Covid-19 : la situation se dégrade dans le monde, un ministre canadien appelle à ne pas se réunir pour Noël

« Je suis le gars qui vole Noël pour vous protéger (…). Vous n’avez pas à m’aimer, mais j’espère que dans les années à venir, vous me respecterez pour avoir eu le courage de vous dire la bonne chose à faire. Et voilà la bonne chose à faire : restez en sécurité, protégez-vous les uns les autres, aimez-vous, prenez soin de vous. Il y a tant de façons de le faire. Mais ne vous réunissez pas pour Noël « , a déclaré ému aux larmes, Brian Pallister, le Premier ministre de la province canadienne du Manitoba, lors d’un point presse ce jeudi 3 décembre 2020.

A l’approche des fêtes de fin d’année et alors que l’épidémie de coronavirus circule toujours activement dans le monde, les autorités et organisations sanitaires alertent sur les risques d’un relâchement de la population.

Du Québec à la France, Noël se fêtera donc sous restrictions.

Rassemblements interdits au Québec

Le Premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé qu’il annulait sa décision de permettre aux Québécois de se rassembler pendant quatre jours à Noël, invoquant la forte augmentation des cas dans cette province canadienne.

« Quand on regarde la situation, on est obligé de se rendre à l’évidence : ce n’est pas réaliste de penser qu’on va réussir à réduire la progression du virus de façon satisfaisante d’ici Noël », a-t-il justifié lors d’une conférence de presse ce jeudi 3 décembre 2020.

Il y a deux semaines, le Premier ministre avait proposé un « contrat moral » aux Québécois : il permettait des rassemblements jusqu’à dix personnes à Noël mais, en échange, ces derniers limitaient les contacts une semaine avant et après cette fête.

Tout était conditionné pour que la situation sanitaire ne se dégrade pas. Or, la situation empire avec « une forte hausse » des cas dans presque toutes les régions du Québec, autour de 1 500 chaque jour, a affirmé François Legault.

Flambée des cas après Thanksgiving aux Etats-Unis

Les Etats-Unis ont enregistré sur la seule journée de ce jeudi, soit une semaine après Thanksgiving, plus de 211 000 nouveaux cas de contamination au coronavirus et 2 858 décès supplémentaires, des records sur une seule journée.

Le bilan de l’épidémie dépasse désormais les 14 millions d’infections et les 275 000 décès, tandis que le nombre d’hospitalisations dépasse les 100 000 dans le pays. Les experts craignent une aggravation de la crise avec près de 3 000 décès quotidiens au cours des deux prochains mois.

Craignant une surcharge des services de santé, le maire de Los Angeles a même ordonné mercredi aux habitants de se confiner.

Des experts insistent par ailleurs sur la nécessité de porter un masque : « J’entends des gens répéter comme des perroquets que les masques ne marchent pas, (…) que les grands rassemblements ne débouchent pas sur des événements superpropagateurs, s’est désolée la Dr Deborah Birx, coordinatrice de la cellule de crise sur le coronavirus de la Maison Blanche. Ils ont tort. »

Réunion de trois foyers distincts maximum au Royaume-Uni

La pandémie a déjà fait, dans l’ensemble du Royaume-Uni, plus de 55 000 morts, soit le niveau le plus élevé d’Europe en valeur absolue, et le cinquième pays du monde derrière les Etats-Unis, le Brésil, l’Inde et le Mexique.

Face au nombre inquiétant de contaminations, les quatre nations du Royaume-Uni ont tout de même convenues fin novembre d’assouplir les restrictions dues à l’épidémie pendant les fêtes de Noël, pour permettre à trois foyers maximum de se réunir pendant une période de cinq jours, soit entre le 23 et le 27 décembre.

Les rassemblements dans des salles des fêtes, hôtels ou encore des restaurants resteront interdits.

Tablées de dix personnes maximum en Allemagne, Espagne et Norvège

Chez nos voisins allemands, les réunions privées jusqu’ici limitées à cinq personnes pourront compter dix personnes entre le 23 décembre et le 1er janvier. Les enfants de moins de 14 ans ne sont pas compris.

