De peste à idole des téléspectateurs, la rédemption de Léa à la « Star Ac »

  • Le cinquième prime de la Star Academy est diffusé ce samedi 12 novembre à 21h10 sur TF1.
  • Parmi les moments les plus attendus de ce rendez-vous, le titre Hot stuff interprété par Léa et chorégraphié par Yanis Marshall. Novice en danse, la candidate s’écarte chaque jour un peu plus de la « diva 2.0 » qu’elle prétendait être lors de la diffusion de son portrait le 15 octobre 2022.
  • D’abord détestée, la popularité de la staracadémicienne s’est envolée jusqu’à la hisser parmi les personnages les plus divertissants de la saison. 20 Minutes vous explique pourquoi Léa pourrait être la candidate ultime et inspirer d’autres émissions.

« Léa, tu vas avoir droit à un challenge… Chanter et danser sur le titre Hot stuff de Donna Summer », lance Lucie Bernardoni, coach vocale et répétitrice auprès des académiciens dans la quotidienne du 10 novembre 2022. « Je suis choquée qu’on me donne ça alors qu’on sait que je fais de la merde, réagit la candidate du tac-au-tac. C’est hyper drôle. Moi je pense qu’ils vont faire une parodie, c’est pas possible ! » La réaction de la candidate de 24 ans illustre bien son état d’esprit à la Star Academy. Se démarquant d’abord pour son côté diva, faisant d’elle la risée des téléspectateurs, ne manquant pas une occasion de la dénigrer sur les réseaux sociaux…

Pourtant au fil des semaines et sans réellement en avoir conscience, cette opticienne parisienne dévoile d’autres facettes de sa personnalité. Tel un papillon se libérant de sa chrysalide, la chanteuse se détache l’étiquette collée par la production lors du lancement du programme, se découvrant sous l’objectif des soixante caméras du château plus paresseuse que bosseuse, plus drôle que délicate grâce et dotée de failles que le naturel lui ramène en pleine figure. Une aubaine pour les téléspectateurs qui s’amuse en même temps qu’elle de ces multiples facettes.

En même temps qu’elle évolue dans le domaine investi par Endemol, la société qui produit la Star Academy, la jeune femme invente, construit peut-être la candidate de divertissement 2.0. Finis les clashs, la jalousie et la rivalité permanente, place à l’humour, la bienveillance – parfois modérée – et les remises en question. Alors comment Léa est-elle en train de se hisser au rang de candidate ultime sous les yeux des téléspectateurs ? 20 Minutes retrace ce changement de cap qui devrait inspirer les producteurs de téléréalité.

« Je me vois bien être la diva 2.0 »

« J’ai un caractère de battante, de warrior, de guerrière. Quand j’ai un objectif je l’atteins. Et donc là aujourd’hui je me lance dans un nouveau défi », assure Léa le regard planté dans la caméra dans son portrait diffusé le 15 octobre lors du premier prime de la Star Academy. Elle est sûre d’elle et se voit bien « être la diva 2.0, la nana avec une voix de ouf, qui sait tout chanter ». « Quand je vois Beyoncé ou Céline Dion qui se lâchent sur scène, moi je ne me vois que comme ça. » Les images qui illustrent ses propos construisent en même temps que ses mots son côté bosseuse. On la voit notamment en pleine séance d’abdominaux dans une salle de sport.

Très vite le public le public assimile son côté grande voix, grande gueule, grandes exigences… Sa cote de popularité peine à décoller tandis que les commentaires élogieux se concentrent sur le sensible Louis, la scolaire Enola, l’humble Anisha ou le trublion Julien, eux aussi accrochés à une étiquette. « Il est nécessaire dans les émissions de téléréalité de caractériser les personnages. Ça passe par une assignation des rôles, en particulier genrés mais aussi raciaux, de classe… », détaille la sociologue et autrice Valérie Rey-Robert dans l’émission C Médiatique sur France 5.

