- Cauet est sur tous les fronts : télévision, radio, réseaux sociaux, impossible de passer à côté de lui.
- Alors qu’il est à l’antenne de NRJ cinq heures par jour, il a également su faire fructifier sa large présence sur les réseaux sociaux.
- « Le digital a permis de tout réinventer », explique l’animateur à 20 Minutes.
Il revient à la télé le temps de deux soirées. Les dimanches 20 et 27 décembre prochains, Cauet présentera C’pas la fin du monde !, une émission inédite qui reprend les codes des traditionnels bêtisiers de fin d’année, sur
NRJ12. Si cela faisait quelque temps qu’il n’avait pas retrouvé le petit écran, l’animateur occupe toujours l’antenne de NRJ cinq heures par jour, du lundi au vendredi. Un
succès radiophonique qui se reflète également sur les réseaux sociaux, où il cumule onze millions d’abonnés. Pour 20 Minutes, Cauet décrypte l’impact du Web sur ses activités et se confie sur ses projets à venir.
Cela fait deux ans qu’on ne vous avait pas vu dans un programme inédit à la télé. Ça vous a fait du bien de retrouver un plateau à cette occasion ?
Tous les jours, on est quand même filmés à la radio et la frontière entre radio et télévision se rapetisse. Il y a quinze ans en arrière, quand je disais qu’il fallait filmer les émissions de radio, tout le monde disait que ça n’avait aucun intérêt. Aujourd’hui, tout le monde filme la radio. Comme j’ai la chance d’avoir 11 millions de gens sur mes réseaux sociaux, des fois on se dit qu’on coupe quelque chose, on le met sur Instagram, sur YouTube ou sur TikTok parce que chaque média se gère différemment. C’était un plateau télé mais je n’ai pas cette sensation que des choses me manquent parce que je les fais différemment. C’est bien parce qu’il n’y a pas de lassitude.
Vous étiez visionnaire alors quand vous disiez que la radio devait être filmée dans le passé…
Il y a deux choses que des patrons m’avaient dites à l’époque, en privé. On m’avait d’abord dit que la radio filmée n’intéresserait jamais personne. Puis, quand j’ai créé ma chaîne YouTube il y a dix ans en y mettant des extraits d’émissions de radio, on m’avait dit que ça n’avait aucun intérêt, qu’il n’y avait que des gamins. Ce à quoi je répondais que les gamins allaient grandir. Il fallait y croire. On a la chance d’être dans des médias qui se réinventent, rien n’est acquis. Chaque matin, on se demande ce que l’on peut faire pour étonner, pour faire venir les gens à la radio. C’est ça que j’aime.
Sur NRJ, tous les ans, vous gagnez une heure d’antenne supplémentaire. Vous comptez vous arrêter là ou vous ferez six heures d’émission par jour l’an prochain ?
Non, non. Cinq, c’est énorme. Ce n’est pas énorme à faire pour moi dans le sens où je n’en sors pas épuisé mais c’est énorme en préparation. On est l’émission qui écrivons le plus et qui est un mélange d’improvisation et de choses solides qu’on ne faisait pas avant. Il y a quelques années, on était plus dans un show du soir où des gens se parlaient au téléphone, se faisaient des canulars, etc. Quand on est revenus à 17h, j’ai voulu faire un show plus posé sur l’actu que l’on détourne et commente avec des visions parfois engagées. On s’est rendu compte que les gens adoraient entendre ces opinions, tout ça autour de l’humour. On n’est pas là pour faire une analyse sociétale mais pour essayer parfois, dans des situations pas très amusantes, de trouver des choses drôles chez les hommes politiques, de par les imitations, etc.
Vous sentez que vous pouvez faire passer des messages ?
