En cherchant bien, vous pouvez dénicher une carte gratuite, sans frais pour vos retraits en France ou à l’étranger, et dotée d’assurances complètes.
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Au fil des ans, les banques en ligne ont démocratisé leurs offres : chacun peut désormais y trouver une carte bancaire adaptée à ses besoins et gratuite. Face à cette concurrence, les banques traditionnelles ont fait évoluer leurs tarifs, et adopté de nouveaux services permettant de piloter plafonds de paiement et de retraits, d’améliorer la sécurité en ligne, etc. Autant de paramètres à prendre en compte pour trouver la meilleure solution, et la moins chère.
Banque de réseau, du simple au triple
Dans les banques traditionnelles, la carte à autorisation systématique coûte en moyenne 31€ par an, d’après l’étude annuelle de l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV). Comptez 44,50 € pour une Visa ou une Mastercard, près de 130 € pour une Premier ou Gold, et 200 à 300 € pour le haut de gamme (Platinum, Infinite…). Pour payer le moins cher possible, la carte à autorisation systématique est donc la meilleure option. En sachant que le solde de votre compte sera consulté à chaque retrait ou paiement, ce qui peut entraîner un refus de transaction si vous dépassez les limites. « Aujourd’hui, ces cartes fonctionnent presque partout, y compris au péage ou dans les parkings publics », rassure Maxime Chipoy, président de Moneyvox.
A savoir. Les assurances associées à ces cartes varient beaucoup d’un établissement à l’autre. Un point à bien examiner dans le contrat ou l’offre en ligne.
En ligne, des offres souvent gratuites
Dans les banques en ligne, les cartes à autorisation systématique (carte Fosfo chez Fortuneo, Welcome ou Ultim chez Boursorama, Hello One chez Hello Bank) sont gratuites, parfois à condition de vous en servir pour régler vos achats une à cinq fois par mois. Orange Bank offre la Mastercard standard à des conditions comparables. Une carte tout aussi gratuite chez ING, sans condition… mais également sans chéquier ni découvert autorisé. Ces cartes sont parfois assorties d’assurances de bon niveau. « La carte Ultim est dotée des mêmes garanties qu’une Visa premier », explique Xavier Prin, chez Boursorama. Et pour décrocher une carte Premier ou Gold gratuite, vous devrez en général remplir des conditions de revenus, d’épargne, ou d’encours sur le compte.
À savoir. Fortuneo demande ainsi de justifier de 1.800 € de revenus mensuels, ou 10.000 € d’épargne. Chez ING, il faut déposer au moins 1.200 € par mois sur le compte.
Plafonds de retraits et paiements, le grand écart
Hello One, carte à autorisation systématique de la banque en ligne de BNP Paribas, limite les paiements à 1.000 € par mois et les retraits à 400 € par semaine. Suffisant pour de nombreux ménages, un peu juste pour d’autres. En comparaison, Boursorama accorde respectivement 3.000 et 500 € avec la carte Ultim. Dans les banques de réseau, il est parfois nécessaire de prendre une carte haut de gamme pour bénéficier de plafonds élevés. Certains établissements permettent à leurs clients d’ajuster ce plafond, temporairement et plus rarement de manière définitive, via leur espace client en ligne ou sur l’application mobile de la banque.
A savoir. « Mais si vous demandez à votre conseiller en agence de le faire pour vous, certaines banques facturent des frais », avertit Luka Payras, chez Selectra.
Frais à l’étranger, à surveiller
Pour vos retraits et paiements par carte en zone euro, votre banque ne peut pas facturer des frais différents de ceux qu’elle pratique en France. En revanche, pour les transactions en devises, l’addition est souvent lourde. Les banques en ligne se livrent une rude concurrence sur ce point. Elles ont lancé de nouvelles cartes offrant des paiements hors zone euro sans frais, ainsi que tout ou partie des retraits. Parmi les cartes gratuites, c’est le cas de Fosfo pour Fortuneo, d’Ultim chez Boursorama, d’Intégrale chez ING, etc.
A savoir. « Certaines banques réservent cet avantage à des cartes payantes, comme Hello Prime, qui coûte 5 € par mois, ou la carte Premium chez Orange Bank », souligne Laure Prenat, chez Panorabanques.
Une assistance médicale hors de France
Les cartes bancaires sont connues pour offrir à l’étranger une assistance médicale – rapatriement, prise en charge des frais médicaux sur place, visite des proches, etc. « Ces garanties sont liées à la détention de la carte, et non au fait d’avoir réglé le voyage avec elle », précise Luka Payras. Leur niveau dépend du type de carte détenue. « La prise en charge des frais médicaux est plafonnée en général à 11.000 € environ avec une Visa ou une MasterCard classique, contre 155.000 € avec une Premier ou une Gold ».
A savoir. Si vous voyagez régulièrement dans des pays où les soins sont onéreux, une carte haut de gamme est donc recommandée. Ces plafonds varient peu selon les banques.
Voyage, couverture à comparer
Les garanties des cartes haut de gamme couvrent également les premiers frais entrainés par un retard d’avion, la perte ou le vol de bagages, etc. Elles incluent surtout une assurance « annulation de voyage », toutefois souvent moins étendue et plus sélective que celles proposées par les voyagistes. « Cette garantie vous rembourse les frais d’annulation ou d’interruption du voyage, par exemple seulement en cas de maladie soudaine ou encore de décès d’un proche, de préjudice matériel important, de licenciement économique, embauche, mutation professionnelle, suppression ou modification des congés par l’employeur », énumère Luka Payras.
