Consulter un psy enceinte : quand, motifs, prix ?

Entre les changements du corps, les bouleversements hormonaux, l’appréhension de devenir parent, certaines futures mamans éprouvent le besoin de consulter un psychologue pendant leur grossesse. Lara Cocheteux, psychologue clinicienne spécialisée en périnatalité, nous livre ses conseils.

  • Consulter un psychologue enceinte
  • Dans quels cas ?
  • Quand ?
  • Stress pendant la grossesse
  • Combien ça coûte ?
  • Consultations gratuites

Faut-il consulter un psychologue enceinte ?

Consulter un psychologue pendant la grossesse n'est absolument pas indispensable. "Il ne faut pas mettre de pression supplémentaire sur les femmes. Il n'y a pas de nécessité a priori à consulter", énonce d'emblée la psychologue. Consulter pendant la grossesse permet toutefois d'identifier des signes de vulnérabilité ou de fragilité pendant la grossesse, et peut donc s'avérer un outil précieux pour dépister et mieux prendre en charge la dépression du post-partum.

Dans quels cas consulter un psy pendant la grossesse ?

Certaines femmes choisissent de consulter avant même d'être enceinte. "Elles s'interrogent. Sont-elles vraiment prêtes, ont-elles vraiment envie d'être mère ou est-ce que c'est la pression sociale, celle du conjoint ? Il y en a qui ont envie d'avoir un bébé mais ont une appréhension liée par exemple à une histoire familiale ou personnelle particulière. Elles souhaitent démêler un maximum de choses en amont", explique Lara Cocheteux. D'autres viennent parce qu'elles ont une petite appréhension. "Approfondir sa connaissance de soi, prendre soin de soi, cela devrait faire partie de ce qu'on met en place pour bien démarrer dans la vie.", ajoute-t-elle. 

Mais la grande majorité des femmes enceintes qui consultent un psychologue le font parce qu'il y a une angoisse. "Cette angoisse peut être sans motif apparent, leur grossesse se passe très bien, soit ce peut être une angoisse massive sur un terrain anxieux à la base. Bien sûr les hormones de grossesse n'aident pas", détaille la psychologue. Parfois, les femmes éprouvent le besoin de consulter parce qu'elles vivent une grossesse à risque, qu'elles ont un problème médical très anxiogène, ou dans le cadre d'un parcours de PMA. "Ca peut être aussi parce qu'il y a eu une grossesse antérieure qui s'est mal passée, voire s'est  terminée par un deuil, la perte de l'enfant. Ou parce qu'il y a eu une dépression post partum ou une crise dans le couple après un premier enfant, un accouchement traumatique. Dans d'autres cas, il s'agit d'un enfant qui n'a pas été programmé ou dans le cadre d'une réflexion autour d'une IVG", ajoute-t-elle. 

Quand consulter un psychologue pendant la grossesse ?

On peut consulter à n'importe quel stade de la grossesse, parfois même avant la conception, dès qu'on en ressent le besoin. Cela peut être en tout début de grossesse ou même dans les semaines qui précèdent la naissance afin de préparer la période post-natale. "Il arrive également que la grossesse déclenche des troubles, obsessions, des choses qui n'existaient pas avant et  auxquelles on ne s'attendait pas", explique Lara Cocheteux. Alors que les femmes sont très bien informées sur les transformations physiques liées à la grossesse, elles le sont beaucoup moins sur les transformations sur le plan psychique. Ces dernières concernent d'ailleurs également les papas ! "Une grossesse fait revisiter toute son histoire personnelle, son enfance, son éducation, les liens familiaux. C'est  une vraie étape de maturation, de transformation, plutôt positive d'ailleurs, car elle permet d'avancer.", résume la psychologue. 

  • Enceinte, pourquoi je pleure tout le temps ?

    Est-il normal de pleurer pendant la grossesse ? Au-delà des "hormones" qui prédisposent à plus de sensibilité, les futures mamans ne pleurent jamais pour rien, assure Nathalie Lancelin-Huin, psychologue et auteure du livre "Enceinte, voyage au cœur des émotions".

Stress pendant la grossesse, faut-il s'inquiéter ?

Lorsqu'une femme enceinte exprime une anxiété, un stress, ne se sent pas aussi heureuse qu'elle pensait l'être, il n'est pas rare qu'elle s'entende dire que ce stress est mauvais pour son enfant. "Ce sont des phrases très culpabilisantes qui empêchent parfois les femmes de consulter, ou juste de reconnaître qu'elles ne se sentent pas bien. Mais elles doivent s'apaiser. Traverser des émotions positives ou négatives au fil des mois est absolument normal et ne doit pas les inquiéter. Ce n'est péjoratif pour l'enfant que lorsqu'il s'agit d'un stress intense prolongé et quotidien", observe Lara Cocheteux. Certains signes doivent toutefois alerter, par exemple si l'angoisse est massive, que le mal-être a un impact sur la vie de couple, le sommeil. Mais là encore, des solutions existent et il suffit parfois d'une seule consultation pour y voir plus clair. "Ces consultations sont précieuses pour la suite ! Il est préférable de consulter rapidement, avant que les choses ne prennent de l'ampleur", insiste la psychologue. 

Consulter un psy pendant la grossesse, combien ça coûte ?

Il n'existe pas de prise en charge particulière de la Sécurité Sociale des consultations avec un psychologue pendant la grossesse. Consulter un psychologue en maternité est gratuit, mais ils ne peuvent assurer le suivi de toutes les femmes. Ils orientent donc généralement leurs patientes vers un psychologue en ville dont le tarif est généralement d'environ 60 euros. "Les psychologues font des factures et les mutuelles, surtout depuis le Covid, remboursent de mieux en mieux les consultations.", explique Lara Cocheteux. En octobre dernier, ​​l'Assemblée nationale a largement voté la prise en charge par l'Assurance maladie de huit séances chez le psychologue. Il s'agit de consultations de 30 minutes, donc très courtes, qui nécessitent une prescription médicale. Un annuaire va être mis en place prochainement afin de permettre aux patients d'identifier les psychologues concernés. 

Consultations gratuites pendant la grossesse

Il est possible de rencontrer gratuitement un psychologue pendant la grossesse, par exemple au sein d'une PMI mais aussi en s'adressant à des associations de femmes ou de périnatalité. 

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