NRJ me laisse une liberté totale, jamais je ne reçois un coup de fil en me disant que j’ai un peu abusé alors que pourtant, quand on se moque du gouvernement ou de certains artistes et qu’on prend certaines positions, on n’y va pas par quatre chemins. Une émission comme celle-là ne peut vivre que si on est aussi libre que les réseaux sociaux. Les gens sont aussi là chaque jour parce qu’ils savent qu’on va les laisser parler et ils disent ce qu’ils veulent. Moi, je ne fais jamais passer de messages politiques ou engagés. En revanche, je suis un citoyen qui a un micro. J’ai juste la chance d’avoir un micro que des millions de gens n’ont pas, et de dire « Tiens, je ne comprends pas ça ». Les salles de cinéma, la culture «non essentielle», je n’ai pas compris.
Votre chaîne YouTube compte plus de 3 millions d’abonnés. On y retrouve des séquences des émissions de radio mais aussi du contenu original. Peut-on dire que Cauet devient aussi un peu youtubeur ?
Les youtubeurs sont souvent exclusivement sur le digital et n’apprécient pas forcément les réseaux plus classiques. Moi, j’aime les deux. Je trouve que l’ensemble réuni permet d’avoir une force. Chaque jour, quand on se fait une petite réunion, on se dit qu’on a 2,2 millions de personnes qui nous suivent à la radio en direct. Quand on publie quelque chose, on fait attention aux 11 millions de gens qui sont derrière, c’est une responsabilité éditoriale aussi. On est beaucoup plus vigilants qu’au début où on était tous un peu chiens fous et on balançait ce qu’on avait envie de balancer sur YouTube. Je ne me positionne pas exclusivement là-dessus. Je suis quelqu’un qui aime jouer et faire des paris sur l’avenir et les nouveaux supports. Je me demande comment on va consommer la radio et les images demain. Quand je me suis mis à TikTok, ce n’était pas le truc le plus naturel du monde quand on arrive sur le réseau des adolescents à 48 ans. On s’est dit qu’on allait essayer de créer quelque chose qui me va plutôt bien.
Pari réussi puisque vous avez 1,1 million d’abonnés…
Les gens ont compris que ce n’était pas quelque chose qu’on a fait parce qu’il fallait le faire mais parce que ça nous fait plaisir. C’est devenu une gare de triage maintenant. On se demande quel réseau on alimente, ce que l’on fait. Le point commun de tout ça, c’est de réinventer la radio tous les jours. Je trouve que le digital a beaucoup réinventé mes émissions de radio. Beaucoup de gens nous ont découverts en digital et sont venus nous écouter. C’est extraordinaire de réinventer la radio tous les jours. Dans notre métier, si on ne se réinvente pas, on meurt. Il y a tellement d’offres complémentaires. Quand j’ai commencé le soir à Fun Radio, il n’y avait que la télé en concurrence. On se disait que les jeunes écoutaient la radio et que les vieux regardaient la télé. Aujourd’hui, ça fait bien longtemps que ça n’existe plus. Il y a la télé, Facebook, YouTube, Netflix, TikTok… Pour faire revenir les gens à la radio, il faut réinventer. Il y a des gens qui nous consomment sur YouTube mais ce n’est pas grave, ils sont toujours chez nous. Sur Insta ? Pas grave, ils sont toujours chez nous. Le digital a permis de tout réinventer.
Si on fait le bilan de 2020 professionnellement, c’est quand même plutôt positif pour vous. Qu’est-ce qu’on vous souhaite pour 2021 ?
Que les choses mises en place continuent. On se développe dans un autre segment, je vais véritablement attaquer les podcasts. C’est le chemin. Aujourd’hui, c’est encore un segment de gens connectés qui écoutent les podcasts. J’ai l’impression de vivre ce que j’ai vécu il y a dix ans avec YouTube. Les usages vont très très vite, le paysage change en cinq mois. Cette façon de consommer des contenus quand on en a envie avec du temps disponible, je vais m’y consacrer, on va développer cette partie avec ma société. J’ai envie de me lancer dans la fabrication de contenus, c’est le pari de 2021.
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