Comment la chaleur impacte le désir et la sexualité

Si l’été est chaud du côté de la météo, ce n’est pas forcément le cas de notre libido. La sexologue Claire Alquier nous explique comment la chaleur impacte le désir et la sexualité.

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Sea, sex and sun… Si certains s’adonnent sans retenu au corps à corps en pleine chaleur (et en écoutant la chanson de Gainsbourg), pour d’autres, les températures élevées sont rédhibitoires. Selon un sondage Opinion Way publié en juin 2019 et réalisé pour la marque Climsom (1), près d’un Français sur deux connaît une baisse de libido à la saison estivale, en raison de la hausse du mercure. La sexologue Claire Alquier nous explique en quoi la chaleur influence le désir et les rapports charnels.

Madame Figaro. – Cette baisse de la libido quand il fait très chaud vous étonne-t-elle ?
Claire Alquier.-
Non, quand on a trop chaud, on va transpirer et se sentir moite. Si la transpiration peut exciter certaines personnes, d’autres n’auront pas envie de corps-à-corps avec leur partenaire, car l’acte sexuel va demander de l’effort et procurer encore plus de chaleur peau contre peau. Nous avons aussi beaucoup d’idées reçues sur la transpiration, comme le fait qu’elle est sale et peut dégoûter le ou la partenaire. Sans elles, nous serions peut-être plus enclins à faire l’amour quand il fait chaud. Enfin, le contexte général impacte notre libido et notre énergie sexuelle. Quand il fait 38 degrés en ville, que le bureau et le métro ne sont pas climatisés et que l’on a eu des réunions pénibles, on peut imaginer qu’on ne soit pas d’humeur à faire l’amour en rentrant.

On a pourtant coutume de penser que l’on fait davantage l’amour en été…

La période est synonyme de vacances et de détente. Quand on est reposé, on a plus le temps pour avoir des rapports sexuels. Comme il y a du soleil et que les jours rallongent, on va aussi être davantage enclin à sortir et à partager des activités à l’extérieur, des moments agréables entre amis et/ ou avec son ou sa partenaire. Il ne faut pas oublier que le désir résulte notamment de notre rapport au plaisir de manière générale. Quand on a un comportement décomplexé et que l’on s’autorise à vivre ses désirs, ça se ressent sur la libido. Au contraire, si on culpabilise dès que l’on cède à une envie ou que l’on y résiste, ça se reflètera dans l’intimité. Et puis l’été, le rapport au corps change, on porte moins de vêtements… etc. C’est un ensemble qui nourrit l’énergie sexuelle.

En vidéo, désir sexuel : paroles d’experts

Comment selon vous, concilier vie sexuelle et chaleur ?
Déjà, il faut faire en sorte que l’atmosphère soit agréable. On peut changer les draps, utiliser des matières plus légères et bien s’hydrater. Sous le coup de la chaleur, on n’a pas envie de s’adonner à un «marathon du sexe», d’être dans la performance. Au contraire, on peut profiter de la torpeur qu’impose la canicule pour faire l’amour lentement, de façon plus sensuelle, et par exemple ne pas forcément aller jusqu’à la pénétration. C’est l’occasion aussi de rendre l’activité ludique en jouant avec un brumisateur, ou de changer ses habitudes en organisant des moments intimes sous la douche.

Dans ce sondage publié l’année dernière, 39 % des interrogés pensaient à faire chambre à part parce qu’ils dorment mal avec leur partenaire lorsqu’il fait très chaud. Une bonne idée pour doper sa libido ?
Oui, dormir séparément permet de se donner des rendez-vous érotiques. Le plaisir de se manquer et de se retrouver est un bon stimulant du désir. Si on fait chambre à part, on dort aussi mieux parce qu’on a moins chaud, on sera donc plus disposé à faire l’amour et on prendra encore plus de plaisir au lit.

(1) Sondage Opinion Way réalisé pour la marque Climsom, sur la base d’un échantillon de 1013 personnes représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus.

* Initialement publié en juin 2019, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.

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