Quatre semaines plus tard, alors que d’autres candidats n’ont quasiment pas évolué dans leur rôle, difficile de croire encore à l’image dépeinte de Léa lors de ses premiers pas sur le plateau de l’émission. Chassé le naturel, il revient au galop. « Moi quand on me dit 3, 2, 1… J’ai juste envie de fermer les yeux et de m’allonger par terre », l’entend-on dire au confessionnal de l’émission dans une quotidienne concernant le cours de sport du coach Joe. Elle se décrit encore comme « Beyoncé pendant sa grossesse » lors des répétitions de son tableau pour le prime. Des lacunes en danse et un côté fainéant qu’elle voit avec lucidité.

Léa : Moi je suis beyonce pendant sa grossesse 💀😭 Je hurle #Staracademy #StarAcademyLive #StarAcademyleLive pic.twitter.com/sG8vLOYHhN

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« Je me déteste »

La candidate impressionne toujours par sa voix, notamment lors de son duo sur Quand on n’a que l’amour avec Tiana lors du dernier prime. Mais son naturel, parfois fainéant, reprend souvent le dessus. Une attitude crispant une partie du public et amusant l’autre. Mais au fond, qui n’a jamais eu envie de sécher un cours pour rester dans son lit le matin lors de son passage derrière les bancs de l’école… En retard au cours de chant, absente au cours de sport, peu enjouée lors du cours de théâtre. Elle a aussi décidé à plusieurs reprises de mettre de côté la danse lors des évaluations, misant sur une improvisation… bancale. Mais offrant surtout aux professeurs et aux téléspectateurs des séquences aussi hilarantes que mémorables.

Car si l’émission se vante d’être centrée sur des « élèves […] qui apprennent un métier, à être un artiste complet avec un corps professoral », elle reste avant tout une téléréalité et c’est son côté divertissant qui attire le public. C’est pour cette raison qu’après une première phase d’agacement du public la première semaine, Léa a su retourner inconsciemment les critiques en sa faveur, saupoudrant le programme de ses humeurs.

Côté confiance en soi, l’image de Léa a aussi été égratignée par plusieurs séquences. « Depuis que je suis ici, il se passe tous les jours, matin, midi, goûter et soir, je me déteste », a confié la candidate à Slimane lors de son passage au château le 1er novembre. Une réplique tranchant avec son humour et son côté bonne camarade. Elle a encore raconté à Bilal Hassani le 7 novembre avoir grandi sans véritable accès à la culture. C’est pourquoi elle joue aujourd’hui de son manque de connaissance sur certains sujets… Les failles de la jeune chanteuse n’auront pas mis longtemps à être dévoilées. Comme n’importe quelle jeune femme de 24 ans, elle se sait « imparfaite » et en souffre.

La « queen » du château

Finie la diva, la peste, la candidate avec une voix mais sans réels sentiments. Durant les quatre premières semaines à Dammarie-les-Lys, la Parisienne a brisé sa carapace, renversant l’image que la production avait taillée pour elle. Ces révélations successives, multipliant les séquences partagées massivement sur les réseaux sociaux ont permis au public de s’attacher à elle jusqu’à en faire l’une des favorites du public, certains la renvoyant au rang de « queen » – reine en Français – du château.

Et si ce renversement était la preuve que le temps d’Amélie, Maéva Ghennam et autres Aurélie révélées pour leurs coups de sang et leur côté grande gueule de la téléréalité est réellement fini au profit de candidates comme Léa. Son parcours fait penser à celui de Vincent dans Koh-Lanta : Les armes secrètes et son mythique « I don’t want this ». Après un début d’aventure sans remous, il avait attiré la sympathie du public en votant contre son propre camp et sans jamais se prendre au sérieux, désarçonné par l’injustice du jeu.

Opticienne et chanteuse devenue pourvoyeuse de séquences télévisuelles sans pour autant occulter des questionnements identitaires très contemporains et dans lesquels n’importe quel téléspectateur ou téléspectratrice peut se projeter… L’évolution de Léa prouve que lorsqu’on fait ses premiers pas à l’écran, il n’y a peut-être qu’un pas entre risée du public et candidate ultime… Une nuance subtile entre une personne normale, multifacette et faillible avec un personnage construit et façonné pour le show, sans doute.

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