les visiteurs. À sa droite, le lobby anti-conformiste se devine : une imposante table en bois sculpté surplombée de l’une des douze fresques esquissées par l’artiste Franck Lebraly. À sa gauche, un salon imaginé comme une bibliothèque cossue, conviviale et si confortable que l’on peine à se relever du canapé marqué de rayures épaisses. Dans son prolongement, l’espace café et petit déjeuner joue les antichambres de l’atelier. Une pièce tout en longueur éclairée par un puits de lumière où du matériel d’arts plastiques est mis à disposition des clients curieux et des étudiants de l’école de dessin voisine. Art et architecture entrent en résonance pour se mettre au service de la créativité. 

Dans les étages supérieurs, les 20 chambres au charme brut et intimiste donnent à voir le même sens du détail prôné par le tandem Stéphanie Lizée et Raphael Hugot. En ligne de mire : des têtes de lit comme des niches en chêne foncé piquées de luminaires chromés, des œuvres chromatiques et des textiles tactiles, une matérialité neutre rehaussée de plafonds illustrés. Une combinaison de volumes francs et d’incursions plus douces identifiée comme la patte indélébile de ce duo à suivre. Car si la vie est un art, nous avons déniché son écrin. 

Pour prolonger l’expérience, rendez-vous juste en face, à l’académie de la Grande Chaumière où les clients de l’hôtel peuvent prendre un cours de dessin de nu avec un professeur et un modèle vivant.

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Hôtel des Académies et des Arts

15 Rue de la Grande Chaumière, 75006 Paris

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