On parle bie de survie, oui. Morbier, jambon cru, bacon, rosette, salami, pommes de terre… Tout cela est bien savoureux mais représente surtout un monceau de graisses et de sel. Plan d’attaque pour conserver son système digestif.
Ce week-end, vous avez peut-être marqué l’ouverture officielle de la saison des raclettes, et les avancées de bras pour tremper ses bâtonnets de concombre dans du houmous ont laissé place aux mouvements de poêlons. Sauf que le grand retour du combo fromage-charcuterie a égratigné quelques systèmes digestifs au passage. La cause du problème est simple : près de neuf mois environ vous séparent de la dernière raclette savourée. «Le corps n’est plus habitué à recevoir un apport aussi massif de graisses à traiter par le foie et la vésicule biliaire. Les organes se retrouvent dépassés, ils ne réussissent pas à traiter l’information. On se retrouve ainsi à avoir comme une mini-crise de foie», explique Raphaël Gruman, nutritionniste à Paris (1). Sans oublier que le manque de fibres contenues dans le plat montagnard peut aussi perturber la digestion.
Comme l’honnêteté nous pousse à reconnaître que la raclette du week-end dernier ne sera – fort heureusement – pas la dernière, voici quelques astuces pour savourer en total respect de votre foie et de vos intestins.
En vidéo, comment réaliser un plateau de fromages idéal
Limiter les dégâts pendant le repas
Prévenons immédiatement un tollé général : pas question ici de dénaturer le mets en troquant le fromage pour du tofu soyeux. On se contente de simples ajustements pour prévenir des lendemains difficiles. On commence par limiter l’apport en gras en privilégiant des viandes maigres, comme «de la viande des Grisons ou du jambon blanc», conseille le nutritionniste. Afin de conserver son système digestif intact, on ajoute ensuite des légumes dans son assiette. «Les fibres des légumes et des fruits amélioreront le transit et faciliteront la digestion. On peut par exemple ajouter de la salade verte, des brocolis ou encore manger une salade de fruits en dessert», conseille le professionnel.
Mais le gras n’est pas le seul accusé dans l’histoire. Une soirée raclette, c’est aussi faire le trop-plein de sel. Pour éviter le drame, on s’assure que son verre d’eau est rempli tout au long du repas «pour drainer et faciliter le travail du foie par la suite», indique Raphaël Gruman. Bien sûr, on tente de limiter l’alcool pour éviter de ralentir l’efficacité de son foie.
Adapter son alimentation post-raclette
Classique, acide mais payant, le jus de citron bu à jeun permet de s’assurer un réveil en fanfare. L’acide citrique de l’agrume booste la machine en stimulant la production de bile dans le foie, nécessaire pour digérer. Pour bien faire, on presse un citron bio dont on dilue le jus dans une eau à température ambiante.
«Pour éliminer les toxines du foie, on peut aussi prendre des ampoules de radis noir achetées en pharmacie et diluées dans un verre d’eau», ajoute le nutritionniste. Le légume racine «active les mouvements de l’intestin qui permet la contraction de la vésicule biliaire, souvent responsable d’un mauvais transit», nous expliquait la naturopathe Claire Marino dans un précédent article.
Un petit-déjeuner riche en fibres
Si certain(e)s ont faim au réveil, on privilégie fibres et acidité des fruits pour booster sa digestion. En pratique, Raphaël Gruman préconise «des fruits entiers, quelques tranches de pain complet ou des céréales type muesli mélangées à du lait, des fruits secs et des oléagineux (amandes, noisettes, noix etc.).»
À écouter : le podcast de la rédaction
Bouger le plus possible
Tout au long de la journée post-fromage, l’accent doit être mis sur l’hydratation afin de drainer, d’évacuer au maximum les toxines et de réhydrater le corps. Les plus radicaux – et les moins indemnes – ne mangeront que des soupes le lendemain ; les autres se contenteront d’une mise au vert pour compenser le manque de fibres de la veille : «on consommera plutôt des salades de crudités, les légumes cuits ou des soupes de légumes», informe le professionnel.
Le tout doit être accompagné d’un minimum d’activité physique. En aucun cas pour tenter vainement de brûler les calories ingérées, mais pour aider un foie qui peine à travailler. Le nutritionniste le rappelle : «En activant la circulation sanguine, l’activité physique provoque un afflux de sang vers le foie et l’aide à fonctionner.» Inutile de se forcer à courir une heure. Une demi-heure de marche rapide ou de longueurs en piscine suffit. De quoi lutter, en même temps, contre le blues du dimanche.
(1) Raphaël Gruman est auteur de plusieurs ouvrages dont, Mind, le meilleur régime pour le cerveau, (Éd. Leduc.s), 18 euros, co-écrit avec Anne Dufour et Carole Garnier.
*Cet article, initialement publié en novembre 2016, a fait l’objet d’une mise à jour.
Source: Lire L’Article Complet