Chien, chat, cheval, dauphin…des animaux au service de notre santé

Fidèles compagnons, ils participent à notre bien-être, et plus encore. La science s’est intéressée de près à ces thérapeutes singuliers.

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C’est prouvé, avoir un animal à ses côtés rend plus heureux et maintient en bonne santé. D’ailleurs, les chercheurs ont depuis longtemps posé les bases de la zoothérapie. Cette discipline scientifique a révélé à quel point un animal, avec l’aide d’un soignant, apporte un soutien thérapeutique à des enfants ou des adultes souffrant de troubles mentaux ou de handicaps. On parle alors de « médiation animale« . « De nombreuses études ont montré que tous les animaux familiers peuvent générer du bien-être, et parfois même jouer un rôle préventif sur la santé physique de leur maître, à partir du moment où l’on crée un lien avec eux. Par exemple, le chien comprend environ 150 mots, 200 pour les plus intelligents, et cela lui permet d’interagir facilement avec nous. Le chat aussi capte beaucoup de mots, mais il n’a pas toujours envie de réagir !« , souligne Laurence Paoli, ancienne collaboratrice du Muséum national d’Histoire naturelle, auteure de Quand les animaux nous font du bien (éditions Buchet-Chastel).

Le chien prévient de nombreuses maladies

La canithérapie ou cynothérapie est l’une des disciplines de la zoothérapie. Le chien intervient dans un contexte médical en présence d’un thérapeute. A ne pas confondre avec le chien d’assistance, qui vit au domicile de la personne à seconder.

Le robuste saint-bernard a tracé le chemin d’une longue lignée de sauveteurs de légende. Le labrador, sociable et docile, est recommandé pour guider les malvoyants. Les saint-pierre, golden retrievers, labradoodles et bergers allemands sont aussi éduqués pour assister des personnes en situation de handicap.

Le nez du chien, son meilleur atout

Le chien possède 200 000 millions de cellules olfactives, contre seulement 5 millions chez l’humain. De plus, son cerveau présente un lobe olfactif proportionnellement 4 fois plus grand que le nôtre. « En fonction des races, l’odorat est différent, indique Serge Ciccotti. Les meilleurs semblent être les bassets et les bergers, et les moins doués, les dogues et les lévriers. Mais, dans la réalité, on utilise aussi bien des beagles, que des bergers malinois et des labradors« . C’est aussi une question d’éducation.

Promener son chien permet de réduire les risques cardiovasculaires

Une étude parue dans la revue Japanese Psychological Research en 2009 a montré que, lorsqu’un chien et son maître se regardent dans les yeux, leur taux respectif d’ocytocine – l’hormone du bonheur, de l’attachement, de l’amour, du lien social – monte en flèche. « Le fait de caresser et/ou de parler à un chien entraîne, outre une augmentation de l’ocytocine, des baisses de la pression sanguine et un ralentissement de la fréquence cardiaque« , explique Serge Ciccotti, docteur en psychologie et auteur de Pourquoi les gens ont-ils la même tête que leur chien ? (éditions Dunod). De plus, les propriétaires de chiens marchent en moyenne deux fois plus, puisqu’ils promènent leur animal. Avec à la clef, comme pour toute activité physique régulière, moins de maladies cardiovasculaires, de surpoids, de diabète et de stress !

Le chien, éduqué à détecter un cancer

Certains chiens ont été éduqués à « renifler » un cancer, avec cet objectif de le détecter à un stade très précoce pour proposer un traitement moins lourd, avec des chances de guérison plus grandes.

Le chien protège les diabétiques

« Une étude publiée en 2000 a montré que le Basset Hound, le Berger allemand, le Pointer, l’Épagneul breton, le Beagle et le Labrador sont même capables de prévenir leur propriétaire de l’imminence d’une hypoglycémie avant même que les premiers symptômes ne soient visibles et que la personne n’en prenne conscience. On ne sait pas précisément par quel mécanisme mais, pour certains scientifiques, l’animal utiliserait l’odeur comme indice juste avant la crise« , souligne Serge Ciccotti.

Le chien peut repérer une crise d’épilepsie

Des études préliminaires indiquent que le chien peut identifier une odeur spécifique, jusqu’à trois à quatre heures avant la crise. « Nous allons mener une étude sur trois ans pour évaluer cette donnée sur une plus grande cohorte de patients, car l’enjeu est de taille : en effet, si 70% des patients sont stabilisés par leur traitement, 30% résistent aux anti-épileptiques et peuvent, pour certains, être victimes de plusieurs crises par semaine voire par jour. Le rôle de ces chiens sera de prévenir leur maître, pour qu’il prenne un médicament et se mette à l’abri dans un canapé par exemple, avant que le danger ne survienne« , explique le Dr Patrick Latour, neurologue à l’Institut spécialisé La Teppe, chargé de cette étude en collaboration avec un laboratoire Inserm-Rennes et le laboratoire INP Toulouse. Démontrer avec certitude que le corps humain dégage une odeur spécifique avant la crise permettra aussi de réduire l’anxiété et la dépression, assez fréquentes chez ces personnes angoissées par ces épisodes qu’elles n’arrivent pas à anticiper.

Le chat apaise le stress

La ronronthérapie a fait couler beaucoup d’encre pour sa capacité à améliorer le bien-être. Des études scientifiques ont relevé l’effet positif de caresser un chat, dans des maisons de retraite, auprès de personnes âgées ou souffrant de maladie d’Alzheimer. Ou encore auprès des enfants. « En 2009, la revue américaine Journal of Vascular and Interventionnal Neurology a dressé la liste des bienfaits des chats sur la santé psychique et physique de l’homme : diminution du stress, renforcement du système immunitaire, régulation de la tension artérielle, limitation des accidents cardio-vasculaires…« , rapporte Véronique Aïache, auteur de L’Encyclopédie du chat soigneur (éd. Flammarion).

Le ronronnement pour lutter contre la douleur

Ces multiples effets thérapeutiques sont principalement dus au ronronnement de cet animal. Il est produit par une contraction des muscles du larynx qui fait vibrer ses cordes vocales. Ces ondes sonores de basse fréquence – comprises entre 25 et 50 Hz – que les chats produisent quand ils inspirent et expirent, ont des effets bénéfiques sur eux, comme sur nous. Ces sons, quand ils arrivent dans le cerveau humain, permettent de sécréter davantage de dopamine, sérotonine, ocytocine et endorphines, des hormones impliquées dans la lutte contre les douleurs, l’hypertension et le stress.

Le chat permet de récupérer plus vite après une blessure

« Des kinésithérapeutes ont observé, après une fracture, une accélération de la cicatrisation osseuse et ligamentaire chez les propriétaires de chats : un phénomène attribué à ces ondes de basse fréquence« , souligne Véronique Aïache.

Le cheval soulage les pathologies neurologiques

Plus de 30 000 personnes pratiquent l’équithérapie. Un engouement tel que les listes d’attente s’allongent dans certaines régions. « Nous avons notamment de plus en plus de demandes émanant d’institutions pour des enfants atteints de troubles du spectre autistique et des adolescents qui souffrent de problèmes relationnels. Mais aussi pour des personnes présentant des troubles neurologiques liés à une sclérose en plaque, un traumatisme crânien ou un AVC, sans oublier les polytraumatisés ou les grands brûlés« , indique Audrey Liard, psychomotricienne, équithérapeute dans le Var, membre de la Société Française d’Équithérapie.

L’équithérapie pour apporter un mieux-être

« Le travail vise l’amélioration de l’équilibre, la coordination et la fluidité des mouvements, pour les personnes qui présentent des handicaps ou des difficultés motrices. Cela leur offre la possibilité de redécouvrir leur sensibilité, leurs capacités relationnelles à travers leur corps, de se découvrir autrement, comme un être capable de relation et de socialisation et d’instaurer une relation authentique avec le cheval. L’animal ne voit pas un patient mais une personne« , explique Audrey Liard. L’équithérapeute accompagne le patient et favorise l’amélioration de ses symptômes et de sa qualité de vie. « Ces séances ne prétendent donc pas guérir mais apporter un mieux-être global » précise la spécialiste. De plus en plus d’adolescents, qui manquent de confiance en eux, ou d’adultes après un deuil, un stress post-traumatique ou un burn-out ont recours à cette méthode.

L’équithérapie en pratique

Les séances peuvent être en groupe ou individuelles. Le travail répond à un projet personnalisé et peut se faire à pied (brossage, cheval tenu en main ou en liberté), en calèche (attelage) ou à cheval selon les indications et contre-indications médicales. Il doit respecter la fatigabilité psychique, cognitive et physique de la personne. Attention toutefois à faire appel à un professionnel. En France, trois écoles reconnues forment ces « cavaliers-thérapeutes » qui doivent avoir au préalable un diplôme médical, paramédical ou médico-social.

Les dauphins, des alliés contre les maladies psychiques

En Israël, sur les rives de la mer Rouge, le Dolphin Reef abrite une famille de huit dauphins. Ils sont là pour prêter main forte à des jeunes en difficulté : enfants et adolescents qui souffrent d’autisme, de retard mental, d’anorexie, de dépression, de syndrome de stress post-traumatique… Les séances sont divisées en deux temps : sur une plateforme où l’enfant attend que les dauphins viennent à lui, puis dans l’eau accompagnés par Sophie Donio, la psychologue d’origine française, qui assure la médiation avec l’animal. Ici, on ne parle pas de thérapie, mais de programme de soutien moral par les dauphins. Pas de guérison miraculeuse non plus. « Cette expérience vise surtout à stimuler les émotions, les sensations et surtout l’estime de soi. Du coup, ces jeunes se sentent bien. Et c’est le point de départ de n’importe quel progrès« , estime la psychologue.

Les animaux ont de la ressource

Certaines espèces renferment des molécules susceptibles de nous soigner, d’autres nous aident à prolonger notre espérance de vie. Emmanuelle Pouydebat, directrice de recherche au CNRS et au Muséum national d’Histoire naturelle, les a recensées dans Quand les animaux et les végétaux nous inspirent (éditions Odile Jacob).

Les chimpanzés, adeptes de l’automédication

Les grands singes fabriquent chaque soir leur nid dans des arbres bien particuliers, choisis pour leurs propriétés naturelles répulsives contre les moustiques, vecteurs d’agents pathogènes tel le paludisme.

Le venin du mamba noir, nouvel antidouleur du XXIe siècle ?

Originaire d’Afrique, le mamba noir est considéré comme le serpent venimeux le plus dangereux. Les scientifiques ont découvert que son venin renferme une molécule très prometteuse, la mambalgine, aux propriétés analgésiques équivalentes à celles de la morphine, sans ses effets secondaires.

Des robots aussi forts et agiles qu’un éléphant

L’éléphant est aussi très inspirant pour les scientifiques, qui étudient le fonctionnement de sa trompe. Objectif : créer des robots préhenseurs qui pourront, comme cet animal, soulever et déplacer des charges lourdes, afin d’éviter aux ouvriers de développer des troubles musculo-squelettiques.

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