Claire Chabrier, présidente de France Invest : "La sauvegarde de la vie familiale est un combat de tous les jours"

Environnement, parité et diversité sont les enjeux de la nouvelle présidente de France Invest.

Une heure de réveil ?
7 heures. Je m’occupe de mes filles de 8 et 12 ans, c’est la course jusqu’à 8 heures. Dans mon écosystème très masculin, les calls peuvent se faire tôt le matin ou tard le soir. La sauvegarde de la vie familiale est un combat de tous les jours.

Le pitch de votre poste ?
Directrice associée d’Amundi Private Equity Funds, j’accompagne les entreprises dans leur croissance. Depuis juin dernier, je suis aussi présidente de France Invest, l’association qui représente les différents métiers de l’investissement en France. Je suis la deuxième femme à occuper ce poste en 40 ans…

L’impact que vous aimeriez avoir ?
J’en vois trois. D’abord, continuer à accélérer la transition environnementale, il en va de notre reponsabilité d’investisseurs. Ensuite, agir sur la parité et la diversité – j’ai lancé le Prix des Talents féminins chez France Invest, ainsi qu’un conseil d’administration des moins de 35 ans, pour attirer plus de jeunes et les laisser nous challenger. Enfin, convaincre les entrepreneurs que nous ne sommes pas là pour diviser tous les coûts par deux, mais bien pour financer et accompagner l’innovation, le développement, partager nos connaissances et les best practices.

En vidéo, les clés pour prendre sa place au bureau et sa carrière en main

Un défi pour demain ?
Faciliter l’accès des particuliers à notre classe d’actifs pour que l’épargne des Français puisse irriguer l’économie réelle dans les territoires.

S’il faut remonter à l’origine ?
Une jeunesse en Auvergne, à Mauriac. Des parents dans le domaine de la santé. Je ne viens pas du sérail parisien, mais la valeur travail a toujours été première à la maison, y compris chez les femmes. Mes deux grand-mères travaillaient.

Un accélérateur de parcours ?
Dix ans en Europe de l’Est, en début de carrière. Comme ce marché n’était pas le plus sophistiqué ni le plus demandé, j’ai eu des responsabilités très vite.

Un obstacle sur la route ?
Le retour en France, en 2011, après dix ans d’absence, dans un métier où le réseau est d’or… Ça n’a pas été simple. Ce qui m’a aidée, c’est de savoir aller frapper aux portes. J’ai levé la main pour entrer au conseil d’administration de France Invest. Et trois ans plus tard, pour postuler à la présidence de l’association. Lever la main, ne pas s’empêcher : c’est un conseil que je donne à mes filles.

À écouter : le podcast de la rédaction

Évoluer dans un milieu d’hommes ?
J’ai passé des années à vouloir leur ressembler. Les après-midi de team building en Europe de l’Est, ce sont des stages de tir à la kalachnikov ! Aujourd’hui, j’ose mettre un pantalon de couleur, une robe à fleurs. Revendiquer les dossiers d’ingénierie… Les jeunes femmes que je mentore le disent : quand elles regardent les associés hommes, elles ont du mal à se projeter. Nous avons un rôle à jouer pour les attirer mais aussi les garder.

Votre définition de l’influence ?
Décider et faire ce qu’on a décidé.

Un business mantra ?
«J’ai peur mais j’y vais.»

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