- Dans une interview donnée en juin, Eric Clapton raconte comment il est tombé sur du contenu questionnant la gestion de la pandémie et la vaccination contre le Covid-19.
- Comme Ian Brown des Stone Roses, Eric Clapton a fait savoir qu’il ne jouera pas dans des salles où le vaccin est demandé.
- Si ces déclarations sont remarquées en raison de la notoriété de ces rockers, ces deux prises de position « restent l’exception », souligne Guillaume Clément, maître de conférences en anglais.
De la « propagande » vaccinale pour Eric Clapton, le
Covid-19 comparable à un simple « rhume » pour Ian Brown, le chanteur des Stones Roses… Comment des
rockers à la carrière bien établie en sont-ils arrivés à souhaiter ne pas vouloir jouer dans des salles où le vaccin est exigé ?
Si le phénomène n’est pas limité au rock anglais (James Hetfield, de Metallica, se dit « sceptique » sur les vaccins contre le coronavirus, et la rappeuse MIA
a fait savoir très tôt qu’elle ne voulait pas se faire vacciner), ces artistes disposent d’une importante plateforme en raison de leur longue carrière.
De YouTube à Telegram
Ces déclarations, d’ailleurs, leur coûtent. Eric Clapton explique que son téléphone « ne sonne plus très souvent ». Ian Brown s’est retiré d’un festival où il devait se produire en septembre. Et des fans font savoir qu’ils se contenteront d’écouter les CD des idoles de leur adolescence.
Dans une interview accordée en juin, Eric Clapton a raconté comment il en est arrivé à tomber sur du contenu opposé à la vaccination : tout est parti d’une vidéo YouTube reprenant des allégations de « la déclaration de Great Barrington », laquelle prônait une gestion alternative de la pandémie en écartant tout confinement généralisé. Des allégations
ensuite démenties. Après la première injection, Eric Clapton rencontre une personne qui lui parle d’une chaîne Telegram : « Il m’a parlé d’une chaîne où je pouvais trouver beaucoup d’informations et beaucoup de soutien ».
Le guitariste s’est senti isolé
Le guitariste confie alors se sentir isolé, y compris au sein de sa famille, en raison de ses positions. « Je ne pouvais vraiment pas parler à ma famille et à mes enfants, mes adolescents, c’était comme s’ils avaient subi un lavage de cerveau. »
Après avoir reçu sa seconde dose, Eric Clapton, qui souffre par ailleurs d’une maladie des nerfs qui atteint ses mains, est invité par le créateur de cette chaîne à raconter son expérience de la vaccination. Le 21 juillet, le chanteur, âgé de 76 ans, fait ensuite connaître sa volonté de ne plus jouer dans des salles qui demanderaient le vaccin, alors que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé deux jours auparavant qu’il projetait de rendre obligatoire une vaccination complète pour rentrer dans les lieux recevant un grand nombre de personnes.
Eric Clapton ne tourne plus beaucoup
« De toute façon, Eric Clapton tourne très peu, dix dates par an environ », rappelle auprès de 20 Minutes Jean-Sylvain Cabot, auteur d’une biographie du musicien. Le temps des tournées sans fin, épuisantes, est révolu.
En novembre 2020, Eric Clapton avait participé à une chanson anti-confinement de Van Morrison. Le single devait venir en aide aux artistes durement frappés par les conséquences économiques de la pandémie. Le titre a surtout fait parler de lui pour ses paroles : « Veux-tu être un homme libre ou veux-tu être un esclave ? /Veux-tu porter ces chaînes jusque dans la tombe ? ».
Ian Brown, de son côté, a choisi Twitter pour exprimer sa défiance vis-à-vis de la pandémie. En février, il a lancé ne pas vouloir se produire dans une salle demandant une preuve de vaccination. Une déclaration « moquée » par des fans, rapporte le Manchester Evening News. Il avait auparavant déclaré que la pandémie a été « planifiée, conçue et exécutée pour faire de nous des esclaves numériques ». Il a depuis effacé ce tweet.
Eric Clapton et Ian Brown « restent des exceptions »
Eric Clapton et Ian Brown sont-ils représentatifs d’un mouvement de musiciens ? « Leurs exemples restent des exceptions – exceptions notables, car il s’agit de musiciens très connus », lance Guillaume Clément, maître de conférences en civilisation britannique à l’université Rennes 1.
Au printemps, « des groupes anglais se sont portés volontaires pour participer à des événements pilotes, comme le premier concert sans masques ni distanciation sociale à Liverpool en mai (avec le groupe Blossoms), permettant ensuite aux autorités et aux chercheurs d’évaluer la propagation du virus dans un tel public », rappelle le chercheur.
D’autres groupes se sont produits en soutien au NHS, le système de santé britannique, et de son personnel. Mick Jagger est même allé jusqu’à écrire une chanson avec Dave Grohl, des Foo Fighters, où il se moque gentiment de nos vies confinées et des théories du complot. Une chanson qui a sans surprise
déplu à Ian Brown.
Source: Lire L’Article Complet