A savoir. « Dans certains cas, l’assurance voyage laisse à votre charge une franchise, par exemple 20% des frais d’annulation ». Des justificatifs vous seront demandés.
Des garanties à connaître
Une Visa ou une MasterCard classique prévoit le versement d’un capital (parfois autour de 100.000 €) à vos proches si vous décédez lors d’un transport payé avec la carte, même en France. « Elle comporte aussi une assistance juridique, qui offre une prise en charge des frais d’avocat à l’étranger, et une avance au-delà », précise Luka Payras. Les plafonds sont plus élevés sur une Visa Premier ou une Gold MasterCard. Certains établissements y ajoutent d’autres garanties. Ainsi, avec Ultim (9,90 € par mois), Boursorama offre une extension de garantie couvrant pendant trois ans l’électroménager et les appareils électroniques valant plus de 75 €, et cela même s’ils ont été acquis avant la souscription.
A savoir. Même principe chez Orange Bank, avec la carte Premium – 5 € par mois pendant six mois, puis 8 €.
Le débit différé parfois moins cher
Pour payer moins cher, il n’est plus forcément nécessaire d’opter pour le débit immédiat. « Il n’y a que quelques euros d’écart avec le débit différé, voire, de plus en plus souvent, aucune différence tarifaire. Certaines banques proposent même la souscription de cartes à débit différé à un prix inférieur au débit immédiat, car les commissions qu’elles prélèvent sur les transactions auprès des commerçants peuvent être supérieures », observe Sandrine Perrois à la CLCV. Si ce crédit gratuit (vos paiements sont prélevés au début du mois suivant) vous arrange, ne vous privez pas. D’autant que les banques indiquent de plus en plus souvent quel serait le solde du compte si les paiements en attente étaient débités. Vous savez ainsi où vous en êtes.
Loisirs, certaines cartes assurent
Si vous pratiquez les sports d’hiver, détenir une carte Premier, Gold ou équivalent vous dispense de payer une assurance neige. « La garantie liée à une carte haut de gamme prend en charge les frais de secours sur piste et le transport à l’hôpital aux frais réels, les frais médicaux liés à l’accident de ski éventuellement non remboursés par l’assurance maladie et la complémentaire santé, ainsi que les dégâts sur le matériel, dans la limite de 800 €, et avec parfois une franchise de 20% à votre charge », précise Luka Payras. Même les forfaits inutilisés sont parfois remboursés. Toutefois, pour profiter de cette couverture, qui protège également vos proches, il est nécessaire d’avoir payé au moins une partie du séjour avec la carte.
Des retraits parfois payants
Le coût de votre carte dépend aussi des frais facturés lorsque vous retirez de l’argent à d’autres distributeurs automatiques que ceux de votre banque. Dans les banques classiques, ces retraits déplacés coûtent environ 1€, parfois dès le premier ou le deuxième dans le mois si vous détenez une carte à autorisation systématique, et à partir du quatrième ou cinquième sur des cartes plus chères. Dans les banques en ligne, ces retraits sont en général gratuits. Mais gare aux exceptions. Par exemple, ING avec son offre Essentielle facture 1€ au-delà du cinquième retrait dans le mois, et Hello bank dès le premier retrait hors distributeurs BNP.
Des fonctions à paramétrer
Un nombre croissant de banques vous permettent, depuis l’application ou votre espace client, de bloquer la fonction « sans contact » si vous ne souhaitez pas l’utiliser. Ou même de bloquer temporairement toute utilisation de votre carte. Pratique si vous ne la retrouvez plus et pensez l’avoir tout simplement oubliée à la maison. Même principe pour la fonction « paiement sur Internet ». Elle peut parfois être activée ou désactivée à volonté, en un simple clic. Pour limiter les possibilités de fraude sur votre compte, il suffit de l’enclencher seulement lorsque vous faites du shopping en ligne.
Agir avec prudence
« En cas de fraude, les consommateurs sont bien protégés par la réglementation. Le principe est que les débits frauduleux réalisés sans le code secret doivent être intégralement remboursés par la banque, sauf si elle peut prouver votre mauvaise foi ou une négligence grave. Seule une franchise de 50 € est appliquée, si le code secret a été utilisée. Cela rend peu attractives les assurances « moyens de paiement » proposées par les banques, quand elles se résument peu ou prou à ces garanties. Lorsque vous composez le code dans un magasin ou à un distributeur, pensez à cacher votre main avec l’autre, car vous pouvez être observé, par un fraudeur ou une caméra. Si l’escroc réussit ensuite à voler votre carte, il pourra s’en servir avec le code. Et attention à ne pas vous laisser piéger par le phishing. Car quand vous avez naïvement donné le code ou les coordonnées de votre carte, les banques estiment souvent que vous avez fait preuve de négligence et refusent de rembourser. Les juges leur donnent raison si le piège était tellement grossier que vous auriez dû vous en rendre compte. »
Olivier Gayraud, juriste à la CLCV (Association Consommation, logement et cadre de vie.)
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