La notion de « charge virale » est souvent utilisée dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. Mais de quoi s’agit-il exactement ? On fait le point avec le Dr Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l’hôpital Bichat à Paris.
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« Cas contact », « pic épidémique », « taux d’incidence »… Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, de nombreux mots et expressions jusqu’alors uniquement utilisés par les professionnels de santé ont été découverts par le grand public. C’est aussi le cas de la « charge virale ». A quoi renvoie cette notion ? Et pourquoi la charge virale est-elle un indicateur important dans ce contexte d’épidémie de Covid-19 ?
Covid-19 : la charge virale est mesurée grâce aux tests PCR
La charge virale correspond à la quantité de virus présente chez une personne infectée. Dans le cas de certaines maladies, elle peut être mesurée via un prélèvement sanguin. Ce n’est pas le cas pour ce qui est la Covid-19 : « Il est rare d’avoir des traces de coronavirus dans le sang. La charge virale est donc mesurée avec un test PCR, autrement dit un un prélèvement réalisé dans la fosse nasale grâce à un écouvillon », rappelle le Dr Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l’hôpital Bichat à Paris. Mesurer la charge virale permet ainsi de diagnostiquer la Covid-19 mais également « d’avoir une approximation du niveau de contagiosité des personnes infectées », précise le spécialiste.
Tests PCR : plus le virus est amplifié, plus la charge virale est faible
Pour détecter le virus dans le cadre d’un test PCR, le matériel génétique prélevé est ensuite amplifié. Ce processus se fait par cycles d’amplification génétique, aussi appelés « Ct », une valeur généralement comprise entre 10 et 45, comme l’indique la Société Française de Microbiologie (SFM) dans un avis rendu le 25 septembre dernier.
Grâce au degré d’amplification, il est possible de quantifier la charge virale : plus il y a de cycles, plus la charge virale est faible. « Au-delà de 33 CT, on considère que le virus est certes présent, mais qu’il y en a trop peu pour être réellement infectant », explique le Dr Nathan Peiffer-Smadja. C’est la raison pour laquelle la SFM propose de parler de « positif faible » au-delà de 33 Ct.
La charge virale donne une approximation du niveau de contagiosité
Si mesurer la charge virale peut donner des indications sur la contagiosité d’un patient, l’infectiologue précise néanmoins qu’il s’agit d’« une approximation de la réalité ». Et pour cause : « certaines personnes peuvent être quand même être infectantes malgré une charge virale basse », ajoute-t-il.
C’est pourquoi la Société Française de Microbiologie précise que « l’interprétation qui doit en être faite pour estimer le risque infectieux doit prendre en compte divers paramètres ». Parmi ces paramètres on retrouve la symptomatologie, la date de début des signes cliniques ou encore les conditions environnementales du patient.
Merci au Dr Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l’hôpital Bichat à Paris.
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