Cependant, certaines régions feront exception : il n’y aura par exemple aucun assouplissement à Berlin, où on ne pourra se réunir qu’à cinq. Les restaurants et lieux culturels resteront clos dans le pays, au moins jusqu’au 10 janvier.

En Espagne, la jauge a été fixée à dix personnes les 24, 25 et 31 décembre et le 1er janvier. Les déplacements d’une région à l’autre seront exceptionnellement autorisés pour rejoindre des proches, entre le 23 décembre et le 6 janvier. Le couvre-feu nocturne en Espagne continentale pourra être retardé en fonction de régions jusqu’à 1h30 à Noël et au Nouvel An. La Catalogne a déjà annoncé qu’elle appliquera cet horaire limite.

Plus au nord, la Norvège a annoncé mercredi qu’elle relevait elle aussi à dix le nombre limite d’invités aux réveillons de fin d’année, avec respect de la distanciation physique. Jusqu’ici, un maximum de cinq convives était recommandé. Le pays nordique compte aujourd’hui l’un des taux de contamination à la Covid-19 les plus bas d’Europe.

Aggravation de l’épidémie en Italie

Depuis le début de la crise sanitaire, l’Italie figure parmi les pays européens les plus durement touchés par l’épidémie. Dimanche, les autorités ont fait état de plus de 60 000 morts de la Covid-19 depuis l’apparition de la maladie.

Sur la chaîne d’information SkyTG24, le ministre de la Santé, Roberto Speranza, a mis en garde la population contre tout relâchement lors des fêtes de fin d’année, ce samedi 5 décembre : « Si nous baissons la garde nous risquons de nous retrouver en janvier-février avec une nouvelle recrudescence (des contagions), et cela, nous ne pouvons pas nous le permettre. »

Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, a, par ailleurs, détaillé la semaine dernière toute une batterie de mesures de restriction qui seront mises en œuvre pour la période :

  • Interdiction des déplacements entre régions à partir du 21 décembre et jusqu’au 6 janvier, y compris pour les Italiens désireux de se rendre dans leur résidence secondaire.
  • Déplacements impossibles d’une commune à l’autre les 25 et 26 décembre et le 1er janvier.
  • Le couvre-feu de 22 heures à 5 heures reste en vigueur et sera allongé à 7 heures dans la nuit du Nouvel An.
  • Les pistes de ski et remontées mécaniques ne pourront rouvrir qu’à partir du 7 janvier.

Maintien de la règle de « bulle sociale » en Belgique et au Luxembourg

La Belgique s’apprête de son côté à passer des fêtes intimes. Les commerces ont rouvert le 1er décembre mais la règle de la « bulle sociale » n’éclatera pas pour Noël.

Les personnes seules ne pourront inviter que deux personnes, cette fois en simultané, de leur bulle sociale, tandis que les familles ne pourront inviter qu’un seul des contacts rapprochés de la famille à la fois, comme avant. Le soir du réveillon, le couvre-feu sera un peu assoupli. Il s’appliquera de minuit à 5 heures du matin contre 22 heures à 6 heures du matin en région bruxelloise et en Wallonie.

Les annonces sont similaires au Luxembourg, où maximum deux personnes issues d’un même ménage sont admises en plus du foyer.

Fin du couvre-feu et petit comité en France

En France, plus de 11 000 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés dimanche 6 décembre, largement au-dessus de l’objectif fixé pour lever les mesures de confinement au 15 décembre, soit 5 000 cas.

Le couvre-feu sera allégé les 24 et 31 décembre pour permettre aux familles de se réunir, a annoncé Emmanuel Macron le mardi 24 novembre. Mais les « réunions privées devront être limitées au maximum » en raison de l’épidémie, a-t-il précisé. 

Lors de la conférence de presse sur la stratégie vaccinale, jeudi 3 décembre, Jean Castex a recommandé « une jauge de six adultes, sans compter les enfants », pour les repas de fêtes.

Les remontées mécaniques des stations de ski resteront quant à elles fermées, tout comme les restaurants et bars, mais seront ouvertes pour certains groupes, comme les professionnels ou jeunes licenciés au sein d’une association sportive affiliée à la Fédération de ski, selon un décret publié vendredi 4 décembre au Journal officiel.

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