Au lycée Eugène-Delacroix de Drancy (Seine-Saint-Denis), 22 classes sont fermées depuis ce lundi 29 mars. Dans cet établissement où vingt parents d’élèves sont morts depuis le début de la pandémie de Covid-19, le corps enseignant plaide pour la fermeture complète de l’établissement.
22 classes fermées au lycée Delacroix
Depuis ce lundi, toutes les classes où un cas de contamination a été détecté sont fermées dans les 19 départements confinés. Au lycée Delacroix de Drancy, qui compte 2400 élèves, elles sont 22. Un dépistage massif va être organisé ce mardi 30 mars pour tous les élèves et le corps enseignant, a annoncé le recteur de l’académie de Créteil. 60 élèves ont été contaminés depuis le 1er mars.
Dans cet établissement, la détresse se mesure avec un constat terrible : depuis un an, vingt parents d’élèves sont morts du nouveau coronavirus. « On nous a communiqué ce nombre lors du dernier conseil d’administration en décembre », a précisé Fabrice Morel, enseignant et délégué du SNES-FSU 93, à France Bleu Paris.
Le 26 mars, alors que les contaminations augmentaient, des enseignants ont adressé une lettre au président de la République et au ministre de l’Éducation nationale, pour demander la « fermeture urgente et temporaire » de l’établissement.
Droit de retrait des enseignants
Face à l’explosion des contaminations, une vingtaine de professeurs du lycée de Drancy ont exercé leur droit de retrait, relaie TF1. « C’est criminel de laisser cet établissement ouvert. Malgré la jauge de 50 % d’élèves accueillis, le protocole sanitaire est ingérable. On reste 30 par classe, les élèves portent souvent mal le masque. Il n’y a qu’une solution : qu’on ferme le lycée pour quinze jours en passant aux cours en distanciel », a réclamé auprès du Parisien Aline Cottereau, professeure de lettres.
C’est criminel de laisser cet établissement ouvert.
« On voit aujourd’hui que le protocole sanitaire mis en place par Jean-Michel Blanquer est très insuffisant et ne permet pas d’empêcher les contaminations (…) On a un poste et demi d’infirmière pour 2500 élèves. On comprend évidemment que ça ne peut pas fonctionner comme ça », a enchéri auprès d’Europe 1 un professeur de mathématiques du lycée.
Une situation inquiétante partout en France
La Seine-Saint-Denis, où se trouve le lycée Delacroix de Drancy, est le département de France où le virus circule le plus. À la date du 29 mars, le taux d’incidence était d’environ 800 cas pour 100.000 habitants.
Depuis le début de la semaine, l’exécutif est sous pression face à l’explosion du nombre de personnes en réanimation : 4974, à la date du 30 mars, dépassant le pic de la deuxième vague de novembre. Un nouveau conseil de défense sanitaire se réunira mercredi 31 mars. Selon franceinfo, Emmanuel Macron pourrait s’exprimer lors d’une allocution télévisée à son issue, dans la soirée.
Invité de France Inter ce mardi, le professeur Gilles Pialoux a dénoncé la décision du président de ne pas reconfiner fin janvier : « On a pris tellement de retard que toute mesure sera plus dure et plus durable. »
De son côté, quelques jours plus tôt, le chef de l’État a pourtant estimé n’avoir « aucun mea culpa » à présenter pour ne pas avoir reconfiné le pays en janvier, tout en annonçant que de « nouvelles prises » devraient être prises dans les « prochains jours et semaines ».
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