L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) donne chaque année ses précieux conseils afin d’éviter les confusions parfois dangereuses entre marrons et châtaignes.
« Si les châtaignes, cultivées ou sauvages, sont comestibles, les marrons d’Inde sont eux toxiques, et peuvent entraîner des troubles digestifs tels que des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, ou des irritations de la gorge », rappelle l’institution dans un communiqué du 16 septembre 2022.
Ainsi, observer la forme de la coquille, l’emplacement des arbres et la forme des feuilles permettrait de différencier facilement les deux fruits.
Marron d’Inde : risques d’intoxication
« Les graines crues, l’écorce, les fleurs et les feuilles du marronnier d’Inde sont dangereuses car elles contiennent un composant toxique », rappelle le National Center for Complementary and Integrative Health, une organisation gouvernementale américaine.
Ainsi, la consommation de marrons d’Inde peut entraîner des troubles digestifs, des nausées et vomissements voire des irritations oro-pharyngées : « les composants toxiques du marron sont l’escine (saponines), la coumarine et les glycosides. Les saponines irritent le tractus gastro-intestinal. L’ingestion accidentelle d’un ou deux fruits peut provoquer des nausées et des vomissements”, explique le centre antipoison belge.
En cas d’ingestion d’un marron d’Inde et d’apparition des symptômes, contactez un des huit centres anti-poison. Néanmoins, « n’attendez pas que les symptômes de l’intoxication apparaissent », prévient le site officiel de la toxicovigilance France. En cas d’urgence vitale, appelez directement le 15.
Châtaignes : attention au mode de consommation
Bien que les châtaignes ne soient, elles, pas toxiques pour la santé, leur consommation crue peut s’avérer problématique : « parce qu’elles contiennent des tanins, elles peuvent causer des troubles digestifs et des nausées chez certaines personnes », détaille la BBC. Néanmoins, les châtaignes cuites, sont connues pour leurs nombreuses vertus nutritionnelles.
« Outre l’amidon, les châtaignes sont également riches en protéines, en lipides essentiels et en divers autres composés rares dans d’autres noix populaires », révèle une étude, publiée dans l’édition de novembre 2022 de la revue Food Chemistry.
Également riches en fibres, en diverses vitamines et en antioxydants, les châtaignes peuvent améliorer la gestion de la glycémie, grâce « à la présence d’acide gallique et ellagique ».
Coques, arbres et feuilles pour différencier châtaignes et marrons
Alors, pour éviter tout risque, l’ANSES préconise d’observer la forme de la “bogue” : alors que la capsule qui entoure la châtaigne “est brune, hérissée de nombreux et longs piquants, et contient 2 à 3 châtaignes à la fois, plutôt petites, aplaties et triangulaires”, celle du marron d’Inde est verte, dotée de petits pics espacés et courts “et contient généralement un seul marron, plus gros et arrondi.”
Mais ce n’est pas tout : l’emplacement du marronnier et du châtaignier permet également de différencier l’aliment comestible du toxique. Tandis que le marronnier se trouve surtout en ville, comme dans les parcs, les châtaigniers se situent le plus souvent dans les bois ou les forêts.
De plus, leurs feuilles sont dissemblables : celles du marron d’Inde sont « composées chacune de ‘petites feuilles’ (folioles) de forme ovale, qui donnent à l’ensemble de la feuille un aspect palmé », détaille l’ANSES, quand celles du châtaignier sont allongées et sans rayures.
Châtaignes, marrons : à l’origine de la confusion
La confusion est née du langage courant, qui confond aujourd’hui marron et châtaigne : la crème de marrons, les marrons glacés ou encore les marrons cuisinés en accompagnement de la célèbre dinde de Noël sont en fait… des châtaignes.
Mais ces confusion, entrainées par « l’envie de retour à la nature, de découvertes culinaires, parfois associées aux bienfaits supposés des plantes, peuvent encourager la cueillette de plantes comestibles… et par conséquent accroître le risque de confusion avec des plantes toxiques », alerte l’ANSES.
L’organisation recommande donc, à l’aide de son aide-mémoire, de ne pas ramasser le fruit en cas de doute, de cesser la dégustation en cas de goût inhabituel et/ou désagréable, de ne pas collecter par “brassées” pour éviter de mélanger les espèces comestibles et toxiques et de photographier sa cueillette automatiquement, pour faciliter l’identification en cas d’intoxication.
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