Contre le vitiligo, une crème révolutionnaire arrive bientôt sur le marché

Pour les patient.es, c’est la fin d’un désert thérapeutique. Jeudi 19 avril 2023, un premier traitement contre le vitiligo a reçu une autorisation de mise sur le marché dans toute l’Union européenne. Après six mois, l’application de cette crème du nom d’Opzelura aurait permis de réduire drastiquement l’atteinte du visage des patient.es testé.es lors des essais cliniques. Le médicament devrait arriver en pharmacie d’ici quelques mois.

« C’est une très grande nouvelle pour les malades du vitiligo dans toute l’Europe ! », se réjouie l’Association Française du Vitiligo, dans un communiqué. Ce traitement devrait rendre service aux près d’1 million de Français.es atteint.es de vitiligo, cette maladie dermatologique dépigmentante auto-immune.

Pour le professeur Julien Seneschal, responsable de l’unité dermatologie inflammatoire et auto-immune au CHU de Bordeaux – ayant participé aux deux principales études – l’efficacité d’une telle crème pourrait même ouvrir « la voie d’autres traitements innovants », déclare-t-il dans Le Journal du dimanche.

Après six mois, une repigmentation “satisfaisante”

Développé par le laboratoire Incyte, le traitement aurait montré des bénéfices remarquables au travers de deux études. Sur les 661 patient.es atteint.es de vitiligo ayant appliqué la crème deux fois par jour, près d’un tiers ont constaté une amélioration d’au moins 75 % de la pigmentation de leur visage après six mois de traitement. « Opzelura ne doit pas être appliqué sur plus de 10 % du corps en même temps », précise tout de même l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Le principe actif de cette crème – le ruxolitinib – permet de bloquer les enzymes JAK 1 et 2, responsables de la réduction de la capacité du système immunitaire à s’attaquer aux mélanocytes. Ceux-ci sont, eux-mêmes, responsables de la pigmentation de la peau et provoquent ces plaques roses pâles ou blanches caractéristiques de la maladie. 

Pour l’heure, l’acné semble être l’effet secondaire le plus fréquemment rapporté (1 personne sur 10). Contre-indiqué pour les enfants de moins de 12 ans, les femmes enceintes ou allaitantes, le traitement ne devrait être délivré que sur ordonnance et avec supervision médicale. « Le médecin peut arrêter le traitement s’il n’y a pas d’amélioration satisfaisante après un an de traitement », prévient l’EMA.

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