Position debout prolongée, voyage en avion, troubles de la circulation sanguine, pathologies veineuses… Découvrez dans quels cas il est recommandé de porter des chaussettes de contention, comment choisir la bonne taille et comment les enfiler correctement.
Les bienfaits des chaussettes et des bas de compression dépendent essentiellement du niveau de classe de compression. Il a été démontré scientifiquement que les chaussettes de compression permettaient :
- de favoriser le retour veineux, évitant ainsi la stase et le reflux veineux
- de réduire l’œdème
- d’augmenter le flux sanguin
- d’améliorer les symptômes liés à une position debout prolongée
Il faut distinguer la contention de la compression qui sont souvent des termes confondus dans le langage commun. La contention est réalisée avec des matériaux non élastiques et de ce fait agit de manière passive en s’opposant à l’augmentation du volume du muscle. À l’inverse, la compression est réalisée avec des matériaux élastiques qui va donc exercer une force constante au repos comme à l’effort.
Les chaussettes de compression ou de contention sont destinées à être utilisées dans le cas de traitements des affections veineuses et/ou lymphatiques et de leurs complications.
Les indications dépendent de la compression exercée par la chaussette sur le membre inférieur. Les pressions exercées sont divisées en quatre classes (de 1 à 4, de la moins compressive à la plus compressive).
Par exemple, les chaussettes de compression de classe 2 peuvent être utilisées dans les cas suivants :
- en post-opératoire et en post-sclérothérapie de veines variqueuses
- lors de symptômes veineux (douleur, inconfort, crampes) liés à la grossesse
- lors de situations qui perturbent l’hémodynamique veineuse (comme lors de vols longs, station debout prolongée)
Les chaussettes de compression de classe 3 peuvent, quant à elles, être utilisées :
- en cas de veines variqueuses
- en post-opératoire et en post-sclérothérapie de veines variqueuses
- en cas d’œdème veineux chronique
- en cas de troubles trophiques (pigmentation et eczéma), chroniques (lipodermatosclérose, hypodermite veineuse, et atrophie blanche)
- en cas de traitement de la thrombose veineuse superficielle du membre inférieur
- en cas de traitement de la thrombose veineuse profonde en phase aiguë
- en prévention du syndrome post-thrombotique
- en cas de lymphœdème
Il a été démontré que le port de chaussettes de compression de classe 2 et 3 permettait de réduire les symptômes liés à une station debout prolongée comme c’est le cas pour certaines professions (infirmières, commerçants, etc).
La sédentarité, est un facteur de risques favorisant la survenue de maladies chroniques telles que les affections veineuses. « Le pourcentage d’individus présentant un comportement sédentaire est alarmant puisque la moitié des adolescents de 11 à 14 ans, deux tiers des adolescents de 15 à 17 ans et plus de 80% des adultes de 18 à 79 ans sont concernés. », précise le Docteur Olivier Joassard.
Porter des chaussettes de contention la nuit : bonne ou mauvaise idée ?
Il n’est pas conseillé de porter des chaussettes de compression la nuit. En effet, on peut considérer le mollet comme étant au cœur du système veineux : le retour du sang veineux étant assuré par la pompe du mollet sous l’effet des contractions des muscles lorsque la personne est en position debout. En revanche, en position allongée, la pression au niveau des membres inférieurs est très faible et les muscles du mollet moins sollicités.
Dans certains cas, il est cependant possible de porter des bandes de compression non élastiques la nuit.
Choisir sa taille de chaussettes ou bas de contention
Le choix des chaussettes de compression se fait selon la prescription du médecin qui évalue le type de produit ainsi que la classe de compression nécessaire.
Une prise de mesure rigoureuse réalisée par le pharmacien ou l’orthésiste est essentielle pour obtenir la taille correspondante à la morphologie du patient.
Dans l’idéal, la prise de mesure s’effectue à l’aide d’un mètre ruban, le matin, pour éviter que les jambes soient gonflées, le patient en position debout.
Deux voire trois mesures de la circonférence doivent être réalisées :
- au plus fin de la cheville
- au plus large du mollet (pour les mi-bas/chaussettes)
- au plus large de la cuisse (pour les bas/collants)
De plus, une hauteur devra être mesurée : soit la hauteur du sol jusqu’au creux poplité (pour les mi-bas/chaussettes), soit la hauteur du sol jusqu’à l’entre-jambe (pour les bas/collants).
Une fois ces mesures collectées, il convient de se référer au tableau du fabricant.
Lorsque le patient ne peut pas être appareillé(e) avec une taille prédéfinie, notamment lorsque les mensurations s’écartent des standards, le sur-mesure est dans ce cas-là la meilleure solution pour le patient.
Dans tous les cas, un essayage du produit est indispensable, et permet au professionnel de santé de donner les conseils pratiques d’enfilage et d’entretien du produit. Enfin, il est nécessaire de reprendre les mesures à chaque renouvellement des chaussettes.
Comment enfiler les chaussettes de compression ?
La mise en place des chaussettes de compression s’effectue le matin, en position assise. Il est conseillé d’enfiler le produit sur une peau bien sèche et d’enlever les bijoux qui pourraient endommager le produit.
Les étapes pour les enfiler :
- retourner la chaussette sur elle-même en pinçant le talon
- enfiler le pied jusqu’au talon en veillant à ce que celui-ci soit bien positionné
- dérouler de façon régulière la chaussette ou le bas le long de la jambe en l’ajustant sans tirer, par des mouvements légers de droite à gauche afin d’éviter la formation de plis
- masser la jambe de bas en haut pour aider le textile à se mettre en place et gommer les éventuels plis
Le remboursement des bas de contention
Les chaussettes/bas/collants Gibaud, par exemple, sont des dispositifs médicaux, car ils répondent au cahier des charges de la Liste des Produits et Prestations Remboursables (LPPR). Dans ce cas, les chaussettes de compression veineuse sont donc prises en charge à hauteur de 60 % du montant de remboursement fixé par la LPPR, à condition d’être prescrites par un médecin et sous certaines conditions par une infirmière ou un kinésithérapeute. Les 40% restant sont pris en charge par la mutuelle.
Merci au Docteur Olivier Joassard, Responsable des Affaires Cliniques chez Gibaud, Docteur en Biologie et Physiologie de l’Exercice de l’Université Jean Monnet, Saint-Etienne.
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