« Je suis très préoccupé par ce variant anglais », a confié l’immunologue Jean-François Delfraissy, ce mercredi 13 janvier au micro de France Info. Le président du Conseil scientifique appelle demande à la population de continuer à respecter scrupuleusement les gestes barrières et somme le gouvernement de prendre des mesures plus restrictives.
« De toute façon on va avoir une extension du variant anglais si des mesures ne sont pas prises », indique-t-il.
Pas d’ »extrême urgence » à reconfiner
Selon Jean-François Delfraissy, « la question n’est pas de bloquer, mais de ralentir » la diffusion du variant. Il souligne par ailleurs que « la France est dans une situation paradoxale » avec des chiffres qui n’explosent pas. « On a une France qui se situe mieux que l’ensemble des pays européens, mais les chiffres stagnent », précise-t-il. Selon l’immunologue, nous pourrions sortir de cette crise « autour de septembre 2021 ». « Il y a trois mois difficiles à tenir, ce sont les trois mois qui viennent », prévient-il.
Aussi, Jean-François Delfraissy se positionne en faveur du maintien de l’ouverture des écoles. « On pense que les données anglaises sur la pénétration du virus ne sont pas suffisamment claires pour nous pousser à fermer les écoles en France », détaille-t-il. Le président du Conseil scientifique encourage toutefois le gouvernement à durcir les règles sur les fermetures des classes en baissant la jauge nécessaire, actuellement fixée à trois cas, en cas de présence du variant apparu au Royaume-Uni. « Dès le premier cas de contamination au variant anglais nous devons fermer la classe », recommande l’immunologue.
Invité du journal télévisé de 20h sur TF1 la veille, il a indiqué que la France ne se trouvait pas dans « l’extrême urgence » concernant un troisième confinement.
Il faudra attendre « quelques jours » supplémentaires pour observer les « conséquences du 31 décembre », a-t-il détaillé, alors que 19 753 nouveaux cas positifs à la Covid-19 ont été recensés selon les données publiées mardi par Santé Publique France.
Une surveillance accrue des variants en circulation
« L’enjeu se situe autour du variant anglais », a déclaré le président du Conseil scientifique sur TF1. Apparu vers la mi-septembre, « il est devenu responsable de 50 % des contaminations vers la mi-décembre, donc au bout de 3 mois environ », explique le professeur.
En France, le virus a été détecté pour la première fois le 13 décembre, et représente désormais 1% des contaminations, selon les résultats préliminaires d’une enquête menée sur deux jours la semaine passée. « Si nous faisons des projections mathématiques, (…) nous sommes capables de prévoir dans une certaine mesure combien il y en aura le 1er février, puis le 1er mars, puis le 1er avril. On est en train d’anticiper un danger potentiel », assure Jean-François Delfraissy.
« Donc il faut tout faire pour ralentir le virus anglais, qui se transmet plus rapidement mais qui n’est pas plus grave », a-t-il insisté.
Il a par ailleurs précisé qu’en plus de cette menace, celle du variant sud-africain de la Covid-19 était également une crainte pour les autorités sanitaires. « Il pourrait, lui, échapper au vaccin », a-t-il précisé au sujet de cette deuxième mutation.
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