Vous avez pensé à tout dans la trousse de secours (Aspivenin®, pansements, Biafine…) mais quid des huiles essentielles contre les piqûres de moustiques ?
C’est les vacances. Les enfants jouent dans le jardin pendant que les adultes prennent l’apéritif. La scène est idyllique. Sauf que des petits malins s’apprêtent à noircir le tableau : nos chers ennemis les moustiques. Ils rôdent près des points d’eau et s’en prennent aux petits comme aux grands. Pour des remèdes naturels, rien de mieux que les huiles essentielles pour soulager les piqûres de toute la famille. Fabienne Millet, docteure en pharmacie spécialisée en aromathérapie et phytothérapie, et auteure du livre Le Grand guide des huiles essentielles (Éd. Marabout), livre ses conseils.
En vidéo, comment soigner les bobos de l’été avec des remèdes naturels
Quelques gouttes pures
Pour les adultes et les enfants de plus de 7 ans qui viennent de se faire piquer, il est conseillé d’utiliser de l’huile essentielle de lavande fine, «qu’on appelle vraie, ou officinale également. Durant le premier quart d’heure, la première demi-heure, ou dès que la démangeaison réapparaît, appliquez une à deux gouttes pures avec le doigt, toutes les deux à trois minutes. Cela aura une action anesthésiante et anti-inflammatoire localement», préconise la spécialiste. Ne pas appliquer plus de cinq à six gouttes.
En cas de réaction allergique, «si jamais cela gonfle un peu, sans doubler de volume non plus, il faut utiliser de l’huile essentielle de matricaire (camomille allemande). Celle de camomille bleue convient aussi». Si les démangeaisons persistent, il est préférable de diluer l’huile essentielle pour pouvoir l’utiliser plus longtemps, avec de l’huile végétale de calophylle, de la cire liquide appelée plus communément huile végétale de jojoba, du macérat huileux de calendula ou même du gel d’aloe vera. «Ces huiles végétales sont anti-inflammatoires et potentialisent l’action des huiles essentielles. Demandez conseil à votre pharmacien ou à un professionnel».
«Pour les enfants de 3 mois à 7 ans, un hydrolat (extrait de plante obtenu par entraînement à la vapeur d’eau, NDLR) de camomille romaine, ou de lavande, est plus approprié en raison de sa faible concentration en huile essentielle (en-dessous de 0,5 %). C’est adéquat pour le bébé et le jeune enfant», précise la docteure en pharmacie.
Bon à savoir : rappelons que certaines huiles essentielles sont contre-indiquées pour les femmes enceintes. Les personnes ayant un terrain allergique ou sujettes aux convulsions ne doivent pas en utiliser.
Le podcast à écouter
En prévention
Les conseils d’Isabelle Pacchioni (1), experte en aromathérapie
Si elle repousse les insectes piqueurs et apaise les piqûres, l’huile essentielle d’eucalyptus citronné (2) est aussi antidouleur et anti-inflammatoire. Elle soulage tendinite, rhumatisme, arthrite… et même le zona. Massez 2 à 3 fois par jour la zone avec 4 à 5 gouttes diluées dans une huile végétale neutre (amande douce…).
(1) Auteure de Aromathérapia. Tout sur les huiles essentielles, éd. Aroma Thera, 2014. 19,90 €.
(2) Interdite aux femmes enceintes ou allaitantes, ainsi qu’aux enfants de moins de 7 ans.
Avant d’en arriver à la piqûre, il existe quelques alternatives pour éloigner les moustiques. D’abord, la diffusion active à l’aide d’un diffuseur, avec plusieurs huiles essentielles utiles : citronnelle de Ceylan, citronnelle de Java, géranium (de toutes sortes). La palmarosa peut être utilisée en renfort, tout comme l’huile essentielle d’eucalyptus citronné (à ne pas utiliser seule dans un diffuseur à jet d’air sec, mais à mélanger avec n’importe quelle huile essentielle). «Les doses diffèrent selon le diffuseur utilisé. S’il est à l’eau, c’est entre 5 et 10 gouttes. S’il est sec, c’est plutôt 10 à 20. Il est important de suivre les recommandations du fabricant», révèle-t-elle. Si vous avez des enfants de moins de 7 ans, celle de citronnelle de Ceylan est à privilégier.
En diffusion passive, quelques gouttes d’huile essentielle sur une boule de coton, un galet poreux ou un pot pourri peuvent être efficaces également. En promenade, les vêtements, chapeaux et foulards peuvent aussi servir de support. Même chose pour les moustiquaires des landaus et des poussettes, tant qu’il n’y a pas de contact avec la peau pour les plus petits. «C’est l’odeur qui écarte les moustiques, il faut donc toujours la sentir sur soi», conclut Fabienne Millet.
* Initialement publié en juillet 2017, